chapitre 28

13 3 6
                                    

Pdv jerry 

J'ouvrais difficilement les yeux alors que l'alarme de mon réveil, comme un cri strident, me donnait envie de lui taper dessus plus ou moins (plutôt plus d'ailleurs) violemment. Je suivais donc cette pulsion et appuyais durement la main sur le réveil, le faisant ainsi s'écraser sur le sol en un fracas que mon cerveau aurait préféré éviter.

Le cerveau encore embrumé, je me tournais de l'autre côté et m'emmitouflais de nouveau sous la couette afin de me rendormir mais une main me tapota l'épaule.

-Tu comptes te lever ou pas ? Demanda une voix d'homme à côté de moi.

Je sursautais et me redressais d'un coup. Des flashs de lumière obstruèrent ma vision mais je tournais tout de même, encore plus rapidement que le premier mouvement, la tête vers l'homme qui avait parlé provoquant une légère nausée, et tombais sur Galdaë. Je soupirais de soulagement alors que je n'avais pas la moindre idée de la raison pour laquelle j'avais paniqué.

-Ça va ?

Je redressais les genoux et appuyais le menton dessus. Les yeux fermés, des images de la soirée me revinrent en tête; la rencontre avec la fille aux yeux violets, moi dansant avec une fille, Galdaë qui me retrouve, le baiser, nous quittant la soirée, le flash-back que je m'efforçais d'oublier... Le baiser !? La scène passa en boucle dans ma tête et je me tapais le front contre les genoux. Un violent mal de crâne se fit sentir alors je m'arrêtais mais ne pus m'empêcher de la revoir encore une fois; moi lui sautant presque dessus, mes lèvres pressées contre les siennes en une tendre pression, la douceur des siennes et...

-Merde.

Je me levais sans lui répondre sous peine de devenir aussi rouge qu'une tomate et de bafouiller autant qu'une adolescente pleine d'hormones, et me dirigeais vers la salle de bain.

-Et toi, tu es très grand, c'est dingue, j'ai l'impression d'être dans les bras d'un nounours géant, dis-je en reprenant sa formulation.

-Sympa la comparaison.

Je hochais la tête alors qu'il se relevait, reprenant sa stature initiale.

-Tu vois, qu'est-ce que je disais. Tu es immense. Et en plus, tu danses comme un pied.

-Comme "un" pied ? C'est dommage qu'il faille les deux pour danser.

On se fixa durant quelques secondes alors qu'une pensée dans ma tête embrumée se faisait claire. Un pensée que j'avais peur de formuler.

J'ai envie de l'embrasser.

Mes yeux se détachèrent des siens et parcoururent la foule, à la recherche de je ne sais quel détail qui détournerait mon attention. Bien que totalement en dehors de mes pompes, je savais tout de même que ce n'était pas une bonne idée. Que c'était même une idée merdique.

Pourtant, sans que je ne l'ai décidé, mes pieds s'approchèrent encore plus qu'ils ne l'étaient des siens. L'éclairage faisait briller ses yeux gris d'une manière qui m'hypnotisait, ce fut sans doute pour cela que mes mains remontèrent le long de ses bras et allèrent se poser sur ses épaules, à la limite de sa nuque, sans qu'il n'amorce le moindre mouvement de recul.

Je n'entendais plus la musique, ne voyais plus la foule autour, seuls ces yeux auxquels j'étais fixée comptaient.

-Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Galdaë en chuchotant.

-Aucune idée, répondis-je sur le même ton, ne voulant pas briser cette bulle dans laquelle nous étions.

Après quelques secondes de battement, je glissais les mains de quelques centimètres, l'une vers l'avant afin d'attraper le col de son t-shirt, l'autre vers l'arrière raffermissant ma prise sur sa nuque. Puis, d'un commun accord, elles l'attirèrent vers moi, toujours sans qu'il n'oppose la moindre résistance, et, après m'être mise sur la pointe des pieds, je déposais mes lèvres sur les siennes.

thanàsimaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant