6 : La pire réaction de l'histoire des déclarations amoureuses

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Je m'y attendais. Mais, au fond est-ce que je suis vraiment prête psychologiquement ? J'en doute. Est-ce que j'avais envie que ça se passe comme ça, qu'il se déclare ? Certes, oui. Mon cerveau surchauffe, et mes jambes réagissent au quart de tour pour gagner du temps. C'est pour cela qu'elles se replient d'un seul coup et que je glisse jusqu'au sol, puis que je m'enfuis. Je cours comme une dératée. Mais où je vais ? Mon cerveau ne le sait pas plus que mes chères gambettes. Donc, en tout logique, je m'écrase lamentablement la face contre un poteau. J'entends vaguement Natsu derrière moi.

-Lucy !!! Ça va ?

Un peu sonnée mais pas inconsciente, je recule de quelques pas et tombe sur les fesses. Je sens mon coccyx me dire douloureusement merci. Mon ami se précipite vers moi et s'agenouille à mes côtés, l'air préoccupé. Je cligne des yeux et porte ma main à mon front, je gémis légèrement lorsque mes doigts effleurent une bosse naissante. Natsu me dévisage, consterné.

-Merde, Lucy, qu'est-ce qui t'as pris ?

-Je, euh, je sais pas, j'ai paniqué, je balbutie.

Son regard se pose sur mon front douloureux. Il soulève le plus délicatement possible les quelques mèches trempées de mon front, laissant apparaître l'excroissance malvenue.

-Ton front est tout rouge, et tu vas avoir une belle bosse.... Tu te sens bien ? T'as l'air un peu étourdie.

Je réfléchis un peu et après analyse, je préfère ne pas tenter de me relever, au risque de me retrouver avec encore plus de bleus.

-Je crois que je vais rester encore un peu assise... J'ai chaud à la tête, je geins.

Il fronce les sourcils, anxieux.

-Tu sais, je pense que je devrais te ramener chez toi...

-J'ai froid...

Il se crispe.

-Merde, comme t'es trempée, tu vas peut être avoir de la fièvre... Prends de la neige dans ta main et met-la sur ton front, ça empêchera la bosse de trop enfler, dit-il en rassemblant de la neige dans ses mains puis en me la tendant. Je la saisit et la pose doucement sur mon front, sans même avoir vraiment conscience de ce que je fais. Je frisonne à ce contact glacé.

-Gniii... c'est froid...

Natsu soupire et me prend par les épaules.

-Lucy, tu te sens assez en forme pour monter sur mon dos ? Je te ramène chez toi, okay ?

Je hoche lentement ma nuque douloureuse, je ne me sens pas hyper bien, si je puis dire. Natsu s'accroupit dos à moi et j'attache mes bras autour de son cou. Il attrape mes cuisses et se lève, me faisant sauter au passage, m'arrachant ainsi un gémissement plaintif.

-Désolé Luce.

Il commence à marcher en direction de mon appartement. Je pose ma tête contre son dos, à l'aise. Je ferme mes yeux, je suis prête à m'endormir, il est confortable, ce gars en vrai. Je m'accoutume à la cadence de ses pas qui me bercent. Évidemment, c'est au moment où je suis à deux doigts de dormir qu'on arrive.

-Lucy, tes clefs sont dans quelles poches ?

Mes clefs ? Pourquoi il veut mes clefs lui ? Il est malade, c'est un héritage de ma mère et...

-Je veux dire, tes clefs de maison.

Ah. Il a lu dans mes pensées, lui. Je lui indique en grognant ma poche de blouson droite. Il lâche ma jambe le temps de les saisir et d'ouvrir la porte. Une fois cela fait, nous entrons à l'intérieur et Natsu me pose sur mon canapé. Il se découvre et je fait de même. Je m'adosse le plus confortablement possible sur le canapé, étant donné ma tête douloureuse. Mon ami revient rapidement avec une poche de glace qu'il me donne. Je l'applique délicatement sur mon front. Tandis que je ferme les yeux pour éviter le contact gênant de son regard, je l'entends se lever puis s'asseoir à côté de moi sur la banquette.

Lacryma [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant