La recherche identitaire s'avérait difficile, Sakura pensait avoir dépassé ce stade de l'adolescence, ce genre de crise existentielle où l'on remet tout en question, et , si elle ne l'avait pas vécu lors de son adolescence, elle était à présent en pleins dedans. Elle avait été pendant tellement longtemps dans l'ombre, la fille que personne ne voit, que personne ne remarque, elle était restée elle-même, entière, mais sa personne n'avait jamais vraiment intéressée qui que ce soit, le monde était basé sur la superficialité et elle s'en était rendue compte bien vite. Il avait suffit d'une jupe courte pour se faire remarquer, pour se faire siffler, et le Prince Charmant, cet homme profond, et de grandeur d'âme, n'existait définitivement pas. Qu'elle soit intelligente ou gentille peu leur importait, si elle n'avait pas de jolie jambes ou un décolleté un peu plongeant elle ne plairait à personne. Elle était de celle qui se mettait au fond de la salle, de celle qui était si timide qu'elle était rarement capable de tisser la conversation avec quelqu'un, Ino et Temari étaient ses seules amies, et le seul homme qu'elle avait connu dans sa vie était Lee. Celui-ci avait été le seul à se montrer sympathique avec elle, repoussait pas la plupart des femmes à cause de son physique qui ne correspondait pas à leurs critères de beautés, Sakura s'était reconnu en lui et c'était donc naturellement qu'ils s'étaient rapprochés, mais son cœur n'avait jamais battu la chamade pour lui, elle n'avait jamais rougit en sa présence, sauf peut être lors de leur première fois qui n'avait pas été des plus mémorables. Lee s'y était mal prit, certainement aussi inexpérimenté qu'elle, et elle avait souffert, elle se souvenait encore de ce déchirement et des larmes qui avaient perlé au coin de ses yeux à ce moment là. Sakura ne s'était pas sentie femme à ce moment là, certaines disent qu'aprés leur première fois elles se sentent changées, transcendées, mais ça n'avait pas été le cas pour elle, Sakura n'avait pas prise confiance en elle, n'avait pas assumé sa féminité comme elle l'aurait dût et n'avait jamais vraiment sût comment trouver cette assurance. Lorsqu'elle avait posé ses yeux sur cet homme, lorsque sa mélodie avait envahit la pièce elle avait été envahit d'un sentiment qu'elle n'avait jamais connu, si fort, si doux, et pourtant si douloureux à la fois. Ignoble. Mesquin. Et pourtant, son cœur battait à vive allure à chaque fois qu'elle repensait à lui. Elle l'avait vu de si prés et, ce matin là, lorsqu'il l'avait regardé la cigarette aux lèvres, l'espace d'un instant elle avait eu l'impression de lui plaire. Mais elle se voilait la face. Ce n'était pas le cas. La jalousie l'avait alors envahit, pourquoi Ino ? Pourquoi elle ? Qu'avait-elle de plus qu'elle pour être ainsi remarquée ? Ainsi appréciée des hommes ? Certes, le pianiste ne l'avait pas ménagé et n'avait pas tardé à la remballer, mais n'empêche qu'Ino lui avait plût, n'empêche qu'il avait couché avec elle, n'empêche qu'il avait posé ses yeux sur elle. Yeux qu'il n'avait jamais posé sur Sakura et, à cette pensée, son cœur se serra. Elle aussi voulait être regarder comme ça. Juste une fois. Être vue avec les yeux du désir, pendant quelques minutes elle aurait voulu qu'il ne voit qu'elle dans la pièce, même si ce n'était que pour un court instant. Elle ne serait jamais de ses femmes entreprenantes, la fille aux cheveux rose ne savait pas attiser le désir des hommes et jouer les allumeuses venant d'elle ressemblerait certainement à une mauvaise farce. Peut être. Peut être que si il la trouvait jolie il la regarderait. Debout devant le miroir, elle se regardait, elle avait l'impression d'être difforme. Se contemplait n'était pas une partie de plaisir, peut importe se qu'elle mettait elle ne se trouvait pas bien, pourtant, Ino y 'avait mit du cœur. Elle avait choisi pour elle une robe blanche lui arrivant au-dessus des genoux et dos nu, des escarpins noirs et avait relevé ses cheveux en un chignon, mais elle n'était pas à son aise. Elle n'était pas elle. En temps normal elle aurait enfilé une robe longue, ou un jean et un col roulé et voilà qu'elle se sentait nue, dévêtue. Sakura aurait aimé avoir de l'assurance, aurait aimé savoir se mettre en avant, mais elle savait qu'au moindre pas elle se casserait la figure n'ayant pas l'habitude de marcher avec des talons, qu'au moindre coup de tête son chignon partirait en cacahuète et que si elle avait le malheur de s'asseoir sa robe remonterait bien plus haut que ses genoux. La soirée ne s'annonçait pas de bonne augure et elle aurait mieux fait de prétexter être malade, mais Naruto l'avait invité et elle ne voulait pas lui faire faux bonds. Il était gentil, adorable, et au fond elle aurait préféré tomber amoureuse d'un garçon comme ça, mais il fallait toujours qu'elle se complique les choses, rien ne pouvait être simple dans sa vie et elle devait faire avec. Ino apparut dans l'encadrement de la porte plus belle que jamais, elle avait sorti ses plus beaux attirails, mit en avant ses plus beaux atouts et elle se sentait toujours aussi petite à côté d'elle. C'était une sensation désagréable, et elle n'avait plus envie de sortir. Elle ne faisait pas le poids, et c'était parfois difficile de se faire une place lorsqu'Ino était là. Lorsque toutes ces filles étaient là.

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La groupie du pianiste
RomantizmIl a suffit d'une mélodie, de quelques accords pour que le coeur de la fille aux cheveux rose vibre au rythme de ses crescendos. Elle était tombée irrévocablement sous le charme du pianiste. Sasusaku.