chapitre 14

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Pdv Galdaë

Je n'arrivais pas à croire que ce petit bout de femme arrivait à s'entendre aussi bien avec des mômes de cinq ans qu'avec des adultes de quarante.

Cela faisait maintenant deux heures et demi que j'assistais à son cours et je ne m'en lassais pas, tout était fluide et prévu, elle savait comment réagir à chaque situation et arrivait à mettre tout le monde à l'aise dès le premier regard.

Le matin même, lorsque je lui avais demandé si je pouvais venir, et qu'elle m'avait répondu oui, j'avais prévu de foutre le bordel. Un bon gros bordel. Mais je m'étais finalement rétracté en voyant les regards admiratifs que lui jetaient les enfants. On aurait dit qu'elle les avait tous hypnotisés et qu'elle pouvait leur faire faire n'importe quoi. Absolument comme le grand manitou d'une secte.

Les deux premières heures, Lilliputia n'avait pas vraiment parlé de musique parce qu'elle rencontrait les élèves, mais elle s'y était finalement mise à la troisième, alors qu'elle accueillait des ados. Entre chaque cours, elle pensait à m'adresser un mot, me demandant si ça allait. Et clairement, oui, ça allait. Surtout maintenant. Même si j'avais le droit à des regards curieux des élèves et qu'on ne me laissait pas spécialement tranquille. Un regard et une remarque de Lilliputia suffisait à remettre tellement d'ordre que c'en était scotchant.

-Comme vous le voyez, il y a cinq lignes sur la portée. Le do est placé ici.

Elle traça une petite ligne en dessous de toutes les lignes et dessina un cercle dessus.

-Le ré ici.

Elle dessina un autre rond juste en dessous de la première ligne.

-Et le mi, là.

Cette fois ce fut sur la première ligne.

-Mais il ne faut pas oublier ce qu'on appelle la clé de sol. C'est elle qui définit le nom et la hauteur de la note. Ce do, par exemple est un mi en clé de fa, un ré en clé d'ut trois et un si en clé d'ut quatre. Bien entendu, vous n'avez rien compris parce que je ne vous montre pas ce qu'est la clé de sol.

Elle se mit en début de ligne et dessina un grand truc rempli d'arabesque que je n'arriverais jamais à refaire, puis elle indiqua dessus "clé de sol".

-On l'appelle comme ça, parce que pour la dessiner on part du sol.

Lilliputia montra la deuxième ligne et dessina un autre rond dessus puis écrivit "sol" en dessous.

-Chaque note correspond à une hauteur définie par ce qu'on appelle le diapason. Plus le diapason est élevée et plus la note est haute. Vous devinerez donc que l'inverse est valable. Plus nous avançons dans le temps et plus le diapason est élevé. En ce moment il est à 442 ce qui correspond à ça.

Elle fit apparaître une guitare et s'assit tout en la posant sur ses genoux. Puis elle pinça l'une des cordes et un son grave résonna.

-Voici un do en 442. Maintenant...

Elle fit apparaître un petit truc qui devait sans doute être un accordeur et tourna une des manivelles de l'instrument tout en abaissant le son. Puis fit résonner une note encore plus grave.

-Et voici un do en 415.

Elle se releva et posa l'instrument sur un repose guitare présent.

-Comme vous l'avez remarqué, la sonorité change. Des questions ?

Personne ne répondit.

Je laissais courir mon regard le long de son corps. Remontais le long de ses jambes. Cette fille en cachait plus qu'elle ne le paraissait, j'en étais sûr. Ses jambes étaient musclées, laissaient comprendre qu'il y avait de l'entraînement. Sa poitrine, moulée par son t-shirt, laissait assez peu de place à l'imagination. Les tatouage sur son poignet était gracieux, assez fin, et je me demandais pourquoi elle l'avait fait.

thanàsimaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant