Chapitre 10: Sur le sentier de la guerre

75 5 4
                                    

Mercredi, veille de l'attaque de Judith, Mathilde et Augustin.

Zoé

Zoé attendait sur le trottoir, se protégeant de la pluie avec un parapluie noir. Et puis après tout, à quoi bon ? Elle replia sa protection et fixa le ciel noir qui vidait sa fureur sur le sol. Des orages étaient annoncés dans la soirée et potentiellement dans la journée de demain. Ce n'était pas surprenant, cela faisait longtemps que les nuages gris s'amassaient au dessus des toits, il fallait bien que ça explose un de ces jours. 

Elle se sentait impuissante, seule sous cette pluie. Elle avait l'impression d'avoir tout fait pour retenir les averses, mais que pouvait faire une simple adolescente face aux torrents de haines qui se préparaient ?  Son objectif principal avait toujours été de protéger le plus d'innocents possible. La jeune gothique avait eu l'impression d'y parvenir à travers Melvin mais ça avait fini par se retourner contre elle.  Et elle avait beau essayer de se convaincre que ce n'était pas de sa faute si le rouquin était toujours en première ligne, elle ne pouvait pas s'empêcher de culpabiliser. Peut-être qu'elle aurait dû être plus radicale. Ou peut-être qu'elle n'aurait pas dû perdre son temps avec lui et directement attaquer le mal à la source. Parce que maintenant, il était trop tard. Que ce soit Antoine ou sa « famille », les deux camps mettaient leurs dernières pièces en place sans savoir qu'un troisième camps se préparait à rentrer en jeu à travers elle, Zoé, la fille sans passé, sans identité. On lui avait volé jusqu'à son véritable prénom. Pour ne rien arranger, la seule personne qui lui avait montré de l'empathie était morte sans que quiconque ne s'en soucie.

Ses yeux cessèrent de contempler les nuages menaçants pour descendre sur sa montre. Combien de temps allait-elle devoir attendre encore ?  Après tout, sa couverture ne tenait qu'à un fil. En plus, Judith se méfiait énormément d'elle et l'avait déjà suivie à plusieurs reprises. Cette nana-là n'était pas seulement parano, mais aussi dangereuse. Zoé faisait de son mieux pour ne pas la sous-estimer.. Quant à Augustin et Mathilde... Augustin était étrange, tout sonnait faux chez lui. Elle le mettait dans la même catégorie que Judith. Mathilde était particulière, mais pas dans le bon sens. Trop sensible, trop persuadée de faire le bien pour prendre conscience des enjeux supplémentaire. 

Finalement, la voiture verte arriva enfin. C'était une vieille Minie, toute petite, assez kitch. Baptiste, son contact habituel était au volant. Elle était un peu déçue, elle s'était attendue à voir le vioc en personne. Elle jeta des regards aux alentours et monta dans la voiture. L'homme l'interpella froidement :

« Alors ?

- Ouais, bonjour sinon ? Je sais qu'on s'aime pas mais on peut au moins faire semblant.

- Ne rendons pas ça plus désagréable que ça doit déjà l'être. Camille attends ton rapport.

- Il pouvait pas venir le chercher lui-même ?

- Il est... occupé. Nous avons des raisons de croire que H sait qu'il est toujours en vie. »

Camille, l'homme qui avait mené la résistance contre Hannibal, alors qu'il avait perdu tous ses alliés et failli perdre la vie. Ça sonnait glorieux comme ça, mais il ne fallait pas oublier qu'il était l'une des raisons de la création même du pirate informatique. De plus, il n'était jamais en première ligne. N'avait-il pas laissé Ulrich et Mélissa se faire tuer, sans même leur donner le moindre signe ou la moindre instruction ?

« Judith, Augustin et Mathilde comptent lancer une attaque jeudi matin afin d'en finir avec Antoine Belpois. C'est Judith qui gère l'attaque, mais ce qu'elle a expliqué aux autres est complètement bidon. J'ai des raisons de croire qu'elle prépare quelque chose de dangereux, où il y aura beaucoup de dommages collatéraux. Je pense qu'il serait bon d'intervenir dès maintenant et...

[Code Lyoko] Code Alpha 2.0 - Rainy DaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant