34 - Roman

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Elise au téléphone, fait les quatre cents pas dans le jardin, elle ne se rend même pas compte qu'elle commence à rougir à cause du soleil. Elle a certainement voulu se vider la tête en nageant mais elle a l'air plutôt tendu.
Je sors de l'appart et entend sa conversation «J'en sais rien Sherazade... Non ça c'est bon... Quoi ? Sara ? Meskina (la pauvre) ? ... Tu parles, shèh (Ici : bien fait pour elle)... Non mais quand même... Oui... À 18 heures... Pareil... Hum... Non, elle est sur Royan chez Jo et Isa pour le week-end... Hum... Ok... Shoukran (merci)... Oui, je t'appelle... Bye ».

_ Tu vas finir par rôtir. dis-je dans son dos.

Elle sursaute en entendant ma voix, regarde ses épaules et se glisse sous les toiles tendues.

_ Je te croyais déjà parti. dit-elle en s'approchant.

_ Pas encore, dans cinq minutes. Ça va ?

_ Mouais. Je suis un peu tendue à cause de ce soir.

_ T'inquiète, c'est pas dans son intérêt de jouer au con.

_ Hum.

Son expression change de tout au tout, un coup blanc, un coup noir, soit pile, soit face, mais là en ce moment c'est comme si la pièce tournait sur elle-même. Elle se frotte le front et passe la main dans ses cheveux. Je peux pas partir et la laisser comme ça. J'ouvre les bras dans lesquels elle se réfugie avec le sourire. Nous n'avons pas reparlé de nos rapprochements, ni même d'un futur tel que je l'aimerai mais tant pis. Je prends le risque de m'accrocher à elle, au risque de tomber de haut.

J'enchaîne les réparations devant le regard ahurit de Georges. Même les mains dans le cambouis, j'ai pas arrêté de pensé à elles. Je connaissais leurs existences depuis longtemps, j'ai eu le temps de m'imprégner de leurs visages mais une fois que je les ai rencontrés, c'était foutu.

18 heures. Je suis tendu comme jamais. Dans l'intérêt de la petite, je sais qu'elle arrivera à lui faire comprendre les choses.

19 heures. Même si Elise est restée claire à ce sujet, j'ai bien compris qu'il la voulait.

19h30. Personne à la maison, je réfléchis mais elle m'a pas dit si elle devait sortir ce soir. Je vais attendre, pas de panique.

Je suis sous la douche quand Ralph m'envoie un message « Je viens d'arriver au ranch, la DS 5 est là ».

Au ranch ?

C'est pas bon signe ça.

Putain !

Il reste son premier amour et le père de sa fille, ce n'est pas rien ! Quelque fois, il suffit d'un grain de sable...

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