Mars 1802
Siège de la Crête-À-PierrotDepuis plusieurs jours les français se battaient pour faire tomber les défenses du Fort de la Crête-à-Pierrot. Trois jours après que Dessalines ait fait exécuter tous les Blancs de la Petite Rivière, L'avant-garde Française du Général Jean-François Joseph Debelle prit le fort d'assaut. Mais devant eux, Louis Daure Lamartinière défendait le Fort de main ferme.
Depuis le 4 mars , les artilleries ne cessaient de chanter, le sangs des cadavres ne cessaient de couler en rigole, des morceaux d'hommes braves et fainéants jonchaient le Fort. Vingt jours après, Les hommes se battaient toujours avec férocités, avec ardeurs et avec la peur des paroles du Général Dessalines qui avait menacé de faire sauter le Fort si les français parvenaient à y pénétrer.
Les hommes de Lamartinière descendaient dans les tranchées et causaient de lourdes pertes aux français. Mais après les attaques incessant des Français commandés par Debelle, Dugua, Boudet, Lacroix, et même Charles Victor Emmanuel Leclerc, les rebelles vinrent à perdre plus de leur moitié. Ils commencèrent à faiblir. Leur gorge était à sec, la chaleur, l'odeur des morts les accablaient, ils leurs manquaient de nourritures.
C'est dans ce moment de désarroi qu'on la remarque. Cette femme. Elle hurlait de partout, rappelait les hommes aux armes, donnait des ordres. Elle était si féroce, paraissait si cruelle. Sa carabine en bandoulière, son sabre brillait, un foulard retenait sa chevelure, et malgré la tempête de cartouches et de canons, elle allait de partout sur le rempart et aidait les hommes tant qu'avec les canons qu'avec les français qu'elle décimait. A chaque fois qu'ils voulaient ralentir le rythme, elle vociférait pour couvrir le vacarme, passait des ordres et se mettait en premier rang.
Lorsque son mari la remarqua, il marcha vers elle et la prit à part:
- Comment es-tu arrivée là?
- J'ai suivi le Général Dessalines. Tu me trouves comment avec ma carabine? Avec mon sabre? Je me suis servit dans les réserve et je suis venus t'aider. Je ne veux plus être une simple femme, je veux être une combattante, je veux être a tes côtés pour combattre. Je veux être au premier rang sur le champ de bataille. Alors, Neg anm, tu me trouves comment?
- Comme une Guerrière.
- Et tu m'aimes?
- Comme la Liberté. Plus que tout au monde.
Et ils passèrent le reste de la journée à passer les ordres, et à croiser le fer côte à côte. Et quand vinrent le moment ou , par manque de nourriture , sous la supplice de trois jours de blocus établis par les français, les rebelles envisagèrent de quitter le Fort. Elle était encore là avec son mari à faire l'une des percées les plus mémorables de la Guerre de Saint-Domingue: La Fuite de la Crête à Pierrot, organisée par Lamartinière et Magny.
Oui, elle était là à jouer de la carabine et du sabre, d'égal à égal avec les hommes. Dos à dos avec son mari. Oui elle était là, cette femme, cette guerrière: Marie-Jeanne Lamartinière.
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Si les Mots étaient Femmes
Short StorySi les Mots étaient Femmes, alors ils seraient de l'encre vomi par la fougue des plumes empressées. Ils redessineraient la réalité, ils peaufineraient la femme en faisant ressortir la quintessence de leurs existence. Ce sont des mots, des phrases, d...