10 : L'Ancêtre

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Durant tout le trajet, aucune de nous deux ne prononce un seul mot, pas même un regard. Une fois que j'ai fait tourner la clef de mon appartement dans la serrure de ma porte d'entrée et qu'Erza et moi avons pénétré chez moi, nous nous débarrassons de nos manteaux et j'invite mon amie à s'asseoir sur une chaise.

-Un truc à boire ?

-De l'eau s'il te plaît.

Je lui sers un verre et m'assoie à mon tour.

-Je commence, si tu veux, je lui propose, pour la mettre en confiance.

Erza hoche la tête avant de boire une gorgée.

-Tout a commencé mercredi dernier. Ça ne fait vraiment pas longtemps, c'est vrai, mais étonnement je me suis très vite habituée à mes pouvoirs, enfin, ça ne veut pas dire que je les maîtrise bien, hein. Donc, c'est une longue histoire mais tu vois les reliques héritées de ma mère ?

Mon amie acquiesce, signe qu'elle se souvient de ce que je lui ai dit à propos du « trésor familial ».

-Et bien, il me semble que l'Ethernanos présent dans l'atmosphère les ai activées. Enfin, réactivées. Je t'expliquerai après, je m'empresse de lui dire, devant son air surpris. Quoiqu'il en soit, j'ai la capacité de les utiliser. Je peux invoquer des esprits. Les esprits des constellations.

Elle me fixe avec des yeux ronds, mais se tait. Je prends ça comme une invitation à continuer mon récit.

-Donc, comme je descends visiblement d'une très grande et ancienne lignée de constellationniste, les gens qui utilisent ce type de magie, d'après l'esprit du Verseau, c'est pas étonnant que j'en sois là aujourd'hui. Je peux aussi invoquer des... robes stellaires, sensées me rendre plus forte. Tu sais tout. À toi maintenant.

Elle déglutit, visiblement anxieuse. C'est rare de la voir comme ça.

-Et bien... En fait, c'est la deuxième fois que j'utilise... euh... « ça ».

-Je pense qu'on peut appeler « ça » de la magie.

-Ah... c'est pas bête. Sinon, la première fois, c'était, ben, hier soir, je mangeais tranquillement mon fraisier dans une pâtisserie loin d'ici, parce que à chaque fois il y a des scandales et c'est pour que les gens ne me reconnaissent pas et bref : je le dégustais, c'était exquis, tu sais à quel point j'aime ça, et là, il y a un gars qui fait tomber MON fraisier parterre, sans faire attention et qui MARCHE DESSUS. J'étais hors de moi, et... et une armure est apparue, ça a fait « pouf », et je me suis sentie puissante, je te jure, avec ma fureur et mon armure, j'aurais été capable de faire... plein de trucs. C'était pas la même qu'aujourd'hui, mais elle était au moins aussi impressionnante. J'ai réussi à me détransformer quand je me suis rendue compte que je faisais pleurer de peur un petit garçon. Je me suis sentie... comme... comme un monstre.

-Pourtant, je ne crois pas que tu en sois un. Moi aussi j'ai des pouvoirs, et Juvia pareil.

-Ah bon ?! Mais... depuis quand ?

-Quelques jours, comme nous toutes. Et pour être honnête, vu à la vitesse où ça va, bientôt tout le monde en aura.

-Je...je... Peut-être bien. Qui est au courant pour toi ?

-Natsu, Levy, Lisanna et Mirajane. Pourquoi ?

-Pour rien. Tu vas te déclarer à la mairie, toi ?

-Non, enfin, pas tout de suite. J'ai pas trop confiance, disons.

Elle hoche la tête, l'air d'approuver mes dires.

Lacryma [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant