chapitre 4

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Lily

Cela fait maintenant quelques minutes que je raconte l'histoire. J'ai totalement conscience que ce que je fais est glauque mais... j'ai vu dans ses yeux qu'elle voulait mourir. Je lui ai juste filé un coup de pouce.

Quelque part au fur et à mesure de mon récit, des enfants de l'hôpital se sont assis devant moi afin de l'écouter. Mais je ne me préoccupe pas d'eux. La seule qui retient mon attention est Caren qui commence à disparaitre. Au sens propre. Et c'est un spectacle assez magnifique auquel je ne pensais pas assister, ses membres se désagrègent comme de la poussière et celle-ci s'envole au grès du vent, par la fenêtre.

Je remarque bien les infirmiers courant vers sa chambre et je devine que c'est pour elle, mais je sais aussi, que cette fois ce sera inutile. Je ne m'arrête pas de raconter et me concentre sur ce que je suis en train de dire même si je ne pense plus qu'elle m'écoute. Il l'auront perdu quoi qu'ils fassent.

Sans m'en rendre compte, je me suis arrêtée de parler avant la fin et une petite fille me tire sur la jambe en me demandant de continuer. Je lui souris légèrement et reprend.

[...]

-Très jolie histoire, commenta Josh en s'asseyant à côté de moi alors que je viens juste de la finir. C'est toi qui l'as inventée ? Il prit une petite pause le temps de retenir ses larmes. Elle est partie, conclut-il.

Je tournais la tête vers lui, souriant tristement:

-Oui, c'est moi qui l'ai inventée. Et, je sais. Ça va ? Tu tiens le coup ?

Il hocha la tête et je devinais que c'était un mensonge.

Entre-temps les enfants étaient repartis.

Malgré tout ce que je pouvais penser, je me sentais coupable d'avoir aidé caren à mourir. Bien entendu, je ne le regrettais pas, mais je m'en voulais pour la peine que j'avais infligée à Josh et à ses parents. Lui ne m'en voudrait pas car il avait pu lui dire au revoir grâce à moi, mais qu'en serait-il de ses parents.

Il abaissa la tête dans mon cou et pleura silencieusement. Je me crispais, absolument pas habituée à ce genre de contact puis me détendais finalement en me disant que je pouvais au moins faire cela, le réconforter.

-Je suis désolé, soufflais-je tout de même.

-Pourquoi ?

Il ne prit pas la peine de relever la tête.

-Parce que c'est moi, qui l'ai aidé à mourir.

Il rit légèrement, sous sous mon incompréhension totale.

-Une chose avec caren. Ce qu'elle veut, elle l'a, peut importe l'aide qu'on lui apporte. Le résultat aurait été le même avec plus ou moins de temps, c'est tout.

-Merci de ne pas m'en vouloir.

Comme simple réponse, il se colla encore plus à moi, encerclant ma taille avec ses bras.

Je me crispais une nouvelle fois et il dut le remarquer car il me relâcha et sa releva:

-Excuses moi, je suis très tactile avec mes amis.

Je souriais:

-Je suis ton amie ?

Il me regarda étrangement:

-Oui. Même si on ne se connait pas depuis longtemps, je t'aime bien, et puis... La mort, ça rapproche.

J'explosais de rire avant de m'arrêter brusquement en voyant son regard:

thanàsimaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant