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C'était inespéré et pourtant la jeune femme ne savait pas si elle était réellement prête à l'écouter. Il lui avait fait bien trop de mal et avait joué cruellement avec ses sentiments, et pourtant à ce moment là il paraissait si vulnérable, mais étais-ce encore une ruse de sa part pour mieux la détruire par la suite ? Elle ne pouvait pas, elle n'avait plus la force et il lui avait bien trop mentit. Sakura retira doucement sa main de celle du ténébreux et murmura faiblement :

« Je n'ai pas envie de t'écouter Sasuke. »

Il ne s'avouait pas vaincu, le jeune homme ne se montrerait pas vulnérable face à elle, il avait quand même un minimum de fierté et ne s'abaisserait pas à la supplier de l'écouter. Pourtant, il aurait voulu ranger ce foutu égo pour enfin s'ouvrir à elle, mais il en était incapable, il n'était pas prêt à s'ouvrir et à exposer son cœur au risque d'être encore blessé, il s'était forgé cette carapace pour rejeter tout danger du mode extérieur. Elle n'aurait jamais des mots doux de lui, il ne pourrait jamais lui donner ce qu'elle attendait de lui, il ne pouvait être cet homme qu'elle idéalisait tellement. Sakura n'aurait jamais de fleurs et de chocolats, ne serait jamais gâtée de mots doux, il n'arriverait jamais à prononcer les trois petits mots qu'elle attendait de lui. D'ailleurs l'aimait-il réellement ? Il savait que ces derniers jours sans elle lui avait paru interminable mais être amoureux signifiait quelque chose de bien trop grand pour lui.Tandis qu'Idate la traînait vers la sortie, il pouvait lire dans son regard une supplication, elle le suppliait de faire quelque chose pour la retenir, quelque chose qui lui prouverait qu'il tenait à elle, mais comme à son habitude, car Sasuke ne faisait jamais les choses convenablement, il se détourna d'elle, lançant à Naruto.

« Un Scotch s'il te plaît ! »

Alors les épaules de la jeune femme s'affaissèrent et elle comprit qu'une fois de plus il ne lui dirait pas les mots qu'elle attendait tant et elle ne pouvait plus espérer, elle était fatiguée de croire encore en ce qu'il pouvait lui donner. Se résignant, elle suivit Idate, montant dans la voiture alors que Sasuke ne la regardait même pas, lui tournant le dos, son verre à la main. Sans un regard pour la jeune femme aux cheveux rose, il comprit qu'elle était partie lorsqu'il entendit la voiture démarrer. Naruto aurait voulu lui faire la morale, lui ouvrir les yeux sur ce qu'il perdait, mais la scène qui venait de se produire sous ses yeux le mettait mal à l'aise, en un sens il ne pouvait s'empêcher de se sentir quelque peu coupable. Sasuke avait cherché une chance de s'expliquer mais le ténébreux ne lui en avait pas laissé l'occasion, pourtant il aurait fallut d'un simple petit mot, d'un seul signe pour qu'elle reste, et il le savait, le pianiste aussi le savait, mais il n'avait pas saisi le coche et à présent il se retrouvait seul au comptoir, son verre à la main. Les deux hommes ne brisèrent pas le silence, il n'y avait de toute façon rien à dire, et Sasuke vida d'un trait son verra, le posant sur le comptoir, les yeux plus sombres qu'ils ne l'avaient jamais été. Le ténébreux sortit son téléphone, composant un numéro sous le regard du blond.

« Sasuke, arrêtes tes conneries. »

« Mêle toi de tes affaires tu veux ! »

Il lui avait suffit d'un simple message pour qu'elle rapplique aussitôt. La réponse avait été rapide mais néanmoins passionnée. Sasuke ne serait pas seul ce soir.

Un long silence régnait dans l'habitacle de la voiture, la jeune femme n'avait pas la force d'expliquer quoique ce soit au jeune homme à côté d'elle. Il ne disait rien, se contentait de fixer la route, mais elle pouvait sentir la colère émaner de lui. Sakura savait qu'elle aurait dû lui en parler mais elle ne se sentait pas prête, à quoi ça servirait de toute façon ? Alors, front contre la vitre, elle regardait le paysage défiler, serrant les dents pour ne pas laisser les lames la submerger. Idate était furieux, à la fois contre l'Uchiwa, mais également contre la jeune femme, il avait pu lire dans ses yeux à quel point elle semblait attachée à cet homme et ça lui faisait mal. Mal car il avait des sentiments pour elle et qu'elle se forçait à l'apprécier pour pouvoir oublier le crétin qui l'avait faîte souffrir. Il soupira et la jeune femme releva la tête, tandis que les roues de la voiture s'arrêtaient progressivement de tourner, ils étaient arrivés. Mal à l'aise, elle sortit de la voiture, replaçant une de ses mèches rose derrière son oreille tandis qu'Idate la précédait pour la raccompagner devant l'immeuble où elle vivait avec Ino.

La groupie du pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant