Chapitre 4

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Joanna

— Image ?

— Check !

— Texte ?

— Check !

— Un Matt en forme pour la présentation ?

— En forme qu'avec un café !

Matt me sourit en s'étirant. Je ne pensais pas que je m'habituerais aussi vite à lui. J'ai découvert en lui un homme absolument adorable avec qui les crises de fou rire sont légion. C'est agréable !

Mon collègue part à la machine à café pendant que je relis le dossier. Je corrige quelques fautes jusqu'à ce que mon téléphone sonne.

— Joanna Kervarec.

— J'aimerais que tu passes dans mon bureau, me dit Gabriel. Avez-vous fini avec Matt ?

— Oui ! Je m'apprêtais à vous le rendre.

— Parfait ! Je t'attends.

Je laisse un post-it à Matt. Je m'empare d'un bloc-notes et file rejoindre mon manager.

En rentrant, je l'aperçois en grande conversation avec Mark Leviels. Ce dernier pointe du doigt son écran. Il hoche la tête avant de répondre à un appel. Gabriel m'invite à m'asseoir en attendant.

— Je veux que ce contrat soit négocié selon les termes qui ont été convenus, fronce Mark... Je l'entends, mais ceci n'est pas mon problème. Dans ce cas, contactez votre supérieur hiérarchique. Monsieur Carter ne peut tolérer une telle chose. C'est à vous de voir !

Sans plus de cérémonie, il raccroche et remise son téléphone dans la poche de sa veste. Il darde sur moi un regard étrange. Son sourire s'élargit et la moindre parcelle d'autorité disparaît de son visage. Il attrape son attaché-case et devant moi un dossier épais. Gabriel répond à son tour à un appel. Il sort en faisant signe à Mark.

Le directeur de la firme glisse vers moi la montagne de documents en relevant ses lunettes. Par réflexe, je l'imite.

— Je souhaite que vous traitiez ce dossier, mademoiselle Kervarec. Gabriel m'a fait part de votre travail et je dois admettre qu'il a été excellent jusque là. Je vous laisse en prendre connaissance. Si vous avez des questions alors je me tiens à votre disposition.

Alors que je saisis la pile de paperasse, il attrape ma main avec douceur. Je reste un moment surprise puis relève mes yeux vers lui. Les siens me frappent de plein fouet à la recherche... de quoi exactement ? Je ne sais pas trop. Mon cœur rate un battement et je suis figée, lui penché sur moi, le bureau de Gabriel pour seule barrière. Cet échange est étrange et gênant, mais en même temps tellement intense.

— Je vous propose une autre solution, finit-il par dire.

— Heu, oui ?

— Lisez ce dossier dès maintenant, notez toutes les questions qui vous viennent. Je vous y répondrai ce midi. Nous irons manger chez Felipe.

— Pourquoi ne pas simplement nous voir dans votre bureau ?

Mark grimace en relâchant ma main. Il se redresse et me toise comme si j'avais dit une énormité, ce qui dans un sens est vrai. Le directeur de cette boite me propose de déjeuner et moi je propose qu'on se voie dans son bureau. De deux choses l'une : soit je suis bête, soit je suis stupide, au choix ! Je retiens mon souffle au voile qui passe sur son visage. Je me tends.

– Pour joindre simplement l'utile à l'agréable, me sourit-il.

Cette affirmation m'ôte un poids de la poitrine. La porte du bureau s'ouvre sur Gabriel qui vient de finir son appel. Je me lève.

Le paladin aux émeraudesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant