Journal de Melvin, unique page remplie
Je me demande parfois si les premières semaines de mon année de seconde n'étaient pas un rêve. Elles étaient tellement... tellement étranges, tellement particulières. Après tout, la seule preuve que j'ai de leur existence, ce sont mes souvenirs et ceux des autres. Le problème c'est qu'on se parle de moins en moins désormais... Chacun est parti dans son coin et me voilà tout seul, comme avant. Dire que j'avais cru que je m'étais enfin fait un groupe d'amis... Enfin bref, je m'écarte du sujet. L'important, c'est ce qui s'est passé. Pour être sûr de ne rien oublier, j'ai décidé d'écrire tout ce dont je me souviens dans ce cahier.
Tout a commencé quand... c'est un peu compliqué de dire quand est-ce que tout a commencé. Peut-être dès qu'Antoine et Jean se sont retrouvés à devoir faire des travaux d'intérêts généraux pour le lycée ensemble. Ou peut-être est-ce quand Ambre est rentrée en scène. C'est un peu difficile pour moi de bien mettre le doigt sur un début précis, parce que je n'ai pas tout de suite prit part à tout ça.
Essayons tout d'abord de bien présenter le contexte. Oui, bonne idée. Antoine et moi étions dans la même classe depuis la sixième. C'est mon meilleur et seul ami. Ou plutôt... c'était. Il était très intelligent, mais m'écoutait rarement quand je parlais. Il pouvait être très antipathique, tout comme il pouvait être... oui, non généralement, il était très antipathique. Il était hautain et arrogant, croyait toujours tout savoir mieux que tout le monde. Pourquoi est-ce que je traînais avec lui si je le décris d'une manière aussi négative ? Parce qu'il a pas eu une vie facile, et je pense qu'il s'est lui même enfermé dans cette carapace. Au fond de lui, c'est quelqu'un de bien, et peut-être qu'un jour, il le sera aussi à l'extérieur. Et puis... si Antoine n'avait pas été là, j'aurais été vraiment tout seul tout ce temps.
Jean était un gars de notre classe. Il aimait bien se moquer de nous, un peu comme tout le monde. Non pas pour être méchant, mais... justement pour faire comme tout le monde. Je ne lui en veux pas. Bon d'accord, sur le coup, je lui en voulais beaucoup, mais avec ce qui s'est passé ensuite... Non, chaque chose en son temps. Quant à Ambre, c'était une fille adorable d'une autre classe, très timide et rejetée à cause de ça. Je dois avouer qu'elle était mignonne... très mignonne. Oui bon, je l'avoue j'ai été un peu amoureux d'elle, mais c'est normal à l'adolescence de ressentir une forte attirance pour quelqu'un de temps en temps... Elle était gentille, mais pas dans le sens négatif du terme. Bon, après c'est devenu compliqué entre nous et de toute façon, je n'aurai jamais eu la moindre chance avec elle. Moi je suis gros, roux et repoussant. Qui voudrait de quelqu'un comme ça ? Euh... je crois que je m'écarte du sujet.
Comme je l'ai dit plus haut, Antoine et Jean se sont retrouvés à faire des travaux d'intérêt généraux pour le lycée après s'être presque battus en classe. Et bizarrement après ça, les deux garçons et Ambre se mirent à traîner ensemble. Il n'y avait aucune raison apparente à ce rapprochement et je me suis senti délaissé. Et trahi aussi. Je suis resté tard sur une aire de jeu, assis sur un banc avec ma console de jeu portable, presque en larmes. Je dis presque parce que je n'ai pas pleuré, mais j'étais quand même vachement triste. Et puis Steve et ses gorilles sont venus. Steve c'est... oh, et il ne vaut pas la peine que je parle de lui ici, c'est juste un abruti. Bref à partir de là... mes souvenirs sont flous. Très flous.
Jusque là, tout semble normal. La vie d'un lycéen mal dans sa peau. Mais à partir de maintenant, le fun commence. Et l'aventure. Et le danger. Et la peur. Et beaucoup de peur.
D'après ce que j'ai compris, j'ai été possédé par une intelligence artificielle nommée XANA, qui m'a donné des super-pouvoirs et a tenté de tuer mes amis via mon corps. Ca fait pas très réaliste comme ça, même moi j'ai encore du mal à y croire. Une chose était sûre, j'avais bel et bien essayer de tuer mes amis. Un vieux monsieur du nom d'Ulrich nous expliqua que cette IA cherchait à nous tuer pour... j'ai toujours pas compris pourquoi d'ailleurs, je crois qu'Ulrich avait refusé de nous expliquer ce point précis... il est un peu tard pour lui demander maintenant... Bref, le seul moyen de stopper cet adversaire, c'était de se rendre dans un monde virtuel pour désactiver des tours. Comme dans un jeu vidéo. Je vous avais bien dit que c'était génial !
Mais là, c'est vraiment devenu compliqué pour tout le monde. Ambre et Jean, qui avait failli mourir de mes mains, étaient terrorisés. Ils voulaient plus prendre part à ça et se sont tirés. Antoine a fait son Antoine et s'est tiré lui aussi. Il ne restait plus que le vieux Ulrich et moi et j'étais bien décidé à ne pas me barrer ! Ouais, j'ai bien dû rentrer chez moi après, mais c'était une façon de parler. Toujours était-il que je voulais pas recommencer à essayer de tuer des gens. C'était... terrifiant comme idée. Je crois que j'en dormais pas de la nuit.
D'après Ulrich, X.A.N.A nous voyait tous comme des menaces et n'arrêteraient pas tant qu'il ne nous aurait pas tous tué. Il me demanda de revenir le lendemain pour m'entraîner sur le monde virtuel. Quand j'y retournai, une autre nana était avec lui, une certaine Mélissa, une « vieille amie à lui ». Ambre décida de revenir aussi, mais elle refusait de me parler, me tenant responsable de ce qui s'était passé. Antoine, lui, continua à rester chez lui, en travaillant apparemment sur comment détruire X.A.N.A.
Il y eut enfin la deuxième attaque que nous attendions tous. Alors que je me rendais à l'usine, je tombai sur Jean qui souhaitai nous rejoindre. Enfin, il voulait surtout rejoindre Ambre mais bon... passons. Ce fut un véritable carnage. Les deux adultes, Ulrich et Mélissa, perdirent la vie. Un type qui voulait nous tuer aussi, un certain William. Jean fut blessé à la jambe. Heureusement, Antoine eut le temps de mettre son plan à exécution. La victoire, si on pouvait appeler ça comme ça, était dans nos mains.
Les événements nous avaient tous énormément changé. Et rapproché, malgré tout. On décida de se souvent se réunir à l'usine, pour vérifier que tout allait bien. On ne pouvait pas être sûr que X.A.N.A avait bel et bien était détruit. Antoine était très distant et restait souvent dans son coin. D'après Jean, il s'était pris un râteau de la part d'Ambre et c'était pour ça qu'il faisait la gueule. Ambre semblait ne plus m'en vouloir, même si elle ne parlait qu'à son amoureux de toujours : Jean. Parler, c'est un bien grand mot. Il se roulait des pelles en permanence, ça en devenait gênant. Jean resta fidèle à lui même, mais en beaucoup plus sympa. Il rigolait beaucoup avec moi et essayait même de communiquer avec Antoine qui ne répondait généralement pas. J'avoue que j'étais totalement jaloux de sa relation avec Ambre. Bref. J'avais des amis. Ils étaient particuliers, mais nous avions vécu quelque chose de particulier.
Tout les jours au début, nous nous rendions à l'usine, mais comme je l'ai dit plus haut, rien à signaler. Puis ce fut une fois par semaine, le jeudi pour être exact. Nous traînions aussi ensemble le reste du temps, mais finalement, ce fut l'un des rares moments où nous étions tous ensemble. Et finalement, un système de tour de garde fut mis en place. Et la vie normale reprit son cours. Nous nous éloignèrent, prenant chacun un chemin différent. C'est un peu triste, mais c'était inévitable. Le groupe s'était formé dans l'urgence et par besoin, pas véritablement par affinités.
Voilà. Ça doit bien faire un an désormais. Je ne pense pas que je revivrai quoi que ce soit d'aussi intense dans ma vie. C'était dangereux mais... putain, qu'est ce que c'était bien !Je n'oublierai jamais les quelques jours où Ambre, Jean, Antoine et moi étions une équipe.
VOUS LISEZ
[Code Lyoko] Code Alpha 2.0 - Rainy Days
FanfictionUne année entière s'est écoulée depuis les événements de 1.0. Les « Alpha-guerriers » se sont séparés et Lyoko semble être une page fermée. Alors qu'Ombre doit affronter les décision qu'elle a prise, Melvin parvient enfin de sortir de la solitude. M...