Do

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Elle ne savait plus vraiment très bien pourquoi elle avait mit les pieds dans ce bar. A vrai dire elle n'avait jamais vraiment aimé ce genre d'endroit, elle était plutôt le genre de fille à rester chez elle devant la télé, sortir et séduire les hommes n'avait jamais été son fort et pourtant ce soir elle s'était laissée convaincre par son amie Ino. La jolie blonde était une adepte de cet endroit, elle ne venait que pour voir jouer le pianiste, Sakura en avait entendu parler, Ino n'avait que cet homme à la bouche, et, finalement, elle s'était laissée convaincre. C'était une mauvaise idée et elle le savait, elle l'avait sentit au moment même où elle avait dit ''oui'' à son amie, au moment même où celle-ci lui avait porté une robe qui ne cachait pas grand chose de son corps, tout bonnement impossible pour elle de porter ça.

« Sakura ne fais pas ta mijaurée !'

« Non c'est non Ino. »

« Ce que tu peux être coincée parfois. »

Elle le savait, c'était plus fort qu'elle, ancrée dans sa nature, elle n'était pas aguicheuse et ne savait pas jouer avec les hommes, ne savait pas jouer avec leur désir. Sa première fois avait été tout bonnement catastrophique, il faut dire que Lee s'y était prit comme un pied et depuis plus rien, le néant. Aucune conscience de son corps, aucune conscience de ces hommes qui ne pensaient qu'avec leurs hormones. Naïve. Elle était incroyablement naïve et elle allait rapidement l'apprendre à ses dépends. Aprés avoir bataillé pendant plusieurs minutes, Ino avait fini par lui donner une robe moins voyante, noire, sobre, et incroyablement plus chaste, ce qui était plus au goût de la jeune femme aux cheveux rose. Elle aurait du rester chez elle à regarder ses films d'amour à l'eau de rose, mais la blonde n'avait pas été de cet avis bien décidé à la décoincer un peu. Trés vite, contre son gré, Sakura avait été embarquée par le plan idiot de son amie, qui visiblement, avait bien l'intention de conclure ce soir avec le pianiste. Elle avait revêtu son plus bel attirail, cette robe échancrée qui rendait les hommes fous lorsqu'ils croisaient Ino, elle savait jouer de ses charmes et s'était parfois déroutant pour Sakura de la suivre, la blonde se fourrait toujours dans des plans foireux et souvent, bien malgré elle, la jeune femme aux cheveux rose se trouvait entraîner dans les déboires de son amie. Une fois n'était pas coutume elle n'échapperait pas à la règle ce soir là non plus. Elles étaient entrées dans le bar, et très vite les premiers accords avaient scié Sakura, le souffle coupé par la douce mélodie qui s'élevait des notes, elle semblait transportée dans un autre monde. Les gammes et les arpèges se mélangeant dans un ballet des plus sensuels, et tandis qu'ils la transportait dans un autre monde, ses yeux se posèrent sur l'homme qui accompagnait ses sons. Hypnotisant, incroyablement séduisant, elle était envoûtée, d'une manière indéniable et totalement, irrévocablement, amoureuse de sa musique. La blonde lui adressa un coup de coude, se moquant gentiment d'elle :

« Arrête de baver ma belle. »

La jeune femme ne prit pas la peine de répondre, n'arrivant de toute façon pas à détacher ses yeux de lui, sa mélodie glissait sur elle comme une caresse et elle se sentait frissonner, le pianiste faisait l'amour à son assemblé en appuyant ses touches, alternant les piquées, les crescendos et les rondes, donnant du volume à son tempo qui visiblement concerné toutes les femmes de la pièce qui n'avait d'yeux que pour lui et une douce déception s'empara de Sakura lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne valait pas mieux qu'elles, que ces groupies qui n'étaient là que pour ses beaux yeux. Elle devait se détacher de cet emprise manifeste qu'il avait sur elle, et pourtant, il lui était bien difficile de détourner les yeux de ce visage parfait, de ses cheveux ébènes décoiffés, de ses yeux de jais qui fixait son piano comme si c'était la seule chose qui existait pour lui. Jalousie. Un sentiment incroyable de jalousie, elle aurait voulu qu'il lève la tête de son instrument, qu'il la regarde elle et seulement elle, c'était ridiculement énervant.

La groupie du pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant