La FOI

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L e boulevard Barbès leur appartenait . Ils avaient investi les lieux. Les appartements étaient enfin à eux . Toute personne voulant les contrer dans leurs desseins , était aujourd'hui dans l'autre monde, "AD PATRES" . Quelques rares prisonniers maintenus en captivité dans une salle de sport, une vingtaine d'individus, travaillaient pour eux (essentiellement la gente féminine) et leur préparaient des repas . Ils faisaient également le ménage, s'occupaient de laver leurs linges à la machine et le repassaient . Ils étaient leurs esclaves . S'ils tentaient de s'échapper, ils étaient entravés et violés (essentiellement les hommes, qui étaient minoritaires) par les cochons , et déchiquetés par les décharnés .

Les têtes de cochons dépassaient les autres en matière de cruauté physique . Erotomanes, ils salissaient tous ceux qu'ils touchaient et n'avaient de respect pour personnes. C'étaient des psychopathes, de véritables pervers, aimant se vautrer dans la fange. Lorsqu'ils torturaient des gens, leurs us et coutumes consistaient à uriner sur leurs victimes. Ils adoraient pratiquer la sodomie et la violence sous des formes diverses et variées, ne manquant point d'imagination dans la dépravation. Ils étaient gras du bide et sentaient mauvais, leur haleine était pestilentielle comme leur caractère.

Les hyènes tachetées adoraient le tumulte, rire avec de larges expressions canines et des yeux sournois. Elles étaient indisciplinées et infantiles, facétieuses, gourmandes et raillaient les étrangers qui n'étaient pas des hyènes. Pragmatiques, elles ne pouvaient s'entendre avec les décharnés. Aucun compromis d'aucune sorte n'était possible surtout sur la consommation effrénée de viande pourrie. Les morts-vivants parfois leur donnaient l'absolution en se jetant dessus. Leur chair délicieusement avariée les obsédait.

Les iguanes étaient forts et rapides , durs à la tâche et soumis à l'autorité. Ils déléguaient promptement les ordres de "l'IRON" le maître. Et savaient se faire respecter. Leur physique en imposait ainsi que leur barbarie. Les singes, les rats et les fouines ainsi que les lézards représentaient l'arrière garde. Chargés des basses besognes, de gérer les équipements et de l'entretien des scooters, des réparations et des modifications sur les moteurs pour les "gonfler".

Quelques têtes d'agneaux s'immisçaient dans ce drôle de cortège funèbre. Ils suivaient, au guidon de petites cylindrées 50 cm3.

Néanmoins , ils se faisaient engraisser et lorsque la nourriture des soldats venait à manquer, les soldats de l'ombre les égorgeaient et les offraient en sacrifice à leur "Maître " pour vénérer sa virilité défaillante .

Une "Chose" était installée dans l'appartement de Myriam qu'elle avait saccagé , et cette "Chose" en blouson de cuir noir, était vautré sur son lit. Tout avait été minutieusement fouillé, son ordinateur, ses papiers personnels, son réfrigérateur, ses habits, les placards. Les murs n'avaient pas résisté aux coups répétés des masses . En vain. Une hyène interrompit le courant de ses pensées : - eh patron ? Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On r'tourne sur le périph ou quoi ? Y'a rien ici .

"L'autre", avait changé. Il avait pris l'apparence d'un être fait en " métal". Il n'avait plus de peau. Il était fortement déçu. Tout avait été mis sans dessus-dessous avec une précision mathématique. Myriam était-elle l'alpha ?....rien ici ne le déterminait.

Ses câbles et ses fils disharmonieux avaient laissé place à une structure quasi parfaite en acier amélioré, il ne rouillait pas, il était souple, tendre et dur à la fois. Il était asexué, presque translucide aussi mais ses yeux étaient rouges, d'un rouge désintégrant suivant l'intensité de son regard. Ses canines restaient proéminentes et son crâne en acier luisait. Empreint de charisme , ressemblant au regretté Yul Brynner, acteur américain d'origine mongole et russe.

* où sont les autres DAaarrko ? (dit-il de sa voix sépulcrale), la main levée.

(la hyène eût un petit rire nerveux) - Ils s'enivrent avec de la bière chef . Ils fêtent notre victoire !

LES SCOOTERSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant