N° 13 : Marie

110 30 0
                                    

Vendredi 23 février 2018
Sujet n° 13

Répondant au nom de
Marie

Marie Marie Marie Marie... Tu nous as affolés pendant un bon bout de temps tu sais et j'espère que tu en as conscience. Parce que, quand on y repense, t'étais quand même grave chiante. Non, il est peut-être trop tôt pour plaisanter sur ce sujet. Peut-être qu'il restera même trop sensible.

Marie, tu as été complètement dévastée après la mort de ton meilleur ami, Terri. Tu l'as appris avant nous, personne ne sait comment tu as réagis sur le moment. Je pense que tu as pleuré toutes les larmes de ton corps, que tu t'es noyée dans un océan de larmes si grand que tu t'es toi-même perdue. Et étant donné qu'il était ton seul ami, on a pu avoir des nouvelles de toi par personne.

Je n'ai jamais eu à faire face au décès de quelqu'un qui m'est proche, sauf celui de l'oncle bien éloigné dont lequel l'annonce de son absence à Noël me réjouissait. Merde, il est toujours mort ; et pas de plaisanterie sur les morts. Je n'ai donc jamais eu à surmonter, et à faire le deuil d'une personne. Mais une question se pose toujours aujourd'hui : as-tu fais le tien concernant Terri ?

Tu as pris deux semaines avant de revenir en cours, et ne t'inquiète pas, tout le monde au lycée le comprend. Tu n'avais retrouvé ni sourire, ni joie de vivre. Je pense surtout que tu es revenue car tu avais la flemme de reprendre les cours sans réellement réussir à comprendre.

On a tous été pris d'inquiétude à ton sujet. Devait-on venir te voir, te mettre à l'aise, te faire rire et retrouver un peu de bonheur ou bien faire l'inverse, rester là où l'on est, sans trop te frustrer, te mettre dans un piteux état plus que tu ne l'étais déjà et prendre le risque de faire une gaffe et de te faire pleurer ? On a tous opté pour le second choix, du moins, pour le peu de personnes qui y ont pensé.

Et aujourd'hui, moi, Amalthée, vais opter pour le premier en écrivant cet article.

Il y avait une fête foraine dans la ville. Et dans cette fête foraine, il y avait un labyrinthe de vitres tellement propres qu'il fallait faire attention à ne pas les confondre avec un véritable passage. J'y suis allée, toi aussi. On s'est croisées à l'entrée de cette attraction. Terri ne voulait pas le faire, et Chloé, Julien et Thomas étaient partis chercher de quoi se goinfrer.

Quand on s'est vues, on est entrées dans le labyrinthe en même temps. Et toi, telle une tête brûlée, tu as foncé, littéralement, la tête la première sans penser au premier principe de l'attraction.

Tu t'es pris une vitre de plein fouet. Paf, comme ça.

J'ai ri.

Tu as explosé de rire.

Nous avons toutes les deux explosé de rire.

On n'en pouvait plus à un tel point que l'on n'a même pas fini le labyrinthe. Les gens à l'extérieur nous ont sorties, mais nous continuions à rire. C'est dommage, j'ai appris plus tard que la sortie se trouvait en poussant une des vitres.

Mais on a ri, c'était le plus important.

Et aujourd'hui, le plus important est que tu ries de nouveau.

                 
              
        
          
          
         
          
Amalthée P.

2NDE 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant