Ceci est l'histoire d'une jeune fille voulant travailler dans une maison d'édition et qui s'est retrouvée à travailler pour un journal de femmes. Elle fuit son passé et quitte tous ses amis pour se rendre dans la ville de Londres, une ville inconnue...
Mon téléphone sonne et je regarde qui cela peut bien être. Je n'ai pas le cœur à répondre. Ma vie à Londres vient de se terminer par une phrase. Je n'ai pas les moyens de rester ici. Je vois que c'est Amélia. Je décide donc de décrocher.
- Salut Amy... Pourquoi m'appelles-tu ?
- Mademoiselle Barton ?
- Oui, qui êtes-vous ?
- Hôpital Saint Georges. Pourriez-vous venir immédiatement s'il vous plaît ? Mademoiselle Amélia Williams a eu un accident.
- J'arrive tout de suite !
Je mets en vitesse mon manteau et prends le tramway qui ne va pas assez vite à mon goût. Il s'arrête pile devant l'hôpital. Je descends en vitesse et vais au bureau de l'accueil pour demander la chambre de mon amie. C'est la chambre 313 d'après son ordinateur. Je la remercie avant de monter les escaliers pour aller au troisième étage. J'arrive enfin devant la porte où un médecin parle avec Amélia.
- Mademoiselle Barton ?
- Oui c'est moi.
- Emma, tu es là, enfin. Ils ne veulent pas me laisser sortir et moi...
- Calmez-vous madame Williams !
- Je ne suis pas mariée punaise. Je suis célibataire ! Vous n'avez pas remarqué ? J'ai pas d'alliance, dit-elle en montrant sa main gauche.
- Mademoiselle Barton, j'aimerais vous parler...
- Pourquoi elle, vous l'appelez mademoiselle, et moi madame ?
- Je vous suis docteur. Il m'emmène dans le couloir puis s'adosse au mur, face à moi.
- Mademoiselle, votre amie a essayé de mettre fin à ses jours.
J'ai dû mal saisir. Comment aurait-elle pu essayer de mettre fin à ses jours ? Elle n'est pas une fille qui se laisse abattre pourtant. Pourquoi a-t-elle donc tenté de faire cela ? Je remercie le médecin de m'avoir informée et lui assure d'en parler. Je rentre dans la chambre et m'avance vers Amy. Je vois bien qu'elle est gênée car elle à la tête baissée. Je m'assois sur son lit et enlève une mèche de son visage collant avant de relever son menton pour qu'elle me regarde :
- Tu m'expliques ?
- J'en ai marre. Je n'ai pas de petit ami, j'ai un boulot pourri et je n'ai pas d'amis.
- Et moi je suis quoi ? Ton chien?
Elle ne me répond pas et baisse les yeux, gênée. Lorsque le docteur vient me parler, je lui demande quelque chose qu'il accepte avec un sourire. Je prends le bras d'Amy pour l'emmener hors de sa chambre.
- Emma où m'emmènes-tu ?
C'est à mon tour de ne pas lui répondre. Je l'emmène jusqu'à la salle de repos où j'ai remarqué tout à l'heure un piano. Même si cela fait depuis quelques années que je n'ai pas joué, j'ai envie de remonter le moral à mon amie. Je m'installe devant et joue une mélodie que tout le monde connait : « Thousand Years ». Amy a les larmes aux yeux lorsque je commence à jouer. Elle m'aide à chanter avec les paroles. Je m'arrête au bout d'un moment et regarde Amélia, essuyant quelques larmes. Je la prends dans mes bras sans hésiter.
- Merci Emma d'être toujours là pour moi...
- Je suis désolée mais je vais devoir quitter Londres Amy.
- Pourquoi donc ? Demande-t-elle surprise.
- Kate m'a virée car j'ai mal parlée à Thomas.Tu sais celui qui s'est fait passer pour un avocat alors qu'en fait il est acteur.
- Oh... Mais pourquoi ne restes-tu pas ?
- Parce que je n'ai plus de travail et je n'ai pas assez pour payer mon loyer.
- Alors... Pourquoi ne viendrais-tu pas vivre avec moi ? J'ai une pièce en plus.
- Attends tu es sérieuse ? Je ne veux surtout pas te déranger, dis-je en détournant les yeux.
- Si je te propose, tu crois que tu me déranges ?
Je la remercie en la serrant de nouveau dans mes bras. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle.
Quelques jours plus tard, Amy et moi sommes en train de déballer les derniers cartons. Peu de temps après, j'ai cherché différents emplois mais tous ont vu que j'avais été renvoyée du journal. Ne voulant pas subir la colère de la grande Kate Dorry, ils refusaient. Tous, sans aucune exception. Je m'affale sur le canapé et soupire en allumant la télé. Ce soir, avec Amy, ce sera pots de glace et bon film romantique.
*** Thomas ***
Après la décision de Julie, je suis rentré chez moi. Je suis énervé de n'avoir pu rien faire. Il est hors de question que j'accepte une autre interview de ces jeunes femmes. Je m'assois sur le canapé, cherchant un moyen pour rattraper ce que j'ai fait. Si Emma apprend que c'est de ma faute, je n'ai plus aucune chance avec elle. Je ferme les yeux un instant et soupire. Du bruit se fait entendre et mes parents rentrent, trempés jusqu'aux os.
- Où étais tu ? Nous avons appris qu'Isabella et toi c'était fini. Est-ce à cause de nous ? Nous sommes désolés mon chéri nous...
- Je ne veux pas en parler, je les coupe, je pars d'ici. Je rentre dans mon appartement.
- Mais... Commence ma mère.
- Laisse-le ma chérie, tu vois bien qu'il veut être seul.
Je remercie mon père d'un hochement de tête et monte dans ma chambre. Je prends un grand sac et j'y mets tous mes vêtements. Je prends ensuite mon casque de moto, et sors de ma maison. J'entends un bruit sur une fenêtre. Je lève la tête et vois ma sœur Ava à sa fenêtre. Je lui souris et fais un grand signe de la main. J'enfourche ma moto et démarre le moteur.
***
Me voilà devant chez moi. Je prends mon sac et le dépose dans l'appartement près de la porte d'entrée. Je regarde mon portable et remarque que j'ai plusieurs messages d'Isabella. Je les efface. Ce qu'elle m'a fait et ce qu'elle a fait à Emma est inacceptable. Je me sers un verre de whisky et vais m'installer près de la baie vitrée pour admirer la ville lumineuse. Il manque mon chien mais Ava devrait me l'amener normalement. Je regarde mon portable. J'ai envie d'appeler Emma mais je ne peux pas. De toute façon, elle raccrochera. Un sourire naît sur mes lèvres. Je sais comment faire !
De: Moi A: Amélia Williams
Salut Amy, Je sais que je ne devrais pas t'écrire mais je voulais prendre des nouvelles d'Emma...
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