N° 5 : Juliette

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Dimanche 18 février 2018
Sujet n° 5

Répondant au nom de
Juliette

Toi, par contre, tu as et as toujours été une véritable peste, contrairement à Melody qui elle, a évolué en grandissant. Lorsqu'elle a compris qu'il lui fallait des amis sur qui compter, toi tu t'es mis en tête qu'il te fallait un copain. Et te voilà quelques jours plus tard dans les bras de Toni. Franchement, si la vie pouvait être aussi simple !

Avec plus de sérieux, je crois que cet article est bien le seul dans lequel je suis sûre que je ne vais pas faire d'excuses, car je n'ai à m'excuser de rien. Vois-tu, Juliette, si je t'ai longtemps ignorée, c'est parce que tu m'as toujours méprisée. Une logique simple qui va de soi. Quand on y pense, je ne sais même pas pourquoi tu le fais, mais pourtant, tu as toujours ce regard condescendant quand tes yeux se posent sur moi, et à chaque fois, je ne peux m'empêcher d'avoir un soupçon de pitié envers toi.

Bien oui, je suis humaine malgré mes moments de garce et de grace, et je me suis toujours posé une question à ton sujet : pourquoi ne t'es-tu pas rendue compte que tu pouvais toi aussi être une fille humaine pourvue de sentiments ?

Je suis certaine que tu te rappelles de cette journée que j'avais planifiée avec Chloé, Julien et Thomas mais dans laquelle Toni et toi vous êtes incrustés. Si si si, tu t'en rappelles. Eh bien sache que moi aussi.

Et c'est là que j'ai découvert ton profond mal-être.

On est était sur le bord du canal, tous assis et sachant pertinemment que vous n'étiez pas les bienvenus. Pourtant, on vous a tout de même accueillis, c'est qu'on est sympas quand même ! Il me semble que Julien, Chloé, Toni et toi jetiez des cailloux dans l'eau, tandis que j'étais allongée avec Thomas en train de parler. Je ne sais pas quel vent morose est passé, mais vous êtes venus à discuter des décès dans vos familles. Heureusement qu'avec Thomas, notre conversation était plus légère et surtout plus... ordinaire et moins glauque.

Chloé venait d'évoquer la mort de sa cousine survenue en début d'année. Elle s'appelait Lana. Toi, tu t'es tout de suite levée, les mains sur le visage. Tu pleurais mais ne voulais pas nous le montrer.

On l'a tous vu.

J'aurais bien voulu me lever à mon tour, mais Toni l'avait déjà fait. Peut-être que lui aussi cache derrière son masque l'âme d'un vrai garçon.

Je ne sais de quoi vous avez parlé, je ne me rappelle pas non plus pendant combien de temps, mais je sais que j'ai reconnu dans les traits de ton visage et dans tes yeux que quelque chose te saisissait dans les tréfonds de ton âme, un pur et profond mal-être.

Depuis, je n'ai pas découvert lequel était-ce, et je n'ai pas cherché à le découvrir. Tu es redevenue la garce habituelle, mais je te voyais sous un autre angle, alors tes répliques ne sonnaient plus pareil à mon oreille.

Je me dis que cela, ce n'est qu'une carapace pour ne pas te dévoiler au monde entier. Je suis certaine qu'un jour, tu finiras par le faire ; mais peut-être qu'il est trop tôt aujourd'hui, que tu n'es pas prête.

Bon courage pour cette future épreuve,

Amalthée P.

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