Chapitre 14

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Joanna

Je me réveille doucement. Je me sens lasse. Je reste dans mon lit quelques instants à me ressasser ce qu'il s'est passé. J'ai tout raconté. Le secret que je gardais caché depuis le début n'est plus. Je ne sais pas ce qu'en a pensé Matt ou Mark. Ils ne doivent plus vouloir me parler maintenant.

J'entends des pignements. Une adorable tête en forme de pomme m'observe les oreilles dressées. Puis une deuxième, mes deux démons vont bien. Je l'ai fait monter sur mon lit. Leur petite langue couvre mon visage de bave.

— Enfin, z'êtes réveillé mam'selle Kervarec.

Ma voisine entre dans ma chambre avec un plateau. Je reconnais l'odeur d'un riz au lait à la vanille. Madame Johnson est une adorable vieille femme qui me considère comme sa fille.

— Vous allez mieux ?

Je ne réponds pas. Je suis encore un peu épuisée.

— Mangez le riz de Claudine, cela va vous donner des forces.

— Merci.

Malgré l'odeur alléchante, je n'ai pas faim. Mon estomac est noué. À l'idée d'avoir révélé mon secret à Mark, mon appétit en a pris un coup. Je repose mon assiette sur ma table de nuit. Rien ne passe. Plus jamais, il ne me regardera de la même manière. Tout comme Matt. Ils me tourneront le dos comme beaucoup l'ont fait. Comme mes parents l'ont fait...

Soudain, on frappe à ma porte. Claudine se lève pour ouvrir. Lorsque j'aperçois mon visiteur, mon cœur fait un bond. Jamais je ne pensais que je le verrais ici. Pourtant il est là et il me sourit.

— Lu'. Ça va mieux ? me demande Colin en s'asseyant sur le bord de mon lit. Matt m'a expliqué ce qu'il t'est arrivé.

Je baisse la tête. Je laisse échapper un sanglot tellement j'ai honte. Colin m'attrape la main et la serre en guise de réconfort.

— Je ne peux pas faire grand-chose pour l'autre enfoiré, même si c'est pas l'envie qui me manque, continue-t-il. Par contre, les trois tâches ne vont pas aimer ce que je leur ai réservé.

— Qu'est-ce que tu as fait ? osé-je demandé.

— Je me suis occupé de leur réseau.

Colin m'offre un sourire carnassier sans m'en dire plus. Ses yeux bleus pétillent de malice. Nous échangeons quelques banalités puis il repart en m'embrassant sur le front.

— La roue tourne toujours, me glisse-t-il avant de disparaître.

Je m'allonge et cale ma tête sur mon oreiller. Mes deux petits chiens s'installent confortablement à côté de moi. Je caresse machinalement Bisou, perdu dans mes pensées.

« Je me suis occupé de leur réseau ».

Que veut dire Colin ? Je fronce les sourcils. Je ne sais pas comment je dois interpréter ses paroles. Tout à coup, mon téléphone portable se met à vibrer. C'est un message de Mark. Je cache l'écran. Je ne suis pas certaine de ce que je vais lire. Mon cœur bat la chamade.

« Les problèmes c'est comme les sparadraps, il faut les arracher d'un coup sec. Cela fait mal quelques secondes et puis cela passe. » Je remercie intérieurement mon meilleur ami pour cette maxime et décide d'ouvrir la missive.

Mark

J'ai discuté avec Ryan Carter. Il s'occupe de tout, il semble que ton ex ait engagé des contrats qui n'aurait pas lieu d'être au détriment de son partenariat avec Carter Corp. J'espère que tu vas mieux. Dès que possible, je viens te voir. Tu me manques mon ange. Il me tarde de te prendre dans mes bras et de goûter à tes lèvres. Je t'aime. Ton paladin aux émeraudes.

Le paladin aux émeraudesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant