Deuxième prompt !
Cadre spatio-temporel : UA ; Bokuto et Akaashi ne se connaissent pas.
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Day Six | Fantasy
Une personne qui croise une chouette verra le malheur s'abattre sur elle.
A une certaine époque, cette croyance était très répandue, et certains associaient même directement la rencontre avec une chouette à la mort prochaine. En effet, plusieurs personnes ayant croisé cet animal étaient décédées peu de temps après.
Dans le village d'Akaashi, cette croyance était particulièrement forte. Lui, n'y croyait pas réellement, mais était obligé d'admettre que les coïncidences étaient étranges. Le vieux Kazuki, mamie Akane, le chef Masahiro, tous étaient morts de crise cardiaque au cours des deux derniers mois, après s'être promené dans les bois à l'Est du village. De plus, chaque nuit, le hululement d'une chouette se faisait entendre. Ces deux faits avaient poussés les villageois à croire à cette étrange croyance, sans réel fondement.
Keiji n'y croyait pas vraiment, mais les adultes autour de lui insistaient tellement qu'il n'osait pas les contredire. En son fort intérieur cependant, il se demandait si son village n'était pas juste en train de devenir complètement paranoïaque.
Un jour, environ un mois après la mort de Masahiro, un nouveau décès survint. Cette fois, c'était Dai, un jeune adulte récemment diplômé. Comme pour les trois autres, il était mort d'une crise cardiaque quelques jours après avoir commencé son année à l'université de la ville voisine, qui se trouvait à l'Est.
Akaashi, qui appréciait beaucoup Dai, fut très choqué par cette nouvelle. Malgré les faits, il ne parvenait pas à croire que la croyance sur les chouettes disait vrai, et que ces animaux étaient réellement porteurs d'une quelconque malédiction. Il décida alors de se rendre dans la forêt, pour tirer cela au clair. Il était conscient qu'il risquait potentiellement de mourir à son tour, mais il voulait apprendre d'une manière ou d'une autre la vérité.
Il savait aussi que les autres du village ne comprendraient jamais ses raisons, c'est pourquoi il ne parla à personne de son projet. Deux jours après la mort de Dai, à la tombée de la nuit, il se faufila hors du bourg, et se dirigea vers la forêt. Il avait emmené avec lui une lampe à pétrole, ainsi qu'une dague, juste au cas où. Les bois étaient dangereux la nuit.
Il avança lentement, longeant les grands chênes et les sapins. Aucun bruit n'était audible, seul le silence régnait, parfois brisé par une brindille qui se cassait, probablement écrasée par un animal – du moins, Keiji l'espérait.
Une atmosphère étrange régnait, et le jeune homme en avait la chair de poule. Il avait l'impression que quelqu'un ou quelque chose l'épiait, et allait lui sauter dessus à chaque instant. Alors qu'il hésitait à faire demi-tour, un hululement déchira le silence, à quelques mètres de lui. Il sursauta, et manqua de tomber.
Il regarda aux alentours, mais ne vit rien. Au moment où il s'apprêtait à se remettre en marche, il perçut un mouvement derrière lui. Il se figea et, lentement, se retourna, croisant alors deux orbes dorées.
Une silhouette vaguement humaine se tenait derrière lui. Elle avait une longue cape dans la capuche était rabattue sur sa tête, mais ses yeux d'or étaient parfaitement visibles dans la nuit. En la détaillant, Akaashi s'aperçut qu'au lieu de pieds, elle avait des serres et qu'elle avançait plutôt lentement de ce fait. Des plumes tombaient également sur son passage.
Une peur insidieuse s'empara du bleuté, qui serait volontiers parti en courant si ses jambes lui avaient répondu. Malheureusement, elles semblaient collées au sol, rendues soudainement très lourdes par un phénomène mystérieux. La créature le fixa longuement avant de prendre la parole – sa voix était rocailleuse et semblait venir du plus profond de lui.
« Tu veux venir avec moi ? »
La question était incongrue et sonnait étrangement dans la bouche de ce... monstre, on ne pouvait pas appeler ça autrement. L'espace d'un instant, Akaashi crut avoir mal entendu. Mais la créature répéta à nouveau son étrange interrogation, de manière à ce que le jeune homme n'ait aucun doute.
« Tu veux venir avec moi ? »
Aux yeux de Keiji, tout clochait dans cette affirmation. Non, en réalité, tout clochait dans sa situation actuelle. Il était dans un bois, en pleine nuit, face à une sorte d'hybride mi-humain mi-chouette qui lui demandait s'il voulait « venir avec lui ». A ce stade, il questionnait même sa propre santé mentale.
Face à lui, l'étrange apparition semblait attendre une réponse claire. Il fixait d'une manière presque dérangeante le jeune homme de ses orbes dorées.
« Tu ne veux pas ? reprit le monstre. Dans ce cas... Je suppose que tu sais ce qui t'attend. Je ne peux pas te laisser partir, maintenant que tu m'as vu. »
Akaashi comprit vite ce qu'il voulait dire, et par la même occasion, ce qui était arrivé aux membres de son village. Ils l'avaient vu, avaient refusé de le suivre, et avaient tenté de s'enfuir. Mais la sentence prononcée par l'hybride les avait poursuivis, et ils étaient morts. Il comprit également qu'il allait mourir. Il s'y était préparé en quittant son village, même s'il n'était pas convaincu par ces croyances. Pourtant quelque chose le dérangeait.
Cette créature, elle ne semblait même pas agressive. Juste... Seule. Quand il s'en rendit compte, Keiji sentit son souffle se bloquer dans sa gorge. La solitude... Voilà un sentiment qu'il comprenait très bien. Abandonné par ses parents, recueilli dans un village dépeuplé d'enfants de son âge, il avait toujours évolué dans la solitude la plus totale. Alors, oui, il s'entendait bien avec les villageois, mais pour autant, il s'était toujours senti seul. Incompris. Et surtout très triste.
Alors, sans vraiment s'en rendre compte, il se rapprocha de l'hybride et s'arrêta juste devant lui. Et, lentement, il prononça ces mots, qui sonnaient étrangement dans sa bouche :
« Toi aussi, tu te sens seul pas vrai ? »
L'autre inclina légèrement la tête.
« Seul... ?
– Tu sais, cet étau qui t'enserre la poitrine et ce sentiment indéfinissable qui s'empare de toi. C'est de la solitude. »
Les yeux de la créature s'illuminèrent un petit peu, comme si elle comprenait bien de quoi lui parlait son interlocuteur. Un silence s'en suivit, tandis que chacun détaillait l'autre.
« Qu'est-ce que tu es au juste ?..., finit par demander Akaashi.
– Un être qui ne devrait pas exister. Ou un serviteur déchu de la faucheuse. C'est comme tu veux.
– Tu n'as pas de nom ?
– ... Autrefois, on m'appelait Bokuto. »
Lentement, Keiji retira la capuche de la cape du dénommé « Bokuto » et observa son visage. Il était couvert de plumes par endroit, mais avait tous les attributs humains, si ce n'était la présence d'un bec au lieu du nez.
« Enchanté alors, finit-il par déclarer au bout d'un silence. Moi je m'appelle Keiji Akaashi. »
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DE L'AUTRE CÔTÉ DU TERRAIN - 𝗯𝗼𝗸𝘂𝗮𝗸𝗮
Fanfic─ (🏐) ❝ LE TERRAIN DE VOLLEY N'EST PAS FAIT POUR DRAGUER, PRENEZ UNE CHAMBRE ! ❞ Parce que de l'autre côté du terrain, derrière les vestiaires, près des casiers vides, il y a un monde à part entière, loin des rivalités sur le champ de bataille, et...