Chapitre 6

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Pdv Yoongi

Tiens. L'autre pute ne me réponds plus. Ça va bientôt faire une heure et demi. Pourquoi donc ? Un instant, je me demande si il ne lui est pas arrivé quelque chose. Et puis qu'est ce que j'en ai à faire...  Ce n'est que Jimin. Je grimace légèrement et m'étire dans mon appartement luxueux à la décoration moderne. Je vais pas mentir je suis plutôt bien payé, mais en même temps jusque là j'ai été plutôt sage et obéissant envers ma famille. Je me laisse tomber dans le sofa, qui paraît beaucoup trop grand pour une seule personne et passe les doigts dans mes cheveux. Pourquoi est ce qu'il s'acharne à m'appeler l'orphelin ? Oui mes parents sont morts. À cause de ces putains de kkangpaes... Enfin pas n'importe lesquels, des Seven Stars, le gang principal de Busan. Trois d'entre eux avaient été chargés de faire payer la dette que mon père avait envers eux mais... Ça s'est mal terminé. Mon père n'avait pas l'argent et les mafieux n'ont pas apprécié. Mes deux parents tués devant moi, il a fallu que je m'en aille au plus vite, je n'allais pas affronter les mafieux je n'étais qu'un gosse. Je n'avais que douze ans quand je me suis enfuis... C'est là que j'ai rencontré mon Oyabun qui m'a pris sous son aile. Il m'a aidé à me reconstruire et j'ai trouvé ma nouvelle famille parmi les Yakuzas. Je ne peux simplement pas imaginer ma vie autrement maintenant. Je ne garde pas spécialement de colère envers la totalité des kkangpae, seulement les Seven Stars. Enfin de base j'aime pas grand monde mais eux, je les déteste. Ça faisait un moment que je n'avais pas pensé à mes parents mais... Jimin. Je le hais mais au fond... J'aimerais bien en savoir un peu plus sur lui... J'aimerai au moins le comprendre, je ne sais pas ce qu'il veut. D'ailleurs je ne sais pas ce que je veux non plus... 

Je savais depuis longtemps que j'étais bi mais... Ça m'a semblé tellement naturel de le faire avec lui. Pourquoi ce con a accepter aussi... Je me serai contenté de lui faire peur, mais là... j'ai pas pu me retenir avec son corps et son insolence. Ah son insolence... C'est peut-être ça qui me plaît le plus chez lui. Hein ?! Non. Rien ne me plaît, c'est un ennemi bordel. Disons que c'est l'aspect qui le rend intéressant. Avec un soupir, je me lève et vais prendre une longue douche pour me débarrasser de ces idées. Pendant plusieurs dizaines de minutes, je laisse l'eau chaude couler le long de mes épaules, mon esprit se vidant lentement de ces pensées qui me prennent à la gorge. Une fois sorti de la douche, je m'observe un moment devant le miroir. Mon appartenance à ma famille est gravée sur mon corps, signe que je ne pourrais jamais l'oublier, jamais passer outre. C'est un peu l'idée quand on se fait faire les tatouages. Une appartenance, une fidélité sans failles et éternelle. Les nombreuses cicatrices sur mon corps et mes bras ne laissent pas non plus place au doute quand à mon implication dans pas mal de bastons. Quand, presque une heure plus tard je quitte la salle de bain, une serviette autour de la taille, un bruit dans le salon me fait me tendre. J'ouvre le tiroir d'une commode proche et en sort un revolver (toujours prendre ses précautions, un Yakuza a souvent des ennemis) juste au cas où je n'ai pas rêvé. Les cheveux, humides, je rejoins le salon avec prudence. Merde il y a vraiment quelqu'un, je vois son bras tatoué dépasser de l'encadrement d'une porte comme s'il était appuyé contre celui ci. J'entends son souffle, il ne cherche pas à se cacher, ça se voit. En y regardant de plus près... Je connais ces tatouages. C'est une blague ? Qu'est ce qu'il fout là ? Pire qu'une sasaeng ce mec. Je grogne en m'approchant de lui.

-Qu'est ce que tu viens faire chez moi encore toi ?

En y réfléchissant bien, c'est pas étonnant qu'il ai mon adresse mais... c'est tellement frustrant ! Il sort de sa semi cachette depuis laquelle il me tournait le dos. Je remarque d'abord ses vêtements, un débardeur découvrant ses bras et son dos tatoué, comme s'il n'avait pas prit la peine de s'habiller pour sortir... comme s'il avait été pressé de partir... Ce que je vois ensuite, c'est son visage, que son arrogance habituelle semble avoir quitté. Les yeux rouges et gonflés comme s'il avait pleuré il n'y a pas longtemps. Wow mauvais soir pour lui... Park Jimin... Il ne me regarde même pas dans les yeux, les mains en l'air pour montrer qu'il vient en paix. Il n'est même pas armé... Je pose alors mon arme sur le premier support que je trouve qui se trouve être le buffet, sans cesser de l'observer avec méfiance.

-Réponds connard.

-...Écoute Yoongi... Il faut qu'on parle... S'il te plaît j'ai besoin de te parler...

Il me prend un peu au dépourvu là. Où est passé le Jimin provoquant qui pète plus haut que son gros cul ? Pour un peu j'aurai de la sympathie pour lui. Avec un soupir frustré je lui indique le sofa et il va s'y asseoir sans relever une seule fois les yeux sur moi. Et bah, il passe d'un extrême à l'autre lui. Sincèrement je pense qu'il devrait consulter auprès d'un psy. Je vais m'asseoir près de lui, toujours presque à poil mais bon on est pas à ça près. Mon regard se pose sur ses mains et mes yeux s'écarquillent soudain. Ses phalanges sont à vif, couvertes de sang en partie séché. Ça me fait limite peur de le voir aussi mal chez moi. Merde qu'est ce qu'il fout chez moi comme ça ? Il s'est passé quoi ?

-Bon tu m'expliques ?

-Yoongi pourquoi...pourquoi après ce qu'on a fait je n'arrive pas à passer tout simplement au dessus..? À te sortir de ma tête...

-Hein ? Oulah... me dis pas que c'est à cause de moi que tu es dans cet état...

-Pas à cause de toi idiot, te prends pas pour le centre du monde. C'est à cause de... tout.

Je sais que c'est par fierté qu'il dit que ce n'est pas ma faute. Évidemment que je le sais, j'aurai dit la même chose à sa place. Jamais je n'aurais pu avouer que si je vais mal c'est à cause d'un petit con. Je pensais déjà être pas mal affecté par cette histoire mais... A côté de lui... Merde je me sens coupable de le voir mal. Et bah je me découvre une conscience pour ceux que j'ai toujours méprisés : tous ceux extérieurs à ma famille. Enfin que Jimin. Même s'il est insupportable et qu'il s'incruste chez moi pour pleurer. Et qu'il m'a menacé plusieurs fois de mort.

-Oui oui, d'accord c'est pas ma faute. Bon je sais que ça va te servir à rien de le savoir mais... Je pensais pas que ça te mettrai aussi mal ce soir là... Tu sais pour être franc, je regrette un peu mais pas vraiment non plus... Je regrette pas de t'avoir sauté, j'ai aimé ça. Je regrette les conséquences possibles mais.. ça a toujours été mon genre de faire des conneries. Je m'excuserai pas parce que je suis un connard, mais le coeur y est.

-Comment est ce que tu peux ne pas regretter ?! Tu sais ce qu'on risque au moins ?

-Si j'avais su que tu étais le fils du chef des Double Dragons, peut-être que j'aurai évité ce genre de conneries ? Et tu ne m'as pas repoussé loin de là. Si tu avais dit non je ne t'aurais pas violé.

Il se tait et paraît se recroqueviller un peu plus sur lui même, en serrant les poings au point de rouvrir ses blessures. Il le sait qu'il est coupable aussi... En silence, je vais chercher dans la salle de bain une trousse de soin qui m'a été pas mal utile. Pour la première fois de la soirée, il relève les yeux vers moi sans comprendre pourquoi je pars. Mais comme je reviens avec de quoi le soigner, il semble plutôt surpris. Moi aussi je le suis. Je vais quand même soigner un kkangpae avec lequel je ne m'entends pas forcément. Je voulais le comprendre tout à l'heure et bah.. je pense que je le comprends un peu mieux maintenant. Je me rapproche de lui, et toujours dans notre silence mutuel, je nettoie, désinfecte et panse ses plaies avec attention. Je range tout ce qui n'a pas été utilisé et caresse tout doucement sa joue avec un soupir. Il a l'air de s'être un peu calmé... Jimin me regarde, toujours mutique. Il semble hésiter quelques instants, avant de me dire à vois basse :

-Merci.... Dis...

-Hm ?

-Tu pourrais... t'habiller s'il te plaît...?

C'est mignon, le petit kkangpae est pudique.~ Un petit ricanement quitte mes lèvres et je prends son visage entre mes mains pour l'inciter à me regarder, approchant son visage du miens. Un léger sourire étire mes lèvres quand je vois son air soudainement gêné, sans pour autant qu'il ne recule son visage, malgré le très peu de distance entre nos lèvres. Nos souffles se mêlent légèrement quand je lui répond sur le même ton.

-Pourquoi faire ?

Atomic LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant