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Le réveil fut difficile pour Sakura, Ino avait vomi toute la nuit et il lui avait été difficile de trouver le sommeil. Son amie était dans un état lamentable et elle se doutait que celle-ci n'irait certainement pas à la Fac aujourd'hui. La fatigue la submergeait mais Sakura ne ratait pas les cours, jamais, elle mettait un point d'honneur à être présente et à avoir des notes exemplaires, elle prenait très à cœur son avenir, à vrai dire elle ne savait pas trop où elle allait mais ce qu'elle étudiait lui plaisait. Elle suivait ses études de lettre avec beaucoup d'assiduité et elle devait se préparer rapidement si elle ne voulait pas être en retard. La jeune femme se leva mollement, tapant à la porte de la salle de bain. Rien. Pas un bruit. Entrouvrant légèrement la porte elle aperçu la blonde, endormi, devant les toilettes, elle semblait enfin avoir réussi à trouver le repos et Sakura préféra fermer la porte, ne voulant pas réveiller la jeune femme, car une fois qu'elle aurait immergé des bras de Morphée elle viendrait se plaindre de ce goujat qui l'avait blessé et la fille aux cheveux rose n'avait pas le temps d'écouter les jérémiades de son amie. Tant pis pour la douche, ce serait pour plus tard. Elle enfila rapidement un jean et un débardeur, attachant ses cheveux négligemment en un chignon et sortit prestement de l'appartement étudiant qu'elle louait avec Ino grâce à la bourse qu'elles avaient. Ce serait une journée comme les autres, une journée où elle se fondrait dans la masse, personne ne la remarquant, où certains se moquant d'elle à cause de ses lunettes trop grande, une journée banale à se faire bousculer dans les couloirs par des étudiants trop pressés, ou des hommes baraqués gonflant leur biceps pour plaire aux filles, mais ce n'était jamais pour lui plaire à elle. La jeune femme attendait le bus, n'ayant pas les moyens de s'acheter une voiture, il serait bondé comme d'habitude, et elle devait jouer des coudes pour se trouver une place. C'était la même rengaine tous les matins et encore une fois elle n'y échappait pas. Le gros bus rouge s'arrêta devant elle et la jeune femme monta à l'intérieur, celui-ci étant déjà pratiquement complet, elle fini tout de même par trouver une place seule vers le fond, ce qui en un sens l'arrangeait, elle n'aimait pas trop avoir quelqu'un assit à côté d'elle, elle se sentait toujours mal à l'aise, n'étant pas très bavarde de nature, sa timidité l'empêchant d'aligner un mot sur deux, au moins elle n'aurait pas à subir ce calvaire aujourd'hui. Le trajet n'était pas très long fort heureusement et, en moins de vingt minutes elle fut arriver sur le campus. Les étudiants s'agitaient, les partiels approchaient à grand pas et certains jouaient leur année. Sakura s'inséra entre les étudiants, tentant de se rendre à l'amphithéâtre qui se trouvait de l'autre côté du campus, ça s'avéra être une tâche difficile et finalement, elle fini par arriver avec seulement deux minutes de retard. Ce fût assez pour qu'en entrant, les étudiants présents se tournent vers elle, l'air inquisiteur. Le rouge aux joues, elle parti s'asseoir sur un des rangs du haut, mettant ses lunettes sur son nez, entendant certaines personnes se moquaient. Il faut dire qu'elles étaient rondes et énormes pour son visage, mais elle voyait incroyablement mieux avec et de toute façon elle n'avait pas le choix, elle les avait trouvé drôle lorsqu'elle les avait acheté chez l'ophtalmologiste mais aujourd'hui elle ne riait plus, elle n'avait pas pensé au regard que les autres aurait sur elle avec ses soucoupes sur les yeux. Elle soupira, baissant les yeux sur son cahier, écrivait au fur et à mesure que le professeur parlait, aujourd'hui, sa concentration n'était pas au rendez-vous et elle avait du mal à garder la tête froide, la soirée de la veille la bouleversait toujours et elle avait du mal à se remettre de l'émotion qui l'avait submergé à ce moment là. Elle se sentait stupide, ce n'était pourtant que de la musique, mais ça avait sonné à ses oreilles comme de douces promesses et il faisait apparemment cet effet là sur toutes les femmes. L'entendre jouer du piano était aphrodisiaque et les accords résonnaient encore dans tous son corps, c'était une sensation délicieuse et si douloureuse, elle voulait l'entendre encore. C'était idiot, puéril même et elle secoua la tête, se trouvant niaise au possible, il suffisait de voir ses groupies pour comprendre qu'elle n'était pas la première idiote à s'intéresser à lui et elle ne voulait pas ressembler à ses filles là. Elle n'avait rien d'elles, elle n'était pas une femme fatale, n'était pas provocante, elle était celle qui s'était enfuit à toutes jambes lorsqu'il lui avait rendu son sac à main et elle ne pu s'empêcher de rougir de honte en y repensant, quelle idiote elle faisait.

La groupie du pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant