Lacryma [EN PAUSE]

13 : Quand ça part en steak

12 février, 8h33.

Alors que j'arrive devant les grilles du lycée, je vois qu'un attroupement s'est formé dans la cour.

-Toute le monde, allez rejoindre les autres, nous beugle un surveillant dans les oreilles. Le proviseur a une annonce à vous faire !

Ah bon ? Je me demande bien ce qu'il va nous dire...

Je suis bientôt rejointe par Erza, Gajeel et Levy.

-Dis, Erza, toi qui est déléguée, tu sais de quoi il veut nous parler ? je la questionne.

Elle remonte ses fausses lunettes qu'elle met juste pour la frime d'un air songeur.

-Non, tu sais, même si j'ai un rôle important au sein de l'établissement, je ne peux pas tout savoir.

Je crois qu'elle se prend un peu trop au sérieux.

Une fois que la majorité des élèves sont rassemblés, le proviseur lisse sa moustache et bombe le torse avant de commencer son annonce.

-Chers élèves, chers professeurs, surveillants, agents d'entretien, dames de cantine enfin, bref, tous ceux qui sont en dessous de moi, merci d'être là aujourd'hui. Je voudrais tout d'abord remercier ma mère qui m'a toujours soutenu et mon pè-

-Vas-y, accouchez Monsieur, là ! crie un cassos en survêtements tellement flashy qu'on le verrais depuis l'espace.

-Hum, désolé. J'ai été emporté par l'émotion. Je disais, qu'avec les événements récents -je suppose que vous êtes au courant pour la Lacryma-, nous avons eu pour consigne de fermer tous les établissements scolaires jusqu'à nouvel ordre. Vu que le Président de la République a donné sa démission hier soir en disant, je cite : « Désolé, mais j'ai pas signé pour gérer un tel bordel, démerdez-vous bien ! » et puis qu'il est mort quelques heures plus tard d'un bête accident de sèche-cheveux, aucune mesure n'a été prise pour le moment. Le lycée sera donc fermé pour une durée indéterminée, vous pouvez rentrer chez vous. N'oubliez pas de faire vos devoirs quand même. Merci à tous.

Un petit groupe d'attardés se met à crier quelque chose comme « Ouais on a pas cours ! Nique système frère ! ». Le proviseur s'incline comme si il était à la remise des Oscars et s'en va solennellement.

Je me tourne vers mes amis.

-Bon, on est dans la merde, non ?

Erza met ses mains sur ses joues d'un air catastrophé.

-Oh non ! Je n'y crois pas ! Le gouvernement fout le camp ! C'était la pire chose qui pouvait arriver ! Mais merde alors ! Y en a pas un qui est capable de se sortir le doigts du cul, nom d'une pute borgne !

Elle a pas tort... je me demande bien ce qu'il va se passer maintenant. Je sens qu'on va enchaîner catastrophe sur catastrophe...

-LUCY LUCY REGARDE ÇA C'EST UN TRUC DE OUF !

Je sursaute devant un niveau aussi élevé de décibels près de mon oreille. C'est Natsu, évidemment.

-Quoi ? Qu'est-ce que t'as, toi ? T'es pas obligé de gueuler, hein !

Il m'ignore et met son index à dix centimètres de mon œil.

-Mate moi ça !

Je regarde son doigt, interdite. Tiens, son ongle est sale.

-T'as l'ongle dégueulasse Nat-

Mais je m'interromps quand je vois qu'il a fermé les yeux et qu'il semble au summum de son niveau de concentration. Gajeel, Erza, Levy et moi échangeons un regard perplexe.