Chapitre 3: La tache de sang

95 8 0
                                    

Jean

La sonnerie de fin retentissait enfin. Jean poussa un soupir de soulagement alors qu'il était en train d'essayer de régler un conflit entre deux enfants. Il leur fit signe de regagner leur classes respectives et alla chercher tous les gamins qui faisaient semblant de ne pas entendre le bruit strident qui résonnait dans la cours.

« Allez, on retourne en classe, la récré est terminée !

Une fille lui tira la langue en s'en allant. Il ne se souvenait pas que les enfants c'étaient si chiants. Quand il était jeune, lui, il n'avait pas été comme ça. Bon, il avait probablement était pire. Personne ne pouvait lui dire quoi que ce soit, il était probablement le cauchemar de plusieurs adultes qui l'avait à leur charge. Justement, il s'était dit que parce qu'il savait ce que ça faisait d'être un enfant difficile, il arriverait à les gérer. En plus, il était habitué aux enfants vu qu'il devait sans arrêt s'occuper de Léa. C'était loin d'être si simple...

Mais bon, la paie était là, même si elle restait très basse. Quand Ambre était venu emménager chez lui et que sa mère s'était faite virer de son poste, il avait bien dû trouver une solution. Pendant qu'Ambre et Léa continuerait leur parcours scolaires, il subviendrait aux besoins de la famille. Surveiller les enfants lui avait paru parfait : simple et accessible. Pas forcément besoin de diplôme et il avait pu commencer à travailler dès ses 17 ans. Même si c'était pas évident, le jeu en valait la chandelle. Depuis qu'il vivait avec Ambre, il avait l'impression de revivre. Pour la première fois de sa vie, il arrivait à se projeter dans l'avenir et toujours, il se voyait avec elle. Même la présence de Léa devenait tolérable ; Ambre avait commencé à s'en occuper, comme si elle en était la grande sœur. Elle lui lisait tous les soirs une histoire. Jean venait écouter derrière la porte, rien que pour entendre sa voix. En ce moment, c'était Coraline de Neil Gaiman. Ambre mettait toujours les formes pour raconter quelque chose, en jouant chaque personnage et en y mettant des intonations. Elle aurait pu être comédienne. Et si elle voulait l'être, Jean ferait tout son possible pour qu'elle y parvienne. Il lui était dévoué et c'était magique. Jamais il n'avait vécu comme ça, en mettant quelqu'un d'autre avant lui. Tout prenait du sens ainsi.

Bon, tout n'était pas aussi rose. Dernièrement, elle avait l'air... fatigué. Jean repensait beaucoup au dernier coup qu'elle lui avait fait, dans la cuisine. Elle ne va sans doute pas très bien. Je ne pense qu'à mon petit bonheur, mais elle s'est quand même fait chassée de chez elle par sa mère adoptive. Et puis il y a eu cette histoire avec Antoine...

Quand il était rentré un soir, il l'avait trouvé en larmes. C'était une de ses premières crises. Jusque là, ils avaient vécu leur petit bonheur à deux.

« Je n'en peux plus, Jean ! Il... Il me harcèle ! »

Elle lui montra son téléphone. Elle avait reçu une vingtaine de messages et au moins dix appel manqué. Tous d'Antoine. Jean avait décidé de prendre des mesures. Connaissant Antoine, il savait exactement où le trouver. Tout le monde avait tourné la page sur les horreurs qu'ils avaient vécu l'an passé, tout le monde sauf Antoine. Il devait encore roder dans le laboratoire de l'usine.

Quand Jean se rendit sur place, il comprit qu'il avait touché juste. Tous les écrans du labo étaient allumés. Ils y en avaient même pas mal de nouveaux. Pleins de câbles jonchés désormais le sol. Antoine était assit sur le fauteuil central comme s'il s'agissait d'un trône.

« Jean. Parfait, j'hésitai à te contacter. Il faut que tu parles à Ambre pour qu'elle me réponde. J'ai besoin de sa signature pour qu'elle puisse venir vivre avec moi.

Le jeune homme se précipita sur le génie et le souleva en l'attrapant par le col.

- C'est quoi ton problème avec elle ? Elle vis avec moi désormais.

[Code Lyoko] Code Alpha 2.0 - Rainy DaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant