Chapitre 16: For the damaged coda

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Constance

J'étais devant l'usine. Celle où j'étais officiellement venue au monde il y a pile un an. Où j'avais accompli l'impardonnable il y a quelques jours. Le vent soufflait et soulevait en passant ces cheveux roses qui n'avaient jamais été les miens. Ce n'était plus le moment d'hésiter. De toute façon, ma décision était déjà prise depuis quelques temps. Il fallait en finir.

Dès lors que j'arrivai dans le hangar, la création d'Antoine me bondit dessus. Elle ressemblait beaucoup à celle qui m'avait attaquée dans la rue, mais ce n'était pas tout à fait elle ; elle était mille fois plus expressive. En m'apercevant, une grimace de haine traversa son visage avant de laisser place à de la jubilation. Elle éclata même de rire !

« Ombre, c'est ça ? Antoine va être ravi quand il va voir que je vais te lui ramener sur un plateau d'argent ! Bien sûr, il m'en voudra pas si je t'abime un peu avant... n'est-ce pas ?

La fille aux cheveux rouges s'apprêtait à m'attaquer. Je savais d'avance que je ne faisais pas le poids : aussi bien physiquement que mentalement, j'étais dans l'incapacité la plus totale de me battre. De toute manière, ce n'était pas la raison de ma venue.

- Je me rends, lui lâchai-je.

- Il sera tellement, tellement fier de moi... Et enfin il... Attends, quoi ?

- Je me rends. Emmène-moi à lui.

Elle me regarda, suspicieuse.

- C'est un piège ? Une stratégie ? T'es avec Judith, c'est ça ? Sache qu'on a fait exploser sa planque pendant la nuit ! Qu'est-ce que tu dis de ça, hein ?

- Je suis toute seule.

Elle fit la moue, et reprit d'une voix pleine de déception:

- Dans ce cas, ça ne te dérange pas si je te fouille.

- Non.

Elle chercha dans chaque recoin à deux reprises, fouillant presque frénétiquement l'intégralité des habits que m'avait offert Mathilde, les froissant au passage. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que si la rouquine avait survécu... Je n'en serai pas là. Elle et moi, on aurait vraiment pu changer les choses. Elle aurait réussi à panser les plaies qu'avait rouvert les mots de Melvin avec les siens, des mots doux, des mots d'espoir. Et elle aurait su quoi faire... Ou peut-être pas. Peut-être que je l'idéalisais. De toute façon, je ne pouvais plus que supposer.

- Bon. T'as l'air clean.

- T'es sûre, tu veux pas vérifier une nouvelle fois ? lançai-je sur un ton sarcastique.

Je le regrettai immédiatement, car elle s'adonna à une nouvelle fouille. Elle me prit mon portable et les quelques papiers en boule que j'avais dans les poches. Puis, nous allâmes enfin dans le monte-charge.

- Tu ressortiras jamais d'ici, t'en es consciente ?

- Ouais.

- Et ça ne te fait rien ? Tu viens te livrer comme ça dans la gueule du loup ?

- Ouais. »

La fille cessa d'essayer de converser avec moi. Nous étions désormais dans le laboratoire. Antoine était sur son siège habituel, tapant à une vitesse incroyable sur son clavier. Lorsqu'il entendit les portes s'ouvrirent, il se retourna vers moi. Son état était piteux et ses yeux vitreux. Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi ? Il me dévisageait avec méfiance.

« Ambre ? Fit-il d'une petite voix misérable.

- Non.

Il secoua la tête avant de dire en reprenant son ton hautain habituel :

[Code Lyoko] Code Alpha 2.0 - Rainy DaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant