Chapitre 12

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-Je ne vais pas me répéter, monsieur Lee. Cet article ne sortira pas, ou alors il n'y aura pas un seul endroit dans le pays où vous serez en sécurité. Ni vous ni votre famille. Vous avez deux enfants non ?

Je suis assis en face d'un homme, quelque peu enrobé. Il doit être chinois d'origine, même si ça ne se ressent pas vraiment dans son accent. Sa langue claque contre son palais alors que ses petites mains grassouillettes cherchent à sortir une cigarette de son paquet. Je le laisse faire en silence, pianotant sur la table avec un air faussement patient. Je dois être pro, alors je me contente de maintenir un regard neutre et courtois sur le mec que je viens de menacer de mort. Il m'en propose une que j'accepte, la prenant entre mes doigts. Une lueur de panique semble passer dans son regard quand il se rend compte qu'il n'a pas de briquet. Quel boulet je vous jure. Sans que j'ai besoin de rien demander, Hoseok dans mon dos tend le siens pour qu'on puisse allumer nos cigarettes. Le gros lard paraît soulagé. Enfin autant qu'on peut l'être seul en présence de deux Yakuzas armés qui viennent de vous menacer. Après avoir inspiré un peu de fumée et l'avoir recrachée, le journaliste fait de nouveau claquer sa langue avec hésitation.

-J'imagine que je n'ai pas le choix...

-Vous l'avez, mais vous connaissez les options.

-Très bien... C'est d'accord je ne publierai rien...

-Et bien je n'ai donc plus rien à faire ici. Vous avez fait le bon choix vous savez, ça ne sert à rien de risquer la vie de sa famille pour un article et il est très... très déconseillé d'essayer d'arnaquer mon organisation. Sur ce, bonne soirée.

Je me lève de la table du bar dans lequel moi et Hoseok sommes venus accoster le journaliste qui a eu la malchance, ou peut-être la stupidité d'écrire sur mon Oyabun. Je m'incline poliment, avec un peu d'hypocrisie avant de sortir du bar, Hoseok sur les talons. Je n'ai pas encore fini la cigarette qu'il m'a donné alors je m'arrête près du mur d'enceinte pour fumer. Le gérant du bar n'a pas l'air d'apprécier notre présence, j'imagine qu'on fait fuir la clientèle. Tant pis, ça attendra que j'ai fini ma clope. De toute façon j'ai rendez vous avec Jimin après. J'essaye de lui donner un peu plus d'attention puisqu'il en a tant besoin. Et puis... j'aime de plus en plus passer du temps avec lui, je peux de moins en moins m'en passer. Pire qu'une drogue... Tu m'étonnes qu'il ait enchaîné les aventures, toutes les filles devaient en devenir accro... Je sens une main ébouriffer mes cheveux et je lâche un grognement rageur, manquant de m'étouffer avec la fumée que j'étais entrain d'inhaler. Je remarque que c'est Hoseok qui voulait simplement me dire au revoir pendant que j'étais perdu dans mes pensées. Il me tourne désormais le dos pour s'en aller. Bon c'est pas mon genre les effusions mais.... j'écrase rapidement la cigarette que je jette au passage, avant de courir derrière lui pour lui sauter sur le dos. L'idée de voir Jimin me met d'humeur à être gentil et puis... Hoseok est mon ami, il serait temps que je lui montre non ? Il tourne la tête pour me lancer un regard ahuri comme si j'étais devenu fou.

-Qu'est ce qu'il t'arrive...?

-Rien ! Je voulais te dire au revoir ! Voilà bon bah à la prochaine, je vais encore traîner un peu.

Je ris doucement en relâchant mon étreinte, dans le but de le laisser partir. Un sourire sincère étire ses lèvres et j'entends un « merci » s'échapper de ses lèvres alors qu'il reprend le chemin de chez lui. Moi je prends le chemin inverse, allant prendre ma voiture garée un peu plus loin. À cette heure la circulation est plutôt fluide. Je prends la route en direction de la périphérie de la ville, dans une vieille zone industrielle mise à l'abandon depuis un moment déjà. C'est là qu'on doit se retrouver avec Chim pour faire du tir. Je veux voir ce qu'il vaut. La nuit commence à tomber. Je me gare à l'arrière du complexe, prenant simplement dans un sac mon pistolet de prédilection, un silencieux et une boîte de munitions.

Atomic LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant