J'étais restée assise sur le canapé pendant quelques minutes, le temps de me remettre de mes émotions. J'étais encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer. Et puis, les révélations de Thomas ? C'était vraiment la confusion totale dans ma tête.
Après cela, il fallait tout de même que je bouge. Je devais faire quelque chose. Devais-je aller voir Thomas ? Quelle question, bien sûr que je devais aller lui parler. Je n'avais pas le choix, je devais calmer les choses. Si je partais maintenant, sans rien dire, il allait vraiment devenir fou. Ou pire, faire une bêtise ? Je devais le calmer pour de bon avant de rentrer.
Je me lève donc du canapé et me dirige vers les escaliers. Il avait bien dit qu'il allait se débarbouiller. Je marche donc instinctivement vers la salle de bain d'un pas lent. Ma réflexion se confirme au moment où j'entends un bruit de vêtement dans la salle d'eau du couloir. Heureusement pour moi, la porte était ouverte, j'avais juste à me pencher pour voir ce qu'il faisait.
Il était en train d'enfiler un sweat par-dessus ses épaules, et quand il eut fini, nos regards se croisèrent. Zut, il m'avait vu. Enfin, d'un côté j'étais venue pour lui parler de toute façon. Je m'avance donc dans le cadrant de la porte, légèrement hésitante.
- Hm... Tu vas bien ? fut les seuls mots qui franchirent la barrière de mes lèvres.
Ses sourcils sont froncés, et il me lance un regard que je ne saurais décrire.
- Comme d'hab'. Tu devrais rentrer chez toi.
- Je voulais voir si ça allait avant ça.
- T'inquiète, ma mère et ma sœur vont pas tarder à rentrer de toute façon, lâcha-t-il en me contournant pour avancer dans le couloir, tournant dans sa chambre.
Je le suis au pas. De toute façon, mes affaires d'hier ce trouve là-bas alors je n'avais pas vraiment le choix. Je m'assois sur le lit pour enfiler mes chaussures, et à ma grande surprise, Thomas s'assoit à côté de moi. Je relève la tête pour l'observer, il semblait triste.
- Désolé de m'être énervé. J'ai des piques de colère parfois, murmura-t-il en se massant nerveusement la nuque.
- C'est rien, je t'en veux pas. Juste que... Je savais pas que t'étais aussi tourmenté, répondis-je d'une voix qui se voulait douce et calme.
Il me regarde du coin de l'œil avant de baisser les yeux sur ses mains. Chaque ongle de ses doigts étaient rongés, signe d'un stress permanant chez ce garçon.
- Toute cette histoire me rend nerveux. J'aimerai tellement pouvoir passer à autre chose, mais y a toujours un truc pour me faire retourner en arrière.
- Je comprends, Thomas... Je voulais t'aider, mais... Je ne sais plus si c'est une bonne idée ou pas. Si je te perturbe à ce point, je ne devrais peut-être pas...
- Non ! me coupa-t-il soudainement en se tournant vers moi. Non, je ne veux pas. C'est trop tard maintenant. T'es entrée dans ma vie. Si t'en ressors, je vais sombrer encore plus bas que terre.
Je ne comprends pas, alors je le regarde avec confusion. Puis je passe une main sur mon visage pour tenter d'y voir plus claire. Décidément, je ne verrais jamais le bout de cette histoire avec ce mec.
- Mais t'as dit que ma présence te rendait fou. Que tu comprenais plus rien à cause de moi ! Je ne veux pas te rendre fou, dis-je en secouant la tête.
- Ouais, j'ai dis ça. C'est vrai. Mais en même temps, tu n'es pas comme elle. Tu lui ressembles juste, alors qu'intérieurement, ça n'a rien à voir. Tu n'es pas triste toi, Jess. Tu lui ressembles, mais t'es pas Allison. Et quand... Quand je te vois essayer de m'aider, j'ai l'impression que ça marche. C'est peut-être qu'une impression, mais l'espace d'une seconde, je me sens mieux.
J'acquiesce simplement tout en l'écoutant. Je ne sais pas quoi dire. Je le rends fou, mais je lui fais du bien. C'est moi qui ai l'impression de devenir folle maintenant.
Soudainement, je sens la main de Thomas se poser sur la mienne, qui se trouve sur le bord du lit. Je relève les yeux pour croiser son regard sombre. Il a l'air si sérieux que j'en suis paralysée.
- Je me suis demandé, pendant un moment, si je ne faisais pas une erreur en me rapprochant de toi, reprit-il d'une voix grave. J'ai peur d'être blessé. De te faire confiance, de... Tu vois, quoi. Depuis Allison, j'ai du mal à donner ma confiance, à m'attacher. Ça me fait vraiment flipper.
- Mais je ne suis pas Allison, tu l'as dis toi-même, dis-je tout en soutenant son regard.
- Ouais, je sais. Je vois toujours le mauvais côté, malheureusement. Mais à la soirée, tu m'as dit des choses, des choses qui m'ont donné espoir.
Je sens mon cœur battre plus vite. Des choses qui lui ont donné espoir ?
- Ça m'a fait peur...
- Je suis là pour t'aider, Thomas. Je ne suis pas là pour te faire du mal. Je veux t'aider à avancer...
Je vois la lueur dans ses yeux changer. L'espace d'une seconde, ses pupilles dérivent vers mes lèvres, mais il relève bien vite les yeux pour me regarder une nouvelle fois.
- Promets-moi que ce sera différent, souffle-t-il, les yeux mis clos. Que ça ira mieux...
Prise dans un élan étrange, je ferme les yeux, et pose mon front contre le siens, tout en resserrant sa main qui était toujours contre la mienne. Je voulais lui montrer à quel point j'étais sincère avec lui, plus que jamais.
- Je te le promet.
Et je comptais bien tenir cette promesse, quoiqu'il arrive.
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