VIII

24 2 0
                                        

« - Kieran... Tu es toujours énervé ? »

En haut de l'escalier en forme de spirale, où personne n'était encore monté, Maé toqua à la porte pour la sixième fois en une demi-heure.
Elle avait le sentiment d'être mauvaise, et égoïste. Mais elle se sentait également frustrée et en colère, après tout, si on en est là, c'est parce qu'il l'a provoqué comme à son habitude.

Alors qu'elle allait frapper une septième fois, la porte s'ouvrit doucement, Kieran alla se rasseoir sur le lit présent dans la chambre et Maé entra à pas de loup. Le Brun ténébreux n'avait toujours pas régulé sa respiration, la tête entre ses mains, serrant ses cheveux, il essayait tant qu'il pouvait de garder son calme.

« - Je... commença Maé très vite interrompu par Kieran.

- Ferme là et approche toi. Je ne vais pas te faire mal. » Se reprit-il.

Elle avança jusqu'à lui, à genoux et, sentit un mal de cœur lorsqu'elle vit de plus près l'état de Kieran, il était en sueur. Elle passa une main sur une des siennes posées sur ses cheveux, enlevant un à un chaque doigt permettant de les tenir entre eux, contre toute attente Kieran se laissa faire, et Maé était dans un autre monde a partir du moment où elle avait touchée la peau du garçon.
Kieran se sentit comme irrésistiblement attiré par Maé, comme si c'était un aimant, il l'a prit alors dans ses bras et lui demanda de se taire et de rester comme ça jusqu'à qu'il aille mieux. Le cœur battant, c'est la première fois qu'il allait chercher du réconfort chez quelqu'un, il se sentait faible, et se demanda ce qui lui prenait. La tête remplie de questions, il n'en relâcha pas pour autant l'étreinte avec elle.
Maé quant à elle avait le cœur qui tambourinait si fort qu'elle pensait qu'il pouvait jaillir de sa poitrine à tout moment, ses joues étaient rouges, elle n'avait pas l'habitude du contact humain et encore moins d'un garçon, hormis ses petits cousins, elle n'en avait jamais enlacé aucun, et la, c'était Kieran, celui qui l'a cherche et là croit inférieure à lui. Elle commençait à avoir chaud, le corps de Kieran était brûlant, la peau recouverte de frissons, les cheveux mouillés ainsi que sa peau moite, mais cela l'importait peu. Elle se sentait comme apaisée et protégée par les longs bras musclés et le torse dur et large du grand brun.

Quelqu'un frappa et demanda si tout allait bien, ça devait être Betty, Kieran lâcha Maé et la regarda dans les yeux, il lui fit comprendre juste avec un geste de la tête et son regard, qu'il ne fallait pas ouvrir à Betty, et qu'il avait encore des choses à lui dire.
Elle hocha la tête et ne fit aucun bruit, les pas de Betty s'éloignèrent et on l'entendit descendre l'escalier. Kieran était la, devant Maé, sa tête à hauteur de la sienne, à la fixée d'une façon indescriptible, elle ne su pas si dans se regard se trouvait de la colère, de la tristesse ou de la détermination ; probablement les trois ensemble associés à d'autre sentiments bien plus profonds.

« - Écoute. Il prit une forte inspiration et continua. Je ne suis pas ce que tu pense que je suis, je suis moi, tu es toi. Et tout comme moi tu as un masque de façade, et j'ai le miens. Je ne peux pas te dire que c'est une personnalité créée qui me ressemble pas, elle est quand même née de moi, de mes propres émotions, de mes propres sentiments, mais ce n'est pas totalement moi. Tu prétends me connaître, pour le peu que tu m'as vu, tu as juste cerné cette façade, et tu as voulu me juger moi, le Kieran en chair et en os. Mais tu ne me connais pas Maé, comme moi je ne te connais pas entièrement. Alors, s'il te plaît, arrête de porter des jugements si durs alors que tu ne connais rien de ma vie, de moi. Et sache que si je te raconte ça, c'est parce que... va savoir pourquoi mais j'ai l'impression que je te dois au moins ça, que je te fais confiance.

Maé fut surprise de se long discours, prise de court, elle resta muette quelques instants avant de retrouver la voix.

- Excuse moi, je me suis emportée, mais toi aussi, tu as cru me cernée, d'ailleurs, si je n'arrive pas à contenir mes émotions face à toi... c'est parce que, j'ai l'impression que tu cherche toujours à me faire sortir de mes gongs ! Que ça t'amuse ! Et après tu te plains quand je réponds et que ça fait mal.

Pour la première fois depuis longtemps, Maé parlait à cœur ouvert.

- Tout simplement, parce que tu es intéressante, je peux pas te dire pourquoi, tu intrigues, tu as ce même masque de façade que j'ai réussi à faire tomber rien quand te taquinant. Tu es mignonne quand tu es toi même. »

Sur ces paroles il se leva, suivit de Maé, dont les paroles de Kieran raisonnaient encore dans sa tête. Ils descendirent les escaliers, et avant de se séparer, Kieran lui fit un signe de la main, suivit d'un sourire que Maé ne pu s'empêcher d'admirer. Il était blanc, étincelant, beau, et sincère. Mais il était aussi triste, et sombre. Kieran était la personnification de l'opposition, de l'apparence et du secret.

De la soirée, ces deux là ne se virent plus, Kieran passa son temps avec son meilleur ami, et Maé avec les filles.
Chacun de leurs côtés, repenseraient le soir même, le lendemain, et tout le week-end, à cette soirée, non pour l'alcool, la danse, où la drague, mais pour eux, pour leur vrai rencontre.

Au chant de nos cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant