Because the drugs never work (frerard)

01

Point de vue de Gerard

Une journée de plus dans cette famille d'accueil.
Une journée de plus pour cet été.
Une journée de plus en vacances.
Une journée de plus à me faire chier.
Heureusement que les soirées de Brendon étaient là pour m'occuper et mettre un peu d'ambiance dans ma vie.
La soirée de ce soir commençait à vingt heures.
J'avais trois heures devant moi et deux heures avant que le magasin de musique ferme.
Je pourrais me préparer, aller voir Ray puis venir à la soirée de Brendon tout de suite après.

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J'ouvris la porte vitrée du magasin vide et entrai, ce qui fit retentir un petit bruit.
J'aperçu la touffe de cheveux de Ray, je passai entre les rangées de bacs à vinyles et le rejoint.

-Hey mec, lui lançai-je en lui tendant la main.

Il se retourna vers moi, me sourit et me tappa directement dans la main.

-Salut, comment ça va ? me demanda-t-il en se retournant vers la guitare qu'il était en train de nettoyer.

-Boh tranquille, comme d'hab. Et toi ?

Il leva les yeux au ciel.

-J'en ai marre, depuis ce matin je nettoie les guitares.

-Tu pourrais pas prendre deux minutes de pause histoire qu'on joue un peu ?

Il souffla entre ses dents d'un air hésitant et observa derrière mon épaule le magasin.

-Ouais aller, comme y'a personne.

C'était devenu une habitude, de venir ici jouer avec Ray, ou plutôt de le déranger pendant qu'il travaillait. Mais c'était ma seule issue, venir jouer ici était la seule occupation que j'avais trouvé et c'était le seul truc qui m'amusait vraiment à côté des soirées et des drogues.

-Tu prends laquelle ? me demanda Ray en reposant la guitare qu'il venait de finir de nettoyer.

-Comme d'habitude, la telecaster noire.

-Tu l'aimes vraiment elle, hein ?

Je hochai frénétiquement la tête.

-Je pense l'acheter quand j'aurais assez d'argent.

-Si t'avais pas claqué tout ton fric dans la cocaïne, tu l'aurais peut être déjà, souffla-t'il de manière à ce que personne n'entende bien qu'il n'y avait personne dans le magasin.

-Ray, on en a déjà parlé.

Il haussa les épaules.

-On en a déjà parlé, mais t'as pas encore arrêté, me reprocha-t'il en attrapant la guitare que je lui avait demandé.

-C'est pas facile d'arrêter.

-Y'a des centres exprès, et ça s'appelle des centre de cures de désintox mon grand.

-Ça coûte de l'argent, mon grand.

-Eh bien trouve toi un boulot, un vrai, pas être dealer, gagne un peu d'argent et va en cure.

-Je suis pas dealer Ray.

-Je sais, mais je te connais par coeur, tu serais capable de te mettre encore plus en danger, et je sais que le fait de devenir dealer te serait ou t'es déjà passé par la tête.

Je levai les yeux au ciel et fût effaré par le fait qu'il me connaisse autant.

-Déjà, qu'est ce qui te dit que j'ai envie d'arrêter ?

-Je sais très bien que t'en as pas envie, mais pose toi deux secondes et réfléchis un peu. Si à dix sept ans tu te drogues déjà comme un taré, imagine toi dans dix ans. Non, en fait, n'y pense même pas. Si tu continues comme ça, dans dix ans t'es plus là. Pouf, décédé d'une overdose.

Il marqua un arrêt et me regarda dans les yeux. Il avait balancé tout ça très vite.

-Gerard, je te dis pas ça pour te faire chier. Je suis juste réaliste. Je veux juste t'aider. Je tiens à toi, t'es mon meilleur pote, continua-t'il.

-Je sais Ray.

-Juste... Concentre toi sur les cours cette année. S'il te plaît. Faut que tu aies ton diplôme.

Je le regardai d'un air perplexe et haussai les sourcils.

Il me tendis la guitare.

-Bon, on joue ou quoi ?

-Oui, oui, on joue, lui répondis-je en la prenant.

Je m'assis sur un tabouret et vérifiai que la guitare soit accordée.

J'attendis Ray qui choisissait sa guitare.

-Bon mec, c'est toi qui me l'a demandé mais là c'est moi, on joue ou quoi ? lui demandai-je.

-Oui, attends deux secondes. Je sais pas laquelle prendre.

Il choisit enfin une guitare et s'assit sur le tabouret en face de moi.