Chapitre 20

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Emma
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Début février. Un mois et quelques jours se sont écoulés depuis le réveillon du Nouvel An. Nous sommes le 15 février. Xavier et Chris sont repartis aux Etats-Unis. Même si je suis triste du départ de Xavier, en ce qui concerne Chris, je suis soulagée.
Je pars aujourd'hui pour le tournage de la série Wolf Hall. Ils m'ont demandé d'être la personne qui vérifierait que le décor ou même l'histoire sont fidèles au livre. L'auteur n'a pas pu se déplacer donc ils m'ont embauchée. Le tournage va se dérouler au Pays de Galles. A Cardiff plus précisément.
Actuellement, j'attends mon train et lorsque je m'assois enfin sur mon siège, je soupire et prends mon livre pour pouvoir en connaître les moindres détails. Un jeune homme se met à côté de moi et tourne sa tête vers moi.

- Bonjour, je suis Tom.

- Bonjour.

- J'ai vu que vous lisiez le livre dont va être tiré la série Wolf Hall.

- Vous avez une bonne vision dites-moi.
Il rit d'un rire franc et continua de parler :

- Etant donné que vous êtes dans le train pour Cardiff et que vous lisez ce livre, je voulais savoir si vous alliez sur le tournage de Wolf Hall. Je joue dedans.
Je me tourne vers lui surprise et lui sourit.

- Oh... Oui, j'y vais. Je suis la personne qui est chargée de voir que la série est bien fidèle au livre. Qui jouez-vous ?

- Gregory Cromwell. Le fils du personnage principal. Je ne connais toujours pas votre prénom. A qui ai-je l'honneur ?

- Emma. Emma Barton.

Durant toute la durée de notre voyage, nous discutons de nos impressions sur le livre – il m'a avoué l'avoir lu lorsqu'il a auditionné pour ce rôle – ainsi que de notre vie. Tom est un acteur assez peu connu aujourd'hui mais il compte bien le devenir. Il espère un jour décrocher le rôle d'un super-héros Marvel.
Les heures passent et nous arrivons enfin à Cardiff. Tom m'aide à descendre mes valises et nous nous séparons pour aller dans nos différents hôtels.
Après avoir défait ma valise, une personne toque à la chambre. J'ouvre et vois une jeune fille, en tailleur noir et avec une tablette dans les mains, me sourire.

- Mademoiselle Dashner ?

- ... Barton. Mademoiselle Barton.

- Suivez-moi s'il vous plaît.

Ensemble, nous nous dirigeons vers la salle à manger de l'hôtel où un homme d'un certain âge est assis à une table. Peter Kosminsky. Il se trouve qu'il va réaliser la série Wolf Hall. Un serveur tire une chaise pour que je puisse m'asseoir face à mon employeur.

- Mademoiselle Dashner, enchanté de vous voir. Le voyage n'a pas été trop long j'espère.

- De nos jours, les trains sont plus confortables que les voitures, dis-je en faisant une grimace en entendant mon nom de famille.

- En effet. J'ai rencontré votre père sur le tournage de Maze Runner. Comment va-t-il depuis ?

- J'imagine qu'il va bien. Disons que je suis un peu loin de lui en ce moment étant donné que je suis avec vous au Pays de Galles et lui aux Etats-Unis...

Il hoche de la tête et parle d'un autre sujet. Celui qui m'intéresse un petit peu plus. Pendant deux heures, nous parlons de la production de la série. Plusieurs personnes nous ont rejointes : des acteurs et des actrices mais aussi des costumiers, des maquilleuses. Nous nous levons tous pour aller dans une pièce à côté afin que les acteurs révisent leur script.
Alors que nous sommes tous assis, à attendre que le personnage principal commence, la porte s'ouvre laissant passer un jeune homme avec les cheveux châtains/blonds. Lorsque je le vois, mon cœur rate un battement.

- Tu es en retard Thomas.

- Excusez-moi Peter. J'ai eu un petit contretemps.

- Viens t'asseoir alors. Bien, avant d'être interrompus par Thomas, nous allons lire les scripts avant de filmer. Mademoiselle Dashner ici présente nous donnera son accord ou non sur les décors et le langage utilisé.

Je sens ses yeux se poser sur moi. Je n'ose pas relever les yeux mais il va bien falloir que je le fasse pour regarder les autres. Et lui. Je souris à chacun des acteurs et actrices près de moi et mon regard s'arrête sur Thomas. Je peux voir de l'étonnement sur son visage. J'aurais dû demander à Peter d'employer mon autre nom. Celui de ma mère à vrai dire.
Cela fait plus d'une heure que nous lisons le script du premier épisode. Une pause s'impose comme dit le réalisateur. Nous reprendrons demain. Je me lève et me dirige vers la sortie comme tous les autres. Lorsque je passe la porte, une pression se fait sentir sur mon bras droit. Je suis entraînée sur le côté. Je sais très bien qui l'a fait. J'ai mon visage en face du torse de Thomas, enfin plus précisément son cou. Je suis petite mais pas naine quand même...

- Emma je.. Veux-tu que nous prenions un café pour discuter ?
J'hésite à accepter. En ce moment même, mon cerveau tourne à plein régime pour savoir ce que je vais décider.

- Pourquoi pas...
Pourquoi ai-je accepté ? Saleté de bouche...

Il me tend son bras que je repousse pour m'avancer devant lui. Il est 19h et il est l'heure d'aller dîner. Tant mieux, je commençais à avoir un peu faim. Nous nous installons dans le salon de l'hôtel et nous commandons un apéritif. Un silence s'est installé, aucun de nous deux ne veut dire quelque chose. Je décide de me lancer.

- Et sinon comment va ta belle blonde ?
Je me mords la lèvre me souvenant que je parle de sa sœur.

- Elle n'est pas avec moi... Écoute il faut que je te dise quelque chose.

- Cela ne servirait à rien de t'excuser une nouvelle fois.
Et dire que je pense encore à toi...

- C'est vrai ? Toi aussi tu occupes mes pensées.
Mince, j'ai dit à voix haute ce que je pensais tout bas...

- Tu sais, je suis...

- En couple. Je sais je t'ai vu dans les bras de ce garçon.

- Ce n'est pas ce que j'allais dire et... Dois-je lui dire que c'est juste un mi ou non ? Peut-être qu'il me laissera tranquille si je mens.
Chris. Chris Brow. Il est militaire aux Etats-Unis.

- Parfait dis-moi. Bref, il faut que je t'explique quelque chose.

Il faut l'en empêcher, je n'ai pas envie d'avoir des remords surtout que je suis assez faible niveau sentiments.
J'entends de la musique. Une idée me vient soudainement à l'esprit. Je me lève et le prends par la main.

- On danse ?

Il acquiesce de la tête et serre ma main. J'imagine qu'il est trop heureux que je l'invite pour dire quoi que ce soit. 

 

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