23. Plan déjoué

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Gringe voulait passait à l'étape supérieure. Même manoeuvre que la dernière fois: il se leva, me portant à la force de ses bras par les cuisses. il me posa délicatement sur la grande table qui trônait au milieu du salon avant de me retourner violemment sur le ventre en basculant mes genoux d'un côté. Les battements de mon coeur s'accéléraient. Je restai immobile un temps, attendant que la douleur aux genoux, provoquée par cette soudaine brutalité, ne s'estompe. Comment pouvait-il être à la fois doux et violent? Je n'avais encore jamais eu affaire à une personne dont la personnalité était aussi changeante.

-Sois plus doux... dis-je d'une voix plaintive.

-Désolé, c'est mon côté animal... 

Un silence s'installa. Je tentai de me redresser, posant un pied par terre, puis le deuxième. Gringe m'appuya doucement, mais avec une forte pression, sur l'arrière du crâne, orientant ma tête sur la table. Je me laissai faire sans tenter quoi que ce soit. Je savais qu'il aimait dominer: c'était la conclusion que j'avais tirée de la scène au cours de laquelle, il s'était amusé avec la prostituée, l'autre soir... Et autant être franche, je ne souhaitais pas me voir traiter de la même façon, à coups de claques de plus en plus fortes sur les fesses. Ce genre de choses ce n'étaient pas pour moi, pas pour une jeune femme dont l'expérience sexuelle se limitait à... presque rien. Je me reconnectai avec la réalité. Gringe était debout derrière moi. Il retirait lentement, mais sûrement le string noir que j'avais mis pour l'occasion. En d'autres mots, il était en train de "dégrafer mes petites fesses" comme aurait dit Orel. Le bout de tissu qui me faisait office de sous-vêtement, était maintenant au niveau de mes chevilles. Gringe passa son index sur ma vulve d'un trait. Je frissonai.

-T'es sensible, toi...

Je ne relevai pas sa dernière remarque. Comment voulait-il que je reste de marbre alors qu'il était en train de me toucher à cet endroit-là? N'importe quelle personne normalement constituée, verrait son corps réagir à un geste pareil... Un bruit de ferraille arriva à mes oreilles: c'était la ceinture que portait Gringe; ceinture qu'il venait d'ouvrir et dont les extrémités avaient atterri contre son jeans. S'ensuit le bruit de sa fermeture éclair.

-Tu la veux maintenant? Me questionna t-il.

"Maintenant?!" Je tordis le cou pour avoir un aperçu de la bête. Au centre de son caleçon, une grosse bosse s'était formée. Je déglutis puis ouvris la bouche pour lui apporter une réponse qui, je l'espérai, repousserait le moment fatidique.

-Je pense pas que ton... Je ne pense pas être assez détendue pour...

Gringe effleura une nouvelle fois ma vulve mais avec son pouce puis s'arrêta à l'entrée de mon vagin. Je retins ma respiration. Gringe enfonça son doigt. Je poussai un cri de douleur. Mes fesses se serrèrent l'une contre l'autre par réflexe. Mes mains, plaquées contre la table, se crispèrent. Ma réaction ne sembla cependant pas dissuader Gringe qui renouvela son geste une fois, puis deux et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il parvienne à insérer son doigt un peu plus profondément. Je continuai à geindre de douleur.

-Ta gueule, putain..., marmonna t-il.

Je serrai les dents, tentant, tant bien que mal, de limiter mes gémissements. Gringe, quant à lui, faisait des vas-et-vient incessants avec son pouce. Celui-ci qui, depuis plusieurs minutes, se heurtait à un morceau de chaire ferme finit par obtenir gain de cause. Il se trouvait à présent dans mon vagin. Je respirai profondément. Gringe, attrapa mes genoux, me remettant sur le dos. ma poitrine s'élevait au rythme de ma respiration. 

-Embrasse-moi... Demandai-je sans bouger, fixant ses yeux.

Gringe mit son pouce entre ses dent puis referma sa bouche autour de celui-ci. Je l'observai à la fois amusée et gênée. Le pouce une fois propre, il me donna un baiser bref avant de plonger son index et son majeur dans ma bouche puis dans mon vagin. Je me mordillai les lèvres. La sensation était étrange: je ressentais une douleur qui n'était pas si désagréable au final. Les gros doigts de Gringe s'affairaient. Je commençais à ressentir une agréable sensation au niveau de mon bas ventre. Alors que mon corps et mon esprit se détendaient de plus en plus, Gringe  retira ses doigts de ma cavité. Il tourna ensuite sa main à gauche puis à droite avant de me poser une question quelque peu délicate:

-T'es vierge?

-...

Je tentai d'afficher une expression aussi neutre que possible afin d'éviter toute autre question embarrassante... Gringe attrapa la boîte de mouchoirs qui se trouver sur la table, en prit un et s'essuya la main avec. Son membre semblait  s'être remis au repos. Je scrutai Gringe en silence. Son regard était dans le vide. Sa main caressait son menton barbu. Je me raclai volontairement la gorge pour attirer son attention. La tension était descendue d'un coup et, au plus profond de moi, je savais qu'il en était de même pour Gringe.

-Putain, comme t'as cassé mon délire, tu te rends même pas compte...

-Juste à cause de ça?

-"Juste à cause de ça?" Tu crois que je kiffe doigter une meuf et me retrouver les doigts plein de sang... Y a des gars qui aiment, hein... Mais perso, c'est pas trop mon kiffe.

-...

-Putain, j'allais te foutre ma queue en plus... Rajouta t-il en remontant sa braguette.

Orel ne lui avait donc pas raconté qu'il avait tenté la même chose une semaine auparavant... Peut-être ne s'en était-il pas souvenu tout simplement. rien d'étonnant quand je repense à la quantité d'alcool qu'il avait dans le sang, cette soirée-là. Pourtant, la vue du sang, ne lui avait pas coupé l'envie à lui.

-Bon... J'ai bien apprécié cette dégustation de thé... Me lança t-il, remettant son bonnet en place.

-Tu me rappelles...?

-... Ouais, à voir... Finit-il par dire après un silence en baissant la poignée de la porte d'entrée.

A ce moment-là, je n'avais qu'une seule envie, le retenir mais il était évident qu'après ce qui venait de se passait, il valait mieux que je n'insiste pas. Je laissai mon invité s'éloigner, pensant à ce qu'il adviendrait lorsqu'il mettrait Orel au courant...



A.C   [ORELSAN / GRINGE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant