-Quoi?
Elle met ses poings sur ses hanches et me toise.
-Y'en a marre, l'autre abruti qui vient me voir pour me demander si on peut sortir ensemble, alors qu'il est gay! Et toi qui de loin nous regarde en chien de faïence quand je l'embrasse. Et puis, Kilen est un abruti, demander à une Paaauuuvre lesbienne célibataire comme moi de l'embrasser pour "tester" sa sexualité alors qu'il a fait son coming-out y'a deux ans!
Il a voulu tester? Ça veut dire quoi? Qu'il a rien ressenti avec moi et il s'est mit à douter de son orientation? Je ferme les paupières quelques secondes, j'ai peur de les rouvrir.
-Oh non non non non non, je vois ce que tu pense d'ici, la rousse hausse le ton, ce n'est pas parce qu'il ressent rien pour toi... c'est parce qu'il ressent trop. Elle soupire exaspérée puis se tourne vers Kilen: Et puis mince! Kilen! C'est pas à moi de dire ça! Je peux deviner tout ce que je peux en observant mais là, c'est toi qui dois assumer. Je sais que tu fuis l'amour à sens unique, mais arrête imbécile! À force d'en avoir peur tu détruis tout et tu fais de la peine!
Il lève un regard interloqué vers elle. Mais ne m'en accorde toujours aucun. Mon cœur le fait mal.
-Qu'est ce que tu raconte? Je m'en fous! Je ne détruits rien! Il n'y a rien point barre!
C'en est trop pour moi. Je tourne les talons et m'en vais presque en courant.
-ET ÇA C'EST RIEN?
C'est la dernière phrase que j'entends de la rousse - dont je ne connais toujours pas le nom- avant de tourner à l'angle du couloir.
Ne pas pleurer
Ne pas pleurer
Ne pas pleurer
Ne pas ...
Ne pas trop pleurer
Ne pas trop pleurer
Ne pas trop pleurer
Ne pas trop pleurer
Ne pas trop pleurer
Ne pas trop pleu...
Je m'effondre littéralement dès que j'atteins un coin de la cour où personne ne me trouvera.
À chaque fois que je pense que le flot se tarie et que je me redresse un peu, un énorme sanglot m'échappe.
On dirait un enfant de cinq ans qui fait un gros caprice.
Ce serait tellement plus simple de faire un caprice... et d'avoir cinq ans.
Ne pas être blesser par de stupides sentiments.
Avoir encore un papa.
Et une maman...
Pas d'amis, mais c'est pas grave, un super grand frère.
Pourquoi mes pensées déraillent sur ça maintenant?...
Putain! Je m'étais promis de ne plus y penser!
Mes mains tremblent...
Enfin... mes mains tremblent tout le temps, mais maintenant encore plus.
J'essaie je les tenir entre elle pour que ça se calme, mais rien y fait.
Je me laisse glisser contre le mur puis ramène mes genoux contre moi, en calant des mains contre ma poitrine.
Je suis interrompu dans mon flot quand mon téléphone vibre dans ma poche.
J'allume l'écran et suis obligé d'essuyer mes larmes pour pouvoir lire ce qui s'affiche sur l'écran.
J'ai à peine le temps de distinguer "Ethan" que les larmes reprennent leur territoire.
J'accepte l'appel entrant et la voix inquiète d'Ethan retenti:
-Maël? T'es où? Pourquoi le lycée vient de m'appeler pour me dire que t'es pas en cour? Tout va bien?
Son ton monte crescendo et de mauvais souvenirs me reviennent en mémoire.
-Ethan...cris pas te plait...
Ma voix est faible et cassée par les sanglots.
-Oh...Pardon... Que ce passe-t-il?
- Kilen évitait moi.
-Oui tu me l'as dit.
-Et aujourd'hui il ... je ai vu embrasser une fille... j'ai pas tout compris à ce qu'il passait... elle venue nous parler...
-La garce! Nous? T'étais avec Greg?
-Non... Un gars super sympa j'ai rencontré aujourd'hui... mais... bref... elle m'a dit il l'avait embrasser c'était pour un test...
-Un test? Mais... tester quoi?
-C'est que j'ai pas compris justement! Puis elle lui a parlé à lui en disant qu'il... si j'ai ben compris... il me détruisait et qu'il me faisait de peine...
Je laisse quelques secondes de vide,
-Mais il a répondu qu'il avait rien à détruire...et qu'il...qu'il en foutait...Et que.. et qu...et qu'il... qu'il n'y avait rien.
Ma voix s'évanouit en un couinement sur la fin de ma phrase, et je me remets à pleurer à grosses larmes.
-Mais tu vois... pour moi il est pas rien... je rêve de lui le temps... tout le temps... je tout retourné quand il avec moi...
-Ce qui signifie?
-Ethan... je crois... je crois que je aime... je crois que je l'aime...
-oh...Maël...
Soudain j'entends un bruits et je relève la tête en sursautant. Je me retrouve face à Kilen. Il me fixe stupéfait.
-Maël?
-J..p...i...je... à ce soir Ethan je laisse.
-HEIN? Maël? Que se pas_
Je ne le laisse pas finir sa phrase et raccroche.
Je me dépêche de ranger mon téléphone, j'attrape mon sac et me remet sur mes deux jambes. Je déguerpis en passant à côté de Kilen.
Au moment où je pense être sorti d'affaire, sa main agrippe mon bras.
Je me retourne lentement. Je sors mon corps entier trembler plus que d'habitude. Mais, j'ai réussis à remballer mes larmes, même si elles menacent de revenir au plus vite.
J'essaie de me défaire de sa poigne mais c'est peine perdu. Je refuse de croiser son regard, je ne veux pas me remettre à pleurer.
-Maël?
Mes lèvres restent scellées.
-Maël?
Il lâche mon bras et m'oblige à redresser la tête d'un geste doux.
Mon regard se plonge dans le sien et ça fait mal, un mal de chien, j'ai envie de hurler tellement mon cœur me fait souffrir alors que les mots qu'il a prononcés plus tôt tournent dans ma tête.
-Maël....
Je détourne le regard, si je reste planté dans ses yeux je vais m'effondrer. Il ne faut surtout pas...
-S'il te plait Maël... Parle moi...
-Te parler, quoi?
-De ce qu'il y a...
-Il n'y a rien. Tu souviens? Tu as dis tout à l'heure.
Une larme solitaire coule sur ma joue.
Il dit qu'il n'y a rien et il vient me chercher après?
-Maël... regarde moi....
Je m'applique à ne pas croiser son regard.
-S'il te plait...
Sa voix blessé et brisé me fait encrer mon regard dans le sien. Je ne sais pas le quel de ses yeux j'aime le plus, et mon regard refuse de quitter ses yeux.
-Maël... Je t'aime.✩✩✩✩
Que pensesz vous de la tournire des évènelents?
Désolé pour le retard... les temps sont durs
..
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Dystonia: Quand mon corps répondra [BxB] Terminé
Storie d'amoreÀ toutes ces personnes qui sont enfermées dans un corps qui ne fait jamais ce qu'on lui demande. À ceux dont les muscles ont fait la grève depuis longtemps. À tous ceux là, ceux qui subissent les regards durs, incompréhensifs et méprisants. Je suis...