Chapitre 3

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 Thomas 
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Je la regarde partir, un sourire sur mes lèvres. Cette fille est tout bonnement incroyable. Enfin une qui n'est pas fan de moi. Qui me considère comme un homme normal et pas comme un acteur. Cela fait plaisir même si mon égo en prend un sacré coup. Je termine mon petit-déjeuner tranquillement et vais payer au comptoir où je fais, encore une fois, une photo avec le barman. Je marche assez lentement en direction de ma porte d'embarcation, repensant o notre discussion.

- Bienvenue monsieur Sangster. Nous vous souhaitons un bon vol et à bientôt je l'espère dans notre cher pays.

- Merci.

Je souris à l'hôtesse de l'air et je monte dans mon jet. Je finis de m'installer et prends une petite coupe de champagne pour me détendre. Tout à coup, mon téléphone vibre. Isabella m'appelle :

- Oui ma chérie ? Je suis dans l'avion en ce moment même. Oui, on ne va pas tarder à décoller. Toi aussi tu m'as manqué. Je t'aime. Oui, poutou, poutou.

Je raccroche et regarde par le hublot. Un avion est sur le point de décoller. Mes pensées se tournent vers cette inconnue, plus si inconnue que ça, que j'ai rencontré. Peut-être qu'Emma est dans cet avion en ce moment même. Je soupire en secouant ma tête. « Calme-toi Thomas. Tu es en couple je te rappelle ! »

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Emma
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L'hôtesse de l'air demande à tous de nous attacher pour le décollage ce que je fais directement. J'ai toujours eu peur des avions. Je l'ai pris une fois. Ça m'a suffi. Cette fois-là, comme par hasard, il y a eu des turbulences. Pour me calmer, je prends un livre et je me plonge dedans.

Après huit heures de vol, l'hôtesse nous demande de nous attacher à nouveau et de ne pas bouger de nos places, pour l'atterrissage. Pour cette fois, le voyage s'est passé plutôt bien. Les heures sont passées assez vite et j'ai pu finir tous les livres qui concernaient la beauté pour que je puisse être calée sur le sujet. J'ai aussi pu finir les livres de loisir que j'ai acheté. Une anglaise qui s'appelle Robin Young. Son livre sur les Templiers était tout bonnement génial. Il n'y a pas d'autres mots. Durant ce voyage, j'ai aussi pu rencontrer une personne âgée qui m'a racontée sa vie, qui m'a montré des photos de toute sa famille. Très agréable et très gentille. Je suis interrompue par ma voisine qui me demande de me décaler pour qu'elle puisse passer. J'accepte avec un grand sourire et déboucle ma ceinture. Je me dirige ensuite vers la porte de l'avion et j'inspire profondément l'air britannique.

Je suis irlandaise du côté de ma mère et américaine par mon père. Ma mère nous a quittés quand j'avais 7 ans, atteinte d'une leucémie. Mon père s'est donc enfermé dans sa chambre, à écrire tous les jours un mémoire dédié à ma mère et à boire. Puis un jour, il a changé de registre et a écrit un livre de science-fiction. Beaucoup de maisons d'édition l'ont refusé. Et un jour, il a été publié. Par le père de Xavier. C'est mon meilleur ami qui a conseillé son père d'aider le mien. Comme cette maison est connue, il a eu du succès ne peu de temps. Et il a donc écrit deux autres livres.

Il n'a jamais été vraiment là pour moi. C'était ma voisine qui m'emmenait à l'école avec sa fille depuis l'enterrement.
Lorsque j'ai grandie et que je suis partie faire des études, loin de la maison, il s'est rendu compte de mon absence.
Il m'a tout de suite appelé, me demandant de revenir. J'ai coupé les liens avec lui, voulant me débrouiller par moi-même dans la vie.

- Vous avancez mademoiselle ?

Je suis tellement dans mes pensées, encore une fois, que je n'avais pas vu que je bloquais la sortie. Je m'excuse rapidement et descends l'escalier menant vers l'aéroport, rouge de honte. Mon regard se tourne vers la piste où un avion petit arrive. Sûrement un jet privé.
Je passe la douane et je récupère mes bagages avant d'appeler un taxi. L'avantage de Londres, c'est qu'il y en a un directement.

Après une bonne heure dans les bouchons, le conducteur m'aide à poser mes bagages devant mon immeuble. Le quartier où j'habite n'est pas forcément de bonne réputation. Mais c'était un appartement que je pouvais me payer par moi-même. Avec une petite aide venant de Xavier. Je le remercie et le paye avant d'avancer, prête à commencer ma nouvelle vie. Ma joie retombe vite lorsque je découvre l'état de mon appartement. Peut-on parler d'appartement d'ailleurs ? C'est plus une sorte de studio. La cuisine est séparée de ma chambre par de grands barreaux. La salle de bain se trouve, quant à elle, dans un cagibi juste à côté. En revanche, une grande cheminée qui a l'air d'être ancienne est magnifique.

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