N° 7 : Jules

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Dimanche 18 février 2018
Sujet n° 7

Répondant au nom de
Jules

Excepté le fait que tu aies rompu avec moi en sixième, tu es un garçon adorable Jules. Je le pense vraiment, ce n'est pas une blague cette fois-ci. Tu es adorable et mature et calme et sérieux et drôle, et je n'arrête pas de me demander pourquoi n'as-tu pas trouvé quelqu'un d'autre après moi.

Puis un jour, tu me l'as avoué.

On était en appel pour réviser l'espagnol car on devait passer en duo pour un dialogue. Enfin, c'est plus toi qui me faisais réviser. Puis, remarquant que, finalement, je savais ma partie tout comme toi tu savais la tienne, nous avons divagué et sommes partis dans des discussions à tout va.

Alors bien sûr, nous sommes venus à parler de nous, en sixième. Le premier couple du collège qui n'aura duré que quatre mois. Tu t'en doutes bien, je ne t'ai jamais aimé littéralement, et je pense que toi non plus. Nous étions beaucoup trop jeunes pour savoir ce qu'était l'amour. J'ai l'espoir qu'en Seconde, je sois assez grande pour évaluer la valeur de mes sentiments. En tout cas, je savais lesquels je portais à ton égard : tu me plaisais et puis c'est tout.

Je t'ai alors demandé, toi, grand garçon intelligent, cultivé, beau et drôle, pourquoi n'étais-tu pas sorti avec quelqu'un après ta relation post-Amalthée.

Tu m'as avoué très sincèrement que j'étais la seule qui te plaisait, et que me quitter avait été une erreur.

Et vive le moment malaisant que tu nous avais fait endurer tous les deux, car je ne savais quoi répondre. Devais-je te dire que tu ne m'intéressais plus, en prenant le risque de te briser encore une fois ton cœur meurtri, ou ne rien dire, changer de sujet de conversation ?

La voix de ta mère est arrivée, la sauveuse. Quel soulagement !

Mais c'est un autre problème qui est survenu. La fin du premier trimestre était passée, les bulletins venaient d'arriver. Et quelle fut ma surprise lorsqu'elle t'engueula au sujet de ton dix-sept en mathématiques.

Dix-sept !

Ma mère saute de joie quand je décroche un quatorze !

Je n'imagine pas à quel point tu étais embarrassé à ce moment, et je n'ai rien voulu ajouter. Je pense que tes joues sont devenues rouges, et quand tu as répondu que tu travaillerais plus pour avoir mieux, je n'ai pas pu retenir ma mine indignée - heureusement que tu ne me voyais pas.

Le lendemain, lors d'un autre appel, en caméra cette fois-ci, j'ai pu voir ton bureau. Débordant, chargé, des calculs, des phrases sur des papiers partout.

Je suis certaine que si tu travaillais comme un élève normal, tu aurais des quatorze, des quinze et des seize. Alors je pense que, quand tu en auras la force, tu devras répondre à tes parents. Ce n'est tout de même pas normal de s'acharner sur son boulot pour décrocher des dix-neuf et des vingt, alors que ce n'est même pas pour toi !

Si Clara a de si bonnes notes, et que Noah aussi, c'est parce qu'ils ont des facultés mais qu'ils travaillent pour eux-mêmes aussi. Toi, Jules, tu travailles parce qu'il faut travailler tout d'abord, mais majoritairement pour tes parents.

Prends-tu du plaisir à apprendre ?

Peut-être même que tes notes seraient plus élevées si tu n'avais pas toute la pression imposée par tes parents.

Je te dis ça aujourd'hui car demain, il faudra choisir un métier, et j'espère qu'il te plaira, que tu travailleras rien que pour toi.

Tu as tout mon soutien face à tes parents, je serais même là en cas de besoin,

           
        
          
          
Amalthée P.

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