0;3

3.9K 388 107
                                    






Create Yourself


~☆~

4 ans en arrière

Ce soir c'est notre plus grosse vente et je ne doit pas faire d'erreur. Mon frère mise beaucoup de tunes dessus et si on se fait choper c'est la taule direct. Une boule d'angoisse prend forme petit à petit alors que je range un couteau Suisse dans ma chaussure et une arme derrière mon pantalon que je recouvre de mon t-shirt blanc bien trop grand pour moi. J'ai compté et on a au moins 30 kilos de poudre rangé dans deux sacs de sport. Tout ça devrait nous rapporter gros.

Je repense à comment nous en sommes arrivé là. Abandonné par nos parents je n'avais à l'époque que 9 ans et lui douze. Il a toujours été là pour me protéger des merdes de la vie. Au début on volait simplement les passants histoire d'avoir de quoi manger. Puis au fur et à mesure il en a toujours voulu plus. L'argent et la luxure était un rêve qui lui était monté à la tête. C'était vite devenu une obsession. Il disait qu'il voulait m'offrir la vie dont je rêvais mais j'étais heureux ainsi mais lui visiblement non. On s'est dirigés du coup vers des choses plus dangereuses mais qui nous permettaient de gagner beaucoup et plus vite. Je l'ai suivi aveuglément étant donné qu'il est ma seule famille je refusais de le laisser. Mais aujourd'hui cela comptait bien être mon dernier coup. J'en ai marre de me cacher, marre d'être en cavale et de toujours devoir surveiller mes arrières. Le jour où je lui en ai parlé je ne l'ai jamais vue aussi indifférent à mon égard.

« Ah ouais ? Et comment tu compte survivre sans moi ? T'a besoin de moi. Sans moi t'es qu'une merde qui ne peut pas avancer d'elle même. Toujours à marcher derrière moi et à me suivre comme mon ombre. »

Mes muscles se tendent à l'évocation de cette conversation et je secoue vivement la tête pour chasser mes tourment et ainsi ma conscience qui me crie de ne pas y aller. J'ai comme un mauvais pressentiment. Le bruit de la porte me sort de mes songes et je tourne la tête vers mon frère qui vient de rentrer :

«  t'es prêt Kook ? Faut pas qu'on se loupe sur ce coup j'te rappelle.

- Oui Nam-Hyung.

- Ah et évite de m'appeler comme ça face au client je veux pas qu'ils se rendent compte de notre lien de sang. »

J'acquiesce d'un simple mouvement de tête et le rejoins pour sortir du petit appartement.
Arrivée là-bas avec précisément huit minutes d'avance je pose le sac au contenu illicite devant nous et on attend l'apparition de nos futurs clients.
Puis tout est allé très vite. Des bruits de pas précipités, le chargement d'une arme et le bruit d'une détente. Par réflexe je me suis interposé je l'ai reçu dans l'épaule.
Mais cette balle ne m'était pas destinée. Alors que je me sens petit à petit me vider de mon sang j'entends comme un son lointain des sirènes. Ça y est c'est terminé on est fait.

« merde putain »

Je sens mon frère me poser contre un mur il récupère le sac mais laisse un ou deux voir plus de sachet près de moi et met mon arme en évidence. Il dégage quelques mèches de cheveux de mon visage avant de se lever et dans un murmure à peine audible :

« Pardonne moi Kook. Mais c'est ta liberté contre la mienne. »
Et il part sans même m'adresser un regard.

[...]

Trois ans. Trois ans de taule pour mineurs dont je ressors avec maintes cicatrices mais ma plus grande cicatrice reste celle de l'abandon de mon frère qui même en trois ans ne c'est toujours pas refermé. J'ai rencontré Yoongi-Hyung durant mon année de libération je voulais me faire tatouer et aussi trouver un taf alors je suis tombé par hasard sur lui et son salon et il m'a prit sous son aile. Il est le seul à l'heure d'aujourd'hui en qui j'ai confiance. Malgré son air froid et son aura sombre, c'est quelqu'un de très attachant et de très posé. Ses paroles sont dites d'une manière qu'il ne peut avoir que raison.

C'est un manipulateur qui sait effacer toute trace de son passage dans ta vie après avoir profité de toi. Mais il ne le fait jamais sur n'importe qui. C'est notamment lui qui a tatoué le corbeau sur ma jugulaire. Ce corbeau représentais parfaitement mon frère. C'était sa marque, sa signature.
Il me disait que le corbeau est un animal malin qui vit du vol tout comme lui.
Je l'ai fait pour me rappeler qu'il me doit une dette et trois ans de ma vie qu'il m'a volé.

J'enfile rapidement ma veste en cuir ainsi que mes Doc Martens prends mon paquet de clopes et les clés de ma voiture avant de descendre et de grimper dedans. Mes mains agrippent le volant avec une telle force que mes phalanges deviennent prennent une couleur blanchâtre. Je respire un bon coup avant de démarrer et de me diriger vers le café en question. Namjoon. Ça fait longtemps n'est-ce-pas ? J'espère que tu sera heureux de voir ton vieux frangin.

Scars ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant