ONDES

44 -Roman

       

Je ne m'attendais pas celle-là. Avec Lili, Elise est plutôt à prendre son temps, savoir où ça la mènera avant de dire quoique ce soit. Elle est restée des mois avec son ex et n'a jamais franchi le pas. Ok, ça fait quelques mois qu'on se connaît et autant qu'on se cherche, mais quand même. La semaine dernière, on a failli brûler les étapes dans la piscine le mercredi soir. Vendredi dernier au club c'était chaud et pour finir à passer la nuit ensemble, sagement. Depuis le ranch hier soir, c'est de la folie à l'état pure. En douze jours tout s'est enchaîné et elle en a déjà parlé à sa fille.

Même si elle a l'air ok, j'ai toujours peur de me fracasser à l'atterrissage.

La route ne m'aide pas, je gamberge tout le trajet. Je peux pas m'empêcher de repenser à l'importante de la nouvelle et le fait qu'elle tienne à moi, mais comment ? De quelle manière ?

Maintenant allongé à même les lames de terrasse, j'attends patiemment qu'Elise s'occupe de Lili en profitant du ciel étoilé. On ne regarde pas assez le ciel. On a tord, ça fait un bien fou.

Je l'entends avant de la voir. Elle se couche à mon côté et glisse sa main dans la mienne.

_ Je suis désolée... finit-elle par dire après un petit moment.

_ De ?

_ T'avoir mît dans l'embarras.

_ Embarrassé, non, plutôt surpris.

_ Samedi dernier j'ai juste voulu savoir comment Lili le prendrait si j'avais quelqu'un. Sa réaction a été tellement enjoué que j'ai fini par lui dire qu'il y avait bien quelqu'un. Tu aurais dû l'entendre, elle m'a posé un tas de question, ça m'a pris de court. Elle ne sait pas encore que c'est toi, mais je lui ai dit qu'elle le saurait bientôt. Ça n'te dérange pas ?

_ Non. Mais tu es sûre que ce n'est pas trop tôt ? Il y a aussi le retour de son père. C'est pour ça que tu te presses ? Je n'veux pas la brusquer, je m'entends bien avec Lili.

_ Oui, c'est vrai, quand on y repense, ça peut faire peur. Mais, franchement, j'ai mis trop longtemps à réaliser que je confondais mon problème à laisser un homme entrer dans notre vie avec celui, bien réel, que je n'aimais pas Quentin. Quand tu as eu le cran de me refuser car tu voulais une histoire sérieuse même si tu devais attendre, ça a été pour moi le déclencheur. Tu comprends ? Ce n'est pas la présence de Santos qui me pousse à l'annoncer à Lili, c'est parce que c'est toi, je me sens vivante avec toi.

Je ferme les yeux et m'empreigne de ses mots.

_ Roman ?

_ Oui.

_ Ça va ?

_ Parfaitement.

_ L'idée que j'en parle à Lili te va ?

Je bascule sur elle avant de répondre que c'est bon. Son sourire s'étire jusqu'à ce qu'il se transforme en moue hésitante. Je caresse ses cheveux avant de creuser un peu.

_ Toi, t'as un truc à me demander.

Elle sourit comme une gamine qui cacherait quelque chose.

_ Dans deux semaines nous partons chez mamie à Cassis jusqu'à la rentrée , tu serais partant pour nous rejoindre ?

Hein ? Avec toute la famille ?! Au complet ?!

_ De manière officielle ? demandai-je.

_ Hum Hum.

_ Les hommes ne vont pas me faire la peau ?

_ Non, tu les as déjà dans la poche. Méfie-toi davantage des femmes.

_ C'est pire ! dis-je en paressant effrayé.

_ T'inquiète j'en fais mon affaire. dit-elle avant de déposer un baiser sur mes lèvres.

_ Humm. J'ai posé les deux dernières d'août mais la seconde je bosse au ranch.
_ Et la première ? s'inquiète-t-elle.

_ Je crois que je vais la passer à Cassis.

_ C'est vrai ?! s'étonne Elise en prenant ma tête entre ses mains.

_ Oui. dis-je en souriant.

Elle embrasse mon sourire en coin avant de plonger son regard dans le miens. Ses beaux yeux verts expriment tant de choses, ça me bouleverse complètement. Elle caresse mon visage avant de m'embrasser tout doucement. Ses mains, fermement agrippées à mon dos ne me trompent pas. J'attrape sa fesse et remonte jusqu'à son genou. Ses gémissements me guident vers l'intérieur de sa cuisse. Je passe mes doigts sous son maillot, sa respiration s'affole. Au moment où je suis prêt, je stoppe direct.