Ton regard fuyant.
Tes lèvres tremblantes.
Ton corps frémissant.
Tout de toi semblait le craindre, ou le vouloir.
Tes désirs.. n'étaient-ils que chimères et oiseux?C'est du courage dont Gaïa avait besoin dans l'immédiat. Beaucoup de courage. Elle en trouva, un peu, juste assez pour soutenir les iris flamboyantes du Dornien. Que devait-elle faire? Répondre à ses attentes? Bien sûr, elle l'aimait. Mais après ça? Pourrait-elle encore? Tout aura changé, tout.
La brune savait qu'il ne l'abandonnerait pas, qu'il ne se détournerait pas d'elle quoiqu'il arrive.. mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur.Une poigne, invisible mais réelle, se mit à serrer son coeur, menaçant de le faire exploser. Sa respiration était devenue saccadée, elle avait vaguement l'impression de s'étouffer.
Ne pouvait-il pas s'éloigner d'elle, la laisser se refroidir? La laisser réfléchir?
Avant son départ pour le Nord.. elle aurait sûrement apprécié et profité d'une telle situation.
Pas maintenant.
Pas depuis que ses sentiments avaient grandis, mûris au plus profond d'elle.
Pas depuis que son simple désir s'était mué en un souhait, une demande, une attente pour cette vie.Oberyn vit sa petite beauté se crisper, littéralement, sous la pression de sa main posée sur sa cuisse.
Pourquoi ne réagissait-elle pas? Il l'avait vu bien plus.. entreprenante avec la rousse.
Le prince ne se doutait pas un seul instant qu'elle aussi ait pu développer des sentiments à son égards.Non. Il ne savait pas.
Il ne savait pas qu'en ce moment-même le coeur de sa belle battait pour lui.
Uniquement pour lui.La Bravienne, impuissante face à cette vague de désir que lui envoyait la vipère, laissa échapper un soupir résigné. Tant pis.
Elle se laisserait aller.
Sous les yeux envieux du brun elle rapprocha son visage du sien. Ses lèvres frolèrent les siennes dans une silencieuse promesse qu'elle lui faisait : celle de l'aimer. Au moins pour cette fois.Les yeux irrésistiblement attirés par le magnétisme de ce regard troublant, la respiration du Dornien s'accéléra doucement tandis que le souffle aviné la brune arrivait à ses narines
Elle avait bu, et l'odeur de l'alcool se mélangeant au parfum de sa peau lui plaisait, plus que ça, lui faisait tourner la tête.
Le regard de l'homme descendit d'un léger cran et s'attarda sur les lèvres pleines, légèrement entrouvertes, qui lui promettaient de belles choses dans un mutisme loin d'être agaçant.Gaïa revint à la charge, une deuxième fois, dans un baiser animé de férocité. Oberyn prit son geste comme un signal de départ. Sa peau contre sa peau, sa bouche contre la sienne et cette femme qu'il aimait si proche de lui.. et si prête, totalement encline à partager son affection.
Il avait rêvé de ce moment.
La voix de la brune s'éleva dans l'air, lui donnant l'impression qu'elle allait se retrancher maintenant, l'abandonnant. Il n'en fut rien, elle lui posa une simple question :《 Qu'attends-tu de moi?
Il soupira, soulagée qu'elle ne désire pas s'arracher plus tôt que prévu à leur étreinte.
Le Prince de Dorne planta un regard langoureux dans les iris si déstabilisantes de la douce.- Toi.
Elle ravala sa salive et ses lèvres se refermèrent, puis s'ouvrirent, comme pour lui dire quelque chose. Il ne lui laissa pas le temps de s'exprimer.
- Je te souhaite mienne.. te faire glisser dans mon monde, le voir t'atteindre, t'observer y adhérer consciemment ou non, t'y perdre et aimer cela.. Voilà ce que je veux Gaïa.
Sans attendre de réponse, la vipère plongea son visage dans son cou. Ses dents mordillaient sa peau et sa langue traça un sillon de salive sur sa gorge. Elle ne put réprimer un gémissement de surprise teintée d'une.. Certaine satisfaction. Oh bon sang! Gaïa un peu de retenue!
Mais on ne peut pas lutter contre soi, même quand on essaie, même en le voulant ardemment, même quand on prend l'habitude de fuir devant ses propres désirs tellement ça fait peur. Alors on ferme sa grande gueule pour une fois, et on laisse faire.
Pour une fois.
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The Sun Of Winter
FanficDorne. Le désert de Dorne. La vipère rouge et elle. Elle.. 《 Ne me laisse pas mourir. 》 Furent les premières paroles qu'elle lui adressa. _________________________________ Tous les personnages, excepté Gaïa, appartiennent à George R. R. Martin.