26 - Roman

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_ Roman ? demande Élise, hésitante dans l'obscurité du salon.

_ Tu me cherches ? m'enquis-je depuis la pergola.

_ Cette trouille !

_ Je vois ça.

_ Tiens, regardes, je l'ai trouvé dans la boîte aux lettres.

Elle me tend une enveloppe sur lequel son prénom est écrit. Je sors le mot et lis les quelques lignes :
« Elise,
Je t'ai fait peur, c'est pas ce que je voulais. Je suis désolé.
S'il te plaît appelle-moi.
Santos
numéro.... »

Oh putain !

_ Tu en as parlé à ta famille ?

_ Non pas encore. Si c'est juste pour moi, pas de raison de s'inquiéter, ça sera vite réglé.

_ Et pour Lili ?

_ Il n'y a aucune raison qu'il soit au courant.

_ Quoique tu décides prépare-toi à toute éventualité, il t'a retrouvé, on ne sait jamais. Vaut mieux que tu te blindes avant de faire quelque chose.

_ Oui, tu as raison. Je suis un peu paumée pour l'instant. Je me suis séparée de Quentin car je ne voulais pas faire rentrer un homme dans notre vie, alors son père ?

_ Ça ira, par contre, appelle-le sinon il va finir par se pointer, vu ta réaction dimanche, je donne pas cher de ses restes.

_ T'exagère.

_ Tu ne t'es pas vu, une vraie louve.

Avant de répondre, elle sourit en regardant ma bague.

_ Je l'appellerai demain. Tu seras là ?

_ Oui t'inquiète.

J'ai droit à un vrai sourire de reconnaissance.

_ Tu vas te baigner ? demande-t-elle en me montrant la piscine découverte.

_ Ouais. Tu m'accompagnes ?

_ Faut que j'aille chercher mon maillot et j'ai la flemme.

_ Oh l'excuse pourrie. Moi, maillot ou pas j'y vais.

Je retire mon tee-shirt et défait la boucle de ma ceinture. Je surprends son regard sur moi avant d'enlever mon jean. Elle se lève et plonge un pied dans l'eau.

_ Oh ! Elle est trop bonne ! constate-t-elle.

_ Ben t'attends quoi ?

Elle se retourne mais ne détourne pas regard en me voyant en caleçon.

_ Ok, tourne-toi. me dit-elle.

_ Il est bientôt vingt-deux heures, tu crois que je vais voir grand-chose ?

_ Mouais.

Oh putain... Qu'est-ce que j'ai dit au fait ? Merci les cubes lumineux et les spots. Hors de question de me retourner. J'en profite à fond et me passe la scène au ralenti. Elle retire sa robe par-dessus sa tête et je découvre ses fesses bien hautes à peine recouvertes de tissu. Je crois que je vais mourir.... Quand elle jette sa robe sur le fauteuil, j'aperçois le bombé de ses seins emprisonnés dans son soutif, c'est là, maintenant, que je vais mourir.

_ Bon tu viens ? s'impatiente-t-elle avant de plonger.

Je plonge et choppe ses chevilles sous l'eau alors qu'elle vient de remonter. Même sous l'eau je l'entends crier en se débattant.

Aïe ! Putain ! Ça fait un mal de chien.

En voyant la tête que je fais en remontant à la surface, elle a bien compris que j'avais pris un coup.

_ Oh ! Ça va ? J'ai senti que mon genou... Mais je ne pensais pas que...

_ Que tu m'avais castré ?

_ Euh... Oui... Ça va aller ? Je peux faire quelque chose ?

Hein ?! Ne me dis pas ça, putain ! Surtout dit innocemment avec ce visage si magnifique.

_ Non non, ça va passer, merci.

_ Je suis désolée, quand je suis dans l'eau, je psychote un peu.

_ J'ai vu ça. C'est bon à savoir surtout pour elles. dis-je en pointant mon doigt vers la zone sinistrée.

Elle essaie de se retenir de rire mais c'est apparemment impossible. Viens le moment où elle rit et s'excuse en même temps. Je me contente de l'arroser pour ne pas risquer qu'elle finisse le travail.

Apparemment ça ne lui plaît pas que j'ai le dessus. Elle se rapproche lentement et me chope les bras.

_ Mais t'as fini oui ? demande-t-elle en tentant de maintenir mes bras.

Je feins d'être vaincu et profite d'un relâchement pour retourner la situation. J'attrape ses poignets et la retourne, dos à moi, prisonnière de mes bras.

_ Alors ? Tu fais moins la maline maintenant.

_ Attends que je me libère.

Elle se tortille dans tous les sens, sans faire attention qu'elle m'allume bien où il faut. Son dernier frottement bien placé, l'aide à se retourner. Maintenant nous sommes comme deux cons, l'un contre l'autre, face à face. Nous ne sourions plus et menons une lutte acharnée à qui bougera le premier. L'onde de l'eau se calme autour de nous mais ce n'est pas du tout le cas entre nous. Son regard cherche dans le miens un éventuel refus, une possible invitation. Mes yeux, ma bouche, mes yeux, elle lutte contre l'envie de me sauter dessus. Seul le bas de nos corps sont entièrement connectés. Sa langue pointe entre ses lèvres. Mes bras se serrent autour d'elle, elle écrase ses seins contre mon torse et là... Tout s'enchaîne.

La délicatesse ne dure pas, l'envie pressent nos lèvres entre elles. Nos langues se goûtent, nos bouches se dévorent. Ses mains n'hésitent pas à me toucher, son bassin se plaque au miens, je n'en peux plus. J'agrippe ses fesses, la soulève et la coince dos à la paroi. Nos sexes se pressent l'un contre l'autre. Ses ongles s'enfoncent dans mon dos. Ses jambes autour de ma taille se resserrent sur leur prise. Nos bassins ondulent, seule la fine épaisseur de nos sous-vêtements fait barrière. Il en faudrait peu pour... Merde... Qu'est-ce que je fais ?

Je calme le rythme de notre baiser, front contre front, nos respirations sont haletantes.

_ Doucement Elise, je ne peux pas, pas avec toi, pas comme ça.

_ Roman...

_ Je ne veux pas d'un coup d'un soir.

Elle réalise ce que viens de dire, c'est pire que si j'avais mis le feu aux poudres. Sa bouche se jette sur la mienne, sa main glisse entre nous et me presse. J'ai à peine le temps de réaliser que son soutien-gorge n'est plus là, qu'elle passe les doigts sous l'élastique de mon caleçon. Putain ! Non ! Ça va trop vite, pas avec elle.

_ Elise, ralentis.

_ Roman, non.

Le regard suppliant, les lèvres gonflées, putain qu'elle est belle.

_ Merde Élise. Je n'veux pas d'un plan cul, je te veux entière.

Son regard essaie de creuser en moi pour trouver davantage.

_ Je te veux avec tout ce que ça implique. Je n'irai pas plus loin tant que tu ne seras pas prête à tout.

Putain... En sachant pourquoi elle a quitté son ex, ça me tue de lui dire ça car je prends le risque de la perdre, avant même de l'avoir eu.

ONDESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant