N°1 : Melody

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Vendredi 16 février 2018
Sujet n°1

Répondant au nom de
Melody

J'ai choisi de commencer par toi parce que tu es tout simplement le premier prénom qui m'est venu en tête lorsque l'envie folle d'écrire ses articles m'est apparue. Peut-être que parce que ta personnalité clichée n'est pas très dure à définir, ni à décrire. Il suffit que j'associe les mots belle, brune, populaire et peste, et tous mes lecteurs qui se résument à moi vont savoir de quelle genre de fille je parle.

Pourtant, si je parle ici d'élèves de ma classe, c'est pour donner mon avis. Car, on ne va pas se mentir, tu as perdu de ta couleur des années précédentes. Si avant tu étais en haut, dorénavant, il devient difficile de se positionner quand il n'y a plus de hiérarchie. Ta meilleure amie est partie, tu as perdu beaucoup apparemment, et même si la scène d'adieux se jouait d'un excès à toute épreuve, j'ai eu un soupçon de compassion.

Puisque, je tiens à le dire, ton être ne se résume pas au cliché de la pétasse, qui surtout paraît étrange au lycée maintenant.

En vérité, je crois, ou je sais, ou je crois savoir que tu mérites une vraie amie. Je ne pense pas que ce soit moi, très clairement, mais tu en mérites une, puisque personne ne peut réellement vivre seul tout au long de sa vie. Même l'homme des cavernes a besoin de soutien extérieur. Et toi, bien que ce soit métaphorique, tu es cet homme des cavernes. Il te faut juste trouver ton soutien extérieur, ton mammouth ou ton bison, chacun ses préférences.

Je confesse que l'envie de te trouver un ou une ami(e) m'est venue, mais une paresse extrême a tout de suite pris le dessus, désolée.

Je me souviens encore de ce premier jour d'année scolaire. Je suis sûre que toi aussi. Au self, je mangeais avec Chloé, Thomas et Julien, et toi tu es arrivée. Seule.

Franchement, je ne vais pas te mentir, ce fut la première fois que tu m'as peinée. Non pas que je sois un être au cœur dur, mais je pense qu'avec ton propre passé, tu peux comprendre mon point de vue. Même si les jugements, c'est jamais bon.

Tu avais ton plateau dans les mains, les bras tendus, les yeux scrutant la pièce pour apercevoir quelqu'un qui pourrait bien t'accueillir sur sa table et tes dents mordillant ta lèvre inférieure. C'est un sentiment humain, mais honteux pour celui qui le provoque : tu me faisais pitié. Sauf qu'il n'y a pas que cela, parce que je sais qu'à ta place, je n'aurais même pas eu le courage de venir au lycée en sachant que je n'avais personne avec qui passer ma journée. Tu es courageuse.

Et sache que, la pitié, bien que ce ne soit pas le meilleur des sentiments, c'est aussi la preuve d'une place d'humanité. Et je suis sûre que si j'avais été à ta place, tu aurais eu pitié pour moi.

Alors voilà, Melody, considère-toi chanceuse d'être la première à recevoir un de mes avis, une anecdote.

Et je tiens à m'excuser de ne pas t'avoir accueillie ce premier jour de seconde, alors que je te connaissais depuis le collège, sur notre table.


Amalthée P.

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