ONDES

36 - Elise

       

Mes lèvres se posent sur les siennes pendant que nos corps se rejoignent. Ma bouche presse la sienne autant que mes doigts fourragent ses cheveux.

Ses mains attrapent mon visage, son regard sonde le miens, le temps se suspens, je ne veux plus que le doute s'installe, je ne veux pas de marche arrière, je veux me lancer à pleine vitesse.

_ Je veux tout.

Ces quelques mots qu'il entend enfin, déclenche une vraie tempête.

Nos bouches se ravagent entre elles, mes mains chassent son tee-shirt. Ma langue parcourt son torse et mord ses fins obliques terriblement sexy. A genoux, je le regarde en me mordant la lèvre pendant que mes doigts défont la bouche de sa ceinture. Apparemment c'est trop long car il me relève. Il m'embrasse, passe ses mains sous ma robe et agrippe mes fesses. J'enroule mes jambes autour de sa taille et me colle à son torse. Pendant notre baiser enflammé, il m'a adossé à un arbre. Ses mains me découvrent, ma robe me tombe maintenant à la taille. Les bretelles de mon soutien-gorge glissent sur mes épaules. Son index passe sous le bonnet et frôle ce qui l'attend fièrement, dressé pour lui. D'un seul geste il bascule vers le bas le tissu et attrape entre ses dents la dureté de mon sein. La sensation m'arque de plaisir contre lui. Les yeux fermés, je plaque sa tête contre mon sein pour qu'il n'arrête pas une seconde.

J'entends le bruit d'une braguette qu'on défait et plus rien, plus un bruit, plus un mouvement. J'ouvre les yeux et vois son visage se vider de son sang avant qu'il se mette à parler.

_ J'ai rien sur moi.

Je souffle un bon coup, j'ai eu peur qu'il ne veuille plus.

_ Je prends la pilule et j'ai toujours utilisé un préservatif, y'a rien à craindre.

_ Ok, moi aussi je suis clean.

Oufff.

_ Alors ? Qu'est-ce que t'attends ?

A cette seconde, son regard d'un bleu glacial me brûle au plus profond de mon être. La pluie glisse sur son torse comme pourrait le faire à nouveau ma langue. Ses doigts écartent le bout de tissu qui nous sépare. Sa virilité rencontre enfin mon sexe, doucement, lentement, cette sensation d'être emplit est immense. Nos corps sont enfin réunis, ils sont enfin comme ils le désirent. Roman se retient une fois de plus et m'embrasse à en perdre à haleine. Je meurs d'envie de le voir perdre pieds.

_ Roman allonge-toi.

Il se tourne vers la remise.

_ Non là. dis-je en lui montrant un tapis de mousse.

_ Par terre ?

_ Oui, on s'en fou.

Je contracte au même moment, il ne cherche pas plus.

Une fois allongé, je me place en amazone et commence la danse terrible du plaisir, celle qui va le faire lutter pour tenir. Ses doigts s'enfoncent dans ma peau et les miens me retiennent à ton torse. Très vite mes mouvements accélèrent, je commence à monter dans un univers tout autre. D'un coup Roman me bascule sous lui, me regarde un instant avant de me ravir d'un puissant coup de butoir. Mon corps s'enfonce dans la mousse détrempée au rythme de ses mouvements. Nous ne contrôlons plus nos gestes, mes seins s'enflamment sous ses doigts, mes dents se plantent dans son épaule, mes ongles griffent son dos. Au moment où le feu me submerge, je perds pieds, nous explosons chacun notre tour et jouissons sans retenue.
Nos respirations se calment tandis que la pluie s'est déjà arrêtée, la nuit commence à tomber.
L'un contre l'autre, totalement trempés et repus de plaisir, nous regardons la nuit s'installer jusqu'au moment où je commence à frissonner.

Nous rentrons à la lumière du phare de la moto. Le bruit du pas d'Imperior continue de me bercer.
Je résume brièvement mon entrevue avec Santos, la reconnaissance de paternité à la mairie, le droit de visite en ma présence ou présence d'un membre de ma famille, une fois tous les quinze jours, la conservation exclusive de l'autorité parentale pour ma part. Je n'omets rien, même les baisers et la claque, il s'est arrêté net et a planté son regard dans le miens. Je lui ai assuré que ce n'arrivera plus et il a prononcé d'une voix bien trop grave qu'il espérait que j'ai raison.