DE L'AUTRE CÔTÉ DU TERRAIN - 𝗯𝗼𝗸𝘂𝗮𝗸𝗮

C i r c u s

Bouh !
Avant-dernier jouuuur, et accessoirement jour de mon anniv, je veux plein de commentaires ! *0* (joke of course)

Ce texte est un peu particulier, c'est un de ceux que j'ai préféré écrire. C'est une critique de la société dans laquelle nous vivons, en beaucoup plus exagérée. Hope you'll like it.

Cadre spatio-temporel : UA dans un monde dans lequel le fait d'être LGBT+ est passible d'emprisonnement ; Bokuto et Akaashi ne se connaissent pas.

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Day Six | Circus

Allongé dans l'obscurité et perdu dans ses pensées, Bokuto sursaute lorsque la porte de la pièce où il se repose s'ouvre et laisse passer un rai de lumière qui l'éblouit. Le gardien (que tout le monde déteste ici) entre et lance quelque chose sur le sol. Avec un frisson, il reconnaît un corps humain, ligoté de toutes parts. Leur tortionnaire referme la porte juste après, et l'obscurité emplit la pièce à nouveau.

Grâce à ses sens aiguisés par toutes les journées et les nuits passées dans le noir, il se faufile jusqu'à l'individu. Celui-ci ne bouge pas, seul le bruit de sa respiration prouve qu'il vit encore. Lentement, et aidé par les autres qui l'ont rejoint, Bokuto défait les liens de l'inconnu. Il ne peut pas voir son visage, la lucarne située en haut de la cellule est trop petite pour pouvoir les éclairer correctement.

"Tu crois qu'il est encore en vie ?" demande une voix qu'il n'identifie pas.

Comme pour répondre à la question, l'inconnu se relève tout doucement. Tous peuvent sentir l'odeur métallique du sang sur lui, il a sûrement été battu avant d'être emmené ici ; et ses gémissements de douleur le confirment. Kotarô s'approche de lui et demande à voix basse :

"Ça va ? Comment tu te sens ?
- Où je suis ?..., répond l'autre, encore sonné.
- Au Cirque Anormal, lâche quelqu'un.
- Quoi ?..."

Quelqu'un s'approche ; au son de ses pas, Bokuto identifie son ami Kuroo, qui vient s'asseoir près du nouveau venu.

"Ça va être difficile à entendre ok ? dit-il. Mais tu dois savoir la vérité. Le Cirque Anormal, c'est un cirque qui porte bien son nom. Il regroupe tous les gens considérés comme anormaux par la société, qui sont vendus par leurs parents ou leur tuteur légal, ou juste enlevés par le gouvernement.
- Attends ! Je ne suis pas anormal moi !
- Moi non plus mec. Du moins, je ne me considère pas comme tel.
- ... Ça veut dire quoi au juste ?
- On va faire simple. La société t'accepte pas. Du coup, elle te traque, et dans 80% des cas, elle te rattrape et t'enferme ici, où les parents emmènent leurs gosses pour leur faire peur et les convaincre qu'il faut être normal."

Le silence se fait dans la pièce. Les résidents du Cirque laissent leur nouveau camarade assimiler les informations.

"... Et ces quoi ces critères d'anormalité ?
- Y en a deux : la folie ou toute sorte de maladie psychologique. Et l'appartenance à ce qu'on appelle la cause LGBT+.
- C'est une blague ?
- Et non mon cher. Je suis parfaitement sérieux.
- Tu es en train de me dire que juste parce qu'on est pas dans la norme, parce qu'on ne rentre pas dans le moule, on doit être traités comme des moins que rien ?
- Tout juste. T'es de la deuxième catégorie je suppose ?
- ... Ouais.
- Gay ?
- Bi."

L'inconnu garde à nouveau le silence.

"Et vous êtes tous de la même catégorie ? Des LGBT+ ?
- Ouais, répond un autre jeune homme. Les fous sont mis dans une autre cellule.
- Ici, y a toutes les couleurs du drapeau ! s'exclame un autre. Moi je suis transgenre, et je ne suis pas le seul, mais on a aussi des homosexuels, des pansexuels, des queers, des non-binaires, des asexuels, des agenres, et bien d'autres encore.
- J'ai encore une question... si c'est un cirque, alors...
- Comme je te l'ai dit, on nous exhibe. "Oh regardez un gay ! Ne devenez pas comme lui les enfants !" reprend Kuroo.
- C'est...
- C'est notre société. Pourrie jusqu'à la moelle. Tu vas devoir t'y habituer."

Bokuto, silencieux depuis le début, s'approche du jeune inconnu. Un rayon de lune finit par balayer la pièce, et ils peuvent enfin tous se voir. L'inconnu les détaille et ils détaillent l'inconnu. Il a les cheveux bleu foncé, des cernes monstrueuses sous les yeux, et plusieurs hématomes et croûtes de sang sont visibles sur ses bras pâles. Bokuto le prend en pitié. L'arrivée est toujours difficile pour les nouveaux. La plupart n'ont jamais entendu parler du Cirque Anormal et ne comprennent pas. Pourtant ils devront s'y faire. Ainsi va la société, et elle balaye tout sur son passage. Ce que la société veut, elle l'obtient. Ils l'ont tous appris à leurs dépends.

"Comment tu t'appelles ? demande-t-il,
- Keiji Akaashi.
- Bienvenue au Cirque Anormal, Akaashi."

Et il se fait la réflexion qu'avec la lumière lunaire qui balaye ses cheveux, Akaashi ressemble à un ange aux ailes brûlées tombé en enfer.