Après dix ans d'observation
Je l'observe, ah oui, depuis une bonne dizaine d'années, je ne fais que l'observer.
Dix ans !
Dix années à observer cette belle jeune femme, sans jamais avoir une fois pris l'initiative de la parler.Et pourtant elle est mon plus grand fantasme. Elle est devenue mon quotidien, mon oxygène.
Je ne peux passer une journée sans admirer son beau visage Angélique.Moi, Henry Almajor, qui observe une femme rien que pour satisfaire mon cœur brisé.
Ah oui ! Cette fille a ensorcelé mon âme, je suis devenu au fil des années accros à elle, à sa personne, à ce qu'elle représente, tout ça...
Elle est courageuse, j'aime son dévouement, sa loyauté.
Depuis que mes yeux se sont posés sur cette femme, je ne suis plus le même.
Je ressens cette terrible envie de l'approcher, d'être proche d'elle, de la sentir et pardessus tout, lui prouver à quel point je l'admire.Mais il y a quelque chose indescriptible qui m'en empêche,
Je crois que c'est parce qu'elle est mystérieuse.
Comme toutes les autres d'ailleurs.Elle vit seule, c'est assez mystérieux, non ?
Une belle noire, accomplie, intelligente, serviable qui n'a pas un homme dans sa vie. Je pense qu'elle a quelque chose à cacher.- Et pourquoi penses-tu qu'elle est mystérieuse ? Ce n'est qu'une femme parmi tant d'autres !
Je relève ma tête de mon assiette, et je dépose sur mon meilleur ami un regard rempli d'incompréhension.
Il ne comprend pas, il ne comprendra peut être jamais.
Assis là, dans ce cafeteria à moitié rempli qui se trouve au-dessus de l'immeuble qui loge l'entreprise familiale, je ne fais que déballer mon fameux récit.
Enfin, je ne fais que suivre le dicton, À raconter ses maux, souvent on les soulage.
Et je ne suis pas sûr que ça va marcher.
Agé de 30 ans, je suis toujours à la recherche de la bonne personne. Je l'ai trouvé, enfin je crois, mais je ne peux toujours pas l'approcher, je ne fais que suivre ses moindres faits et gestes, je sais qu'elle est la bonne...Oui ! J'en suis certain !
- ce n'est pas n'importe quelle femme, c'est une avocate, doué, intelligente. Une belle haïtienne.- Une haïtienne, dit-il , t'es tombé sur le charme d'une ... de ses nanas coincée , t'es un américain mon pote .
- j'ai le sang haïtien dans mes veines, mon père en est un, je connais les haïtiennes, ce ne sont pas des nanas coincées, elles se respectent, c'est très simple. Les femmes haïtiennes sont des battantes, elles ne sont pas des femmes vénales, la sensibilité c'est leur qualité dominante, dis-je, les étoiles plein les yeux.
- tu délires mon ami, t'as perdu la raison ?
- non je suis sérieux !
- Il vaut mieux que je m'en aille, je ne te reconnais plus mon ami.
- Mais attends, tu n'as pas entendu tout mon récit.
- je n'ai pas que ça à faire ! Je retourne bosser.
- Mais non, dis-je en lui retenant le bras, tu as tort, la fin de l'histoire demeure la meilleure.
- Okay, vas-y, je t'écoute alors. Mon ami était subitement devenu curieux.
- Depuis que je l'ai vu au tribunal, je n'ai de cesse de la suivre, c'est la fille la plus naturelle que j'ai jamais vu.
- Ouais ! J'ai bien vu qu'elle était naturelle vu que t'a passé dix ans à l'observer, riposta-t-il tout en ricanant.
- tu veux bien me laisser finir ? Dis-je .
- D'accord, continue vieux, tu m'intrigues!
- comme je te le disais, j'ai commencé à la suivre, sans pour autant réussir à l'approcher.
- Attends, tu as suivi cette fille sans un but précis ?
- je l'ai suivi parce qu'elle me plaisait, parce qu'elle m'intriguait, j'ai voulu la connaitre. Je voulais connaitre cette fille au teint chocolat, aux cheveux " siwo " aux dentures blanches, aux gencives violettes, à la taille élancée, aux fessiers rebondis.
- T'es certain qu'elle ne préfère pas les femmes? Bah! Une femme pareille n'est pas facile à trouver, je n'allai pas la laisser filer, crois-moi.
- je ne sais pas, enfin, je ne crois pas. Du moins, je n'espère nullement cela.
- Tu les connais bien pour un homme qui n'a jamais mis les pieds en Haïti.
- je passe mes vacances en Haïti mon vieux. Dis-je en souriant.
- Mais ? Tu pars tjrs en République Dominicaine !
- je passe par la Dominicaine pour me rendre en Haïti quelques fois. Dis-je en me levant, c'est l'heure de retourner au bureau , en consultant mon téléphone .
-Mais la suite ?
-Patience mon vieux , on a tout notre temps .
Je prends l'ascenseur privé pour retourner à mon poste .
- Alors , dis-je , à ma secretaire , j'ai pas eu d'appel pendant mon abscence .
- Non M. Almajor , par contre une dame vous attends dans votre bureau .
-Merci Clarie , vous pouvez partir déjeuner .
-Merci M.
"une dame" exclamai-je en mon for intérieur , qui ça peut bien être.
Je tournai la serrure et fit face à une silhouette qui admirait la baie vitrée de mon bureau .
- C'est très beau , dit une voix que je redoutais entendre , vous devez vous sentir très bien ici .
Elle se retourna , me faisant face , deux beaux yeux de biche me fixais, un sourire charmant ornait ses lèvres pulpeuses. Oui ! Elle est réelle , mon plus grand fantasme se trouva dans mon bureau .
- Alors M. Almajor , enfin mon tres grand admirateur secret , je crois que nous avons beaucoup à dire .
Ma bouche s'ouvre sans vraiment qu'un son sorte de celle ci, une quête venait de prendre fin...
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Si les Mots étaient Femmes
Short StorySi les Mots étaient Femmes, alors ils seraient de l'encre vomi par la fougue des plumes empressées. Ils redessineraient la réalité, ils peaufineraient la femme en faisant ressortir la quintessence de leurs existence. Ce sont des mots, des phrases, d...