Il était déjà minuit quand elle regarda pour la énième fois dans sa montre bracelet et il n'était toujours pas rentré. Où était-il encore? Il finissait toujours de travailler à 8 heures.
Pourquoi faisait-il tout ça à elle? Elle remarqua son portable, non pas d'appel au boulot c'est ce qu'il lui avait dit! Pour se donner une contenance, elle entama un air populaire... Mais non, elle avait passé l'âge ou du moins elle n'avait plus la force pour se permettre de se distraire alors qu'elle avait mieux à faire."Bon sang! Où est-il encore passé?" Eclata-t-elle. Comme pour répondre à sa question, la serrure tourna, elle fit un bond de son siège. Il était là devant elle, sourire aux lèvres. Il s'en foutait qu'elle s'inquiétait ou qu'elle l'attendait. Elle fut envahie d'un certain dégoût, comment avait-elle pu aimer cet homme? Pourquoi avait-elle baissé facilement ses gardes il y'a treize ans de cela? Elle lui avait donné sa jeunesse et naïve qu'elle était, elle lui avait confié son cœur.
-Quand je te parle, tu me réponds l'ordonna! Elle sursauta, elle s'était habituée à ce qu'il lui parle ainsi.
-Désolée Grégory.
-On a déjà parlé de ça, pour toi c'est M Grégory... Et comme elle était toujours plantée devant lui, il lui ordonna de le débarrasser de ses affaires.
-Tu as bu?
-Et alors?
-Comment ça et alors? Oublies-tu qu'on a un enfant et que son éducation nous est primordiale ? Où est l'exemple? Je ne te comprends plus!Comme si ces paroles l'amusaient, il lui attribua un sourire mauvais, la repoussa pour aller prendre place sur le canapé. Il chercha son regard puis lui dit:
-J'etais sérieux ce matin Sarah, ne joue pas celle qui a tout oublié. Elle le regarda, une larme pointa, elle l'essuya du revers de la main puis une autre et encore une autre jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus les contrôler et qu'elles coulent à flot.Comment oublier ce qu'il lui avait dit ce matin? Ses paroles retentissent dans sa tête comme l'obstination d'une cloche d'église. Il voulait lui prendre son bébé. Il voulait lui enlever la seule raison pour laquelle elle était contente de se réveiller chaque matin, la seule raison pour laquelle elle n'avait jamais demandé le divorce.
-J'accepte de divorcer mais, je t'en supplie Greg, ne m'enlève pas mon bébé.
Il éclata de rire. Pour la deuxième fois pendant la soirée; elle se posa cette question: « comment avait-elle pu aimer ce monstre? »
-Ce n'est plus un bébé Sarah, il a douze ans. De toute façon tout est déjà planifié... On divorce, je prends Nathan, je me remarie, tu es libre et l'histoire finit bien!Comme si on venait de la poignarder, elle fit un effort surhumain pour lui demander: "T... tu... tu veux qu'on divorce pour te remarier?"
-Et ouiiiiiiiiiiii ! Putain! Je suis amoureux Sarah. À mon âge!Comme il la voyait pleurer, il fit semblant de se soucier d'elle: « Ne fais pas cette tête, tu peux toujours refaire ta vie. C'est vrai que tu n'es pas aussi séduisante qu'avant mais bon, tu trouveras quelqu'un qui t'aimera comme tu es. »
-Pourquoi tu me fais ça à moi? Qu'est ce qu'elle a que je n'ai pas?
-Question idiote, elle est jeune et fait tout pour me plaire.
-Je t'ai tout donné, j'ai tout abandonné pour toi: Ma famille, ma meilleure amie, mes rêves, mon p'tit monde.Fou de rage, il la lui fit don d'un gifle puis éclata comme une tempête longtemps contenue: "Tu me reproches maintenant, regardes où tu vis sale ingrate. Regardes ce que tu manges, tes vêtements tu ne manques de rien..."
-Je manque d'amour, parfois j'm'demande si tu es au courant que je suis toujours une femme. Par amour pour toi, j'ai tout accepté. Que tu me bats juste parce que la nourriture a trop de sel ou du moins en manque. Que tu me violes, moi qui suis ta femme. Et quand tu as eu cette liaison avec la servante, âgée seulement de quinze ans, j'avais rien dit! J'ai tout supporté, pour Nathan et maintenant tu veux me le prendre?
-Oui, que tu le veuilles ou non! Je vais prendre mon bain, réchauffes moi le souper.
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Si les Mots étaient Femmes
Kort verhaalSi les Mots étaient Femmes, alors ils seraient de l'encre vomi par la fougue des plumes empressées. Ils redessineraient la réalité, ils peaufineraient la femme en faisant ressortir la quintessence de leurs existence. Ce sont des mots, des phrases, d...