15 : Le départ prend forme

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15 février, 11h.

-Papa ? Tu peux m'aider avec ce carton s'il te plaît ?

Depuis deux jours, mon père et moi faisons en quelques sortes les cartons. J'ai réussi a en récupérer par l'intermédiaire du père de Grey qui est déménageur. Nous les remplissons du nécessaire, c'est-à-dire des vêtements, pour le moment, et d'ustensiles. Un assistant de mon père va passer bientôt lui amener quelques affaires qu'il voulait emporter avec nous. Le manoir familial en Auvergne ne risque rien, en bon homme d'affaire fortuné, mon père a renforcé la sécurité du bâtiment et également la fiabilité du personnel.

En gros, il a multiplié par quinze leur salaire et leur a offert à chacun une petite villa pour s'assurer de leur dévouement.

-Oui ma chérie, deux secondes, je finis juste ce casse-tête !

Mon père a découvert que j'avais emporté à Magnolia des petits jeux touts cons pour m'occuper, et notamment un casse-tête particulièrement coriace auquel il consacre son temps depuis maintenant un quart d'heure.

Devinant qu'il ne sera pas là avant au moins dix bonnes minutes, je soupire et fais appel à tous les muscles dont la nature m'a fait cadeau. Et elle n'est pas vraiment généreuse, si vous voyez ce que je veux dire.

Une fois cette lourde affaire classée, j'entends la sonnerie de mon téléphone portable sonner à travers l'appartement.

Je le saisis et décroche, non sans avoir préalablement regardé l'écran pour connaître l'identité mon interlocuteur qui s'avère être Yukino.

-Allô Yuki ?

-Ouais salut Lucy, tu sais, hier tu nous avais parlé du truc de regroupement de gens dans ton lycée. J'en ai discuté avec les parents , So' et Sting et hormis mon aînée et mon cadet, ils sont assez peu enthousiastes. Du coup, ils ont dit qu'ils accepteraient de venir seulement si Jude et toi y allez aussi. Et ils veulent avoir une discussion avec ton père. Genre VRAIMENT, fait-elle en disant la dernière phrase d'une voix basse tout en appuyant sur l'adverbe final.

Dans le fond, je peux percevoir la voix aiguë de ma tante qui s'acharne sur ce qu'il semblerait être son téléphone portable. J'entends également Sting lui dire qu'en même temps si elle n'avait pas passé autant de temps à consulter un voyant du nom de Willy, elle aurait encore du forfait.

-Elle essaie de contacter Jude. Mais elle a dépassé son crédit, m'explique ma cousine. Du coup je t'appelle pour que ton père lui parle, histoire de les rassurer, elle et Weiss, et aussi pour éviter que ma mère n'implose. T'imagine même pas tout ce que Sting a fait depuis que tu es partie. Une vraie catastrophe. Il pourrait faire carrière dans les chantier de démolition, sérieux.

Oulà. Sting n'a jamais été calme. J'ose à peine imaginer ce que c'est là-bas. Et dire que j'ai eu un bref aperçu avec la porte carbonisée.

-Je vais voir ce que je vais faire pour toi, dis-je tout en me dirigeant vers la pièce où s'est terré mon père.

-Cool, merci, tu me sauve la vie.

Je souris même si je sais qu'il est impossible de transmettre ses expressions faciales grâce aux ondes.

J'interpelle mon géniteur qui réagit étonnement vite, contrairement à son habitude lorsqu'il est totalement absorbé par quelque chose. Je lui explique vite fait la situation et lui tend mon téléphone avant qu'il ne prenne le temps d'enregistrer ce que je viens de lui dire. Il l'attrape fébrilement et salue Yukino d'un air mal assuré. Mon père n'a jamais été doué avec les rapports sociaux, hormis avec ma mère et moi. Et ses employés, mais ça ne compte pas car c'était seulement dans le cadre professionnel.

Lacryma [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant