ONDES

30 - Roman

       

Vincent a appelé Ralph en renfort pour la sécurité, toutes nos tables sont réservées et la boîte va vite être pleine. Malheureusement il est venu avec le connard.

J'échange des messages avec Ralph :

_ Pourquoi tu l'as amené ?

_ Il ne sera pas de trop et tu sais que s'il y a besoin il adore ça.

_ Ouais, justement. Fais attention qu'il en lève pas une déjà prise.

_ Il est briefé, t'inquiète.

_ Interdiction d'approcher Élise, sinon je le bute.

_ T'inquiète je gère Furiosa. Elle est où ?

_ Room 3 mais là avec Kala au bar.

_ Ok, je la vois, branché la rouquine.

_ Mec.

_ Ok gros. Putain de merde ! C'est qui l'avion de chasse avec elle ?

_ Alexine, sa cousine.

_ Enfoiré, tu m'as rien dit.

_ Là tu bosses.

_ Oui c'est bon, mais deux, trois danses ça fait pas de mal.

_ Moi je peux, toi en revanche c'est mort.

_ Fais chier.

_ Moi aussi je t'aime.

Les filles reviennent sur la piste. Avec les projo le haut d'Elise est carrément transparent, en plus quand elle lève les bras, l'emmanchure est tellement grande qu'on voit son soutif. Cette fois-ci ça va être dure de tenir à distance les chacals. Elle est complètement dedans et ne voit pas les regards dans leur direction. La foule s'éclate pendant que staff est sur le qui vif.

Je sais ce que je vais envoyer, je préviens Ralph, juste au cas où. Je n'veux pas avoir à éclater la tête de quelqu'un.
Les filles lèvent les épaules et dansent ensemble, jusqu'au moment où un pauvre type vient voir Alexine, putain, non ! Elle lui sourit mais refuse et continue de danser avec sa cousine. Pendant qu'elle parle dans l'oreille d'Élise, je vois cette dernière sourire et avant de paraître choquée, maintenant c'est sa cousine qui sourit. Un grand type en bord de piste n'arrête pas de les mater, putain ça me met les nerfs. La prochaine chanson va pas tarder, le type s'avance discrètement vers elles, putain. Je cherche Ralph mais je le vois parler entre deux types, merde, je sors.

Je coupe la foule et me plante devant le type avant qu'il pose la main sur son épaule. Mon regard doit le dissuader car il recule mais reste pas bien loin au cas où, merde il va pas la lâcher. Je me tourne vers les filles, Alexine me fait un clin d'œil et s'éclipse. Je ne la connais pas tant que ça mais je commence déjà l'apprécier.
Deux billes vertes se pose sur moi et j'ai droit à un grand sourire, ça me fend littéralement.
La chanson commence, elle reconnaît les premières notes et prend la main que je lui tends. Elle n'hésite pas à me toucher cette fois-ci, à tel point que j'ai l'impression qu'elle passe ses mains sous ma chemise à chaque fois qu'elle bouge. Je respire le parfum de ses cheveux pendant que mes doigts sentent l'humidité de son tee-shirt. Elle est presqu'aussi grande que moi avec ses talons. Nos joues sont l'une contre l'autre, jusqu'au moment où elles deviennent mouillées. Je m'écarte un peu et Élise détourne la tête. D'un doigt sous le menton je relève son doux visage pour constater que ses magnifiques yeux sont trempés de larmes.

_ Hé ? lui dis-je.

_ J'ai peur de perdre ma fille, j'ai peur qu'il m'enlève mon bébé.

_ Chuut, viens là.

Elle se blottit contre moi, un bras dans son dos et une main sur sa nuque, je la berce jusqu'à la fin de la chanson.

_ En plus le DJ est nul. dit-elle en essayant de rire.

_ T'es sûre ? Je lui dirais je le connais.

Je sais qu'elle n'en pense pas un mot, les deux slows sont les siens. La musique reprend mais nous restons dans les bras l'un de l'autre. Je ne vois pas Alexine, Ralph a l'air content en nous regardant mais il fronce les sourcils dès qu'il regarde ailleurs.

_ Viens suis-moi. dis-je dans son oreille.

Je prends sa main et me dirige vers mon ami. Bien qu'ils soient au même endroit depuis bientôt quatre heures, Élise parait surprise de le voir. Ralph lui fait un clin d'œil avant d'échanger ensemble. Je comprends vite pourquoi il est contrarié. Alexine et Gabriel alias le connard ont dansé le second slow ensemble et plus aucun signe d'eux. Je lui demande juste de venir me prévenir dès qu'il la voit. Je ne veux pas laisser Élise toute seule dans cet état. Elle a séché ses larmes et me suis en cabine.