//21//

347 10 0
                                        

- Tom, je dois aller chercher du Matériel.
- T'es folle. Tu veux nous tuer ou quoi ?
- Newt est vivant. Si tu veux avoir un moyen de le sauver et de le libérer du virus, j'ai pas le choix. Il faut pouvoir créer du sérum.

Thomas lui empoigna la main, lui empêchant ainsi de faire ce qu'elle voulait. Une bombe siffla au loin.

- Tu veux vraiment te faire exploser?

Il prit le silence pour une réponse et la força à avancer. Ils sortirent à l'extérieur du bâtiment. La nuit était tombée. Une partie d'un long bâtiment s'effondra, rappelant ainsi à Teresa l'horreur qu'elle avait vécue. Ils s'allongèrent tous deux derrière un muret en béton pour se protéger.
Une bombe siffla une nouvelle fois dans l'obscurité. C'était comme une mélodie qui recommençait encore et encore. Thomas prit une grande respiration, son arme serrée contre sa poitrine. Teresa la lui avait rendue. Sa tête resta appuyée sur le mur dont une ample partie avait été détruite.
Teresa souffrait. Un morceau de métal, propulsé pendant une explosion, s'était enfoncé dans sa jambe gauche. Elle posa sa main sur le liquide poisseux qui se répandait sur ses vêtements.

Des cris retentirent à nouveau. La jeune femme imagina des réfugiés restés dans les décombres. Elle détourna le regard vers le troupeau de personnes qui hurlaient et commençaient à courir de tous côtés. Et si c'était des rebelles?
Cette question la pétrifia.
Les batiments détruits éparpillaient leurs débris aux alentours. Le bruit était trop fort. La tête de la jeune femme tournait. elle restait étendue sur le sol, sans savoir depuis combien de temps. Un brouillard sombre l'empêchait d'apercevoir l'horizon.

Une autre explosion résona, encore plus proche. Thomas serra Teresa contre son torse, les yeux fermés.

- On doit bouger !
- Les Bergs sont par là.

Thomas l'aida à se relever et à marcher. Ils avançaient aussi vite qu'ils pouvaient vers les véhicules. Une étincelle jaillit, une autre encore. Les bombes fusaient dans tous les sens, ravageant tout sur leur passage.

L'un des Bergs n'était qu'à une dixaine de mètres. Ils avancèrent, encore et encore.
Une détonation retentit. Les deux fugitifs étaient encerclés.
Thomas dégaina son arme.

- Ça sert à rien Tom. On va tous les deux y passer si tu tires.

Soudain, la jeune femme aperçu quelqu'un qui sortait du Berg. Un large sourire illumina son visage.

- Les mains en l'air, cria l'un des assaillants. Et toi, dit-il en désignant Thomas, lâche ton arme !

Ils s'exécutèrent. Teresa adressa un geste de la main au passager du Berg, qui tira.

- Thomas, Cours dans le Berg, je te suis.

Le jeune homme s'élanca dans le véhicule. Bientôt les tirs cessèrent. Thomas se retourna pour voir si Teresa allait bien. Il entendit sa voix

- Décollez et ne revenez pas ! Obéissez lui !

La trappe de soute se ferma et l'engin décolla, comme Teresa l'avait demandé. Thomas courut à la recherche du pilote.

- On se pose et on la récupère.
- non.
- C'est pas une question. C'est un ordre.
- Non.
- Elle a dit qu'il fallait que vous m'obéïssiez, donc on se pose et on repart pas tant qu'elle est pas avec nous.
- Je regrette mais c'est impossible. Où souhaitez vous aller ?
- Nulle part. On reste ici.
- C'est impossible. Souhaitez vous aller quelque part ?

Le pilote commençait à l'énerver. Pourtant il garda son calme et donna les coordonnées de l'île où se trouvaient ses amis.

Thomas s'éloigna du cockpit et n'échangea aucun mot avec le pilote durant le trajet. Il se sentait coupable. Teresa lui avait sauvé la vie, une fois de plus. Il devait y retourner.

- C'est quoi votre nom, demanda sèchement Thomas
- Jackson
- Ok Jackson, je vais pas y aller par quatres chemins. Teresa est coincée là-bas. Alors on va faire demi-tour et repartir la chercher, c'est bien clair ?
- S'il y avait eu rien qu'une minuscule chance de la sauver, je serais déjà en train d'y aller. C'est du...
- suicide? demanda Thomas en lui coupant la parole. Oui, sans doute. Mais elle le mérite. Faites demi-tour.
- Où sont tous vos amis ?
-J'en sais rien. Ils ont dû quitter ce refuge après que vous nous ayez massacrés.
- On partira demain matin. Il va nous falloir des forces si l'on veut espérer en sortir vivant.

Thomas s'éloigna. Négocier n'aurait servi à rien. Il se laissa tomber sur le sable fin avant de se fracasser le dos sur une pierre. Il s'empêcha de crier et se retourna vers la pierre, prêt à la jeter dans l'eau, tout en se frictionnant vigoureusement son dos. Lorsque la douleur s'estompa, il saisit la pierre dans ses deux mains. C'était un gros galet parfaitement lisse. Une inscription était gravée dessus. Thomas plissa les yeux et lu:

Tommy, rends toi dans le lac. Au fond de l'eau tu nous retrouvera. Malia.

L'intégralité de son corps Frissonna. Malia avait pensé à lui. Il se rendit à l'endroit indiqué par son amie et ferma les yeux. Le sauvetage imprévu de cette inconnue, ses larmes, son sourire, ses yeux noisettes semblant prêts à s'embraser, ses longues discutions avec la jeune femme... Tous les bons moments qu'il avait passé avec elle lui traversèrent l'esprit. Inconsciemment, il sourit.

Il s'élanca dans l'eau, et le contact avec l'étendue, glacée à présent, lui paralysa chaque membre. Il se força tout de même à plonger jusqu'à retrouver ses amis.

Le Labyrinthe: Le renouveauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant