Partie 10 Andy

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Nous étions au Manoir depuis plusieurs minutes maintenant. Tout le monde courrait partout, installer, disposer, décorer, crier : nous avions 1 heure 30 pour que tout soit parfait avant les premiers invités. Le garçon qui était venu au café avec M. Sokolov supervise tous les petits groupes. Grâce à lui, nous allons beaucoup plus vite.

La décoration, quant à elle, est sublime : il y a des lumières comme suspendues sur tout le plafond, le jardin est éclairé par des guirlandes lumineuses et des bougies selon les endroits, je note également tous les efforts pour remodeler la pièce et créer une sorte de petit parcours dehors.

– Andy arrête de rêvasser, il nous reste 10 minutes avant la vérification de Victor. S'il trouve que ce n'est pas à son goût, on est sûr de faire du tort aux patrons.

– Oui, chef. Elle soupire et me tend une pile de plateaux à aller ranger dans la cuisine. Je ne lui ai rien dit, mais c'est vrai qu'elle est très belle en princesse. Je pensais avoir une occasion de me moquer d'elle, mais au final, elle est à couper le souffle. Malgré son allure très froide et agressive, en une semaine, j'ai pu découvrir une chic fille.

Une fois de retour dans la grande salle, je vis tout le monde commencer à ne plus courir mais se mettre plus ou moins en ligne le long de la pièce et, pour ceux qui le peuvent, devant ce qu'ils ont fait. On vit une porte s'ouvrir avec d'abord le jeune garçon, suivi de M. Sokolov. Je crois avoir entendu quelqu'un l'appeler Yuri.

Victor rentra donc dans la grande salle, celui que je présume donc être Yuri se met sur le côté et il s'avance pour être au milieu de tout le monde.

- Bonjour à tous et à toutes, un grand merci à vous d'être venu participer à l'organisation de cette 13e édition des bals en ce lieu. Je remarque un grand effort dans vos tenues et dans la décoration et je vous félicite pour tout l'investissement dont vous avez fait preuve. Je vais faire un tour rapidement pour vérifier que tout est en ordre et nous pourrons accueillir les invités. J'espère que vous pourrez tout de même profiter le plus possible de cet évènement et je vous souhaite une agréable soirée.

Tout le monde se mit à l'applaudir, tout le monde sauf Ded. Il faut avouer que cet homme possède un talent pour captiver son auditoire et une forme de charisme naturel : il est captivant, on ne peut pas faire comme s'il n'existait pas. Il parle avec un grand sourire à tout le monde et avance petit à petit jusqu'à nous. Il discute avec Ded très rapidement, mais je dois avouer que je n'écoute pas vraiment : je suis trop occupé à essayer de détendre ma ténue qui me serre le haut du corps, malgré les retouches de Ded.

- Hâte que ça se termine. Je tourne la tête et lui réponds avec un hochement : je commence à avoir une angoisse qui monte petit à petit. Je n'aime sincèrement pas les foules ni les rassemblements. Les portes s'ouvrent : les invités sont là.

C'est parti.

Nous disons bonjour, nous faisons des grands sourires, nous passons avec des plateaux, nous disons bonjour et ce, encore et encore. Je croise régulièrement Victor, Noah et Ded. Beaucoup de femmes d'âge mûr me complimentent sur ma tenue et me font des clins d'œil : elles me prennent pour un gigolo ou je me fais des idées ? Je commence à être de plus en plus irrité et je commence également à vouloir fumer une cigarette pour me détendre: il y a trop de monde, je manque d'air et j'étouffe de plus en plus. J'ai besoin de sortir. Je croise le regard de Ded, elle fait un grand soupir et lève les yeux au ciel avant de repartir servir un groupe un peu plus loin. Je ne veux pas sortir tout seul, mais elle a l'air de prendre son rôle très au sérieux, malgré toutes ces réticences.

Un peu de temps passe, la soirée bat son plein, les invités commencent à être alcoolisés : on approche de la fin. Je senti quelqu'un passer derrière moi et glisser quelque chose dans ma poche. Je me tourne, mais je ne vis personne proche de moi. Je fouille ma poche et en sort un papier : « Sois sur le balcon de l'étage à 23 h 50. » Ni plus, ni moins. Je cherche dans la pièce s'il y a une horloge, n'ayant pu avoir mon téléphone sur moi, les poches étant trop petites, et en vis une indiquer 23 h 35. Je finis donc le tour que j'avais commencé, pose le plateau et me dirige en direction de l'étage. C'est certainement une grande dame en proie à la solitude qui recherche un peu de réconfort. Une fois en haut des escaliers, ces derniers étant en colimaçon, donc impossible de voir en avance ce que j'allais trouver, une fois au sommet je vis quelqu'un. Je mis quelques secondes à reconnaître Ded : Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Elle se tourne en m'entendant arriver et fronce les sourcils :

Mauvais départsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant