BROKEN [ TBS ]

Broken Twenty-Four

Je vous invite à écouter la musique en média, pour un effet plus dramatique.

Des bisous et bon courage ❤️

       

Je cours. Je cours de toutes mes forces, aussi vite que je le peux. Je n'avais jamais couru aussi vite de toute ma vie. Mes poumons me brulaient, au point où le simple fait de respirer était devenu une véritable souffrance. Mais je ne pouvais pas m'arrêter, je n'en avais pas le droit.

« Je n'en ai plus la force. »

Dylan était venu à pied, il n'avait pas pris sa voiture. Alors quand on avait découvert les messages, on n'avait pas cherché à comprendre, et on s'était mis à courir en direction de la maison de Thomas. C'était la course la plus intense de toute ma vie, et probablement celle de Dylan aussi.

Traversant les rues, on tentait de prendre les raccourcis pour pouvoir arriver plus vite. On savait très bien que c'était grave, que ce n'était pas une simple crise, ou que ce n'était pas de simples messages d'énervements. Non, c'était bien plus important que ça.

On arrive rapidement jusqu'à la maison de Thomas, et je ne frappe même pas à la porte, par chance elle est ouverte. Quand j'entre, c'est le silence complet. Visiblement, ni sa mère, ni sa sœur ne sont présentes. Je me tourne vers Dylan, et tous les deux, nous essayons de reprendre notre souffle.

-          Tu cherches en bas, moi je monte, haletai-je alors que j'étais déjà en train de grimper les marches.

Je n'attends pas sa réponse, et, instinctivement, la première chose que je fais, c'est de vérifier s'il n'est pas dans sa chambre. Heureusement pour moi, il est là. Enfin, je ne vois que le dos de sa tête, posé de l'autre côté du lit. Je le contourne donc, pour enfin le voir de face.

Il est assis au sol, le dos contre le matelas, les jambes étendues sur la moquette, les yeux clos, et c'est avec horreur que je découvre des boites de médicaments éparpillés partout autour de lui.

-          Oh putain... Thomas ! criai-je en m'agenouillant près de lui, redressant sa tête.

Je me mets à lui donner de petites claques sur les joues, pour vérifier s'il est encore conscient. C'est alors qu'il ouvre les yeux, et qu'il pose son regard sombre sur moi. Il semble totalement ailleurs, et sa peau est encore plus pâle que d'habitude. Je regarde le sol, et je me demande combien de cachet a-t-il bien pu prendre, mais surtout quand ?

Je ne réfléchis pas plus et le tourne, dos à moi, puis place mes mains sous ses aisselles pour le trainer hors de sa chambre. Je ne sais pas d'où me vient cette force, mais mon cœur bat si fort qu'il en fait trembler mon être tout entier. C'est à peine si Thomas réagit, il n'a même pas la force de se mettre debout, et sa tête retombe mollement en avant.

Quand j'arrive dans le couloir de l'étage, je me mets à hurler.

-          DYLAN ! criai-je de toutes mes forces, sans cesser de trainer Thomas dans le corridor. DYLAN, IL EST LA !

La seconde d'après, le concerné fait surface au premier étage, et il blêmit en me voyant trainer Thomas sur le sol, à moitié inconscient.

-          Appelles les urgences, vite ! ordonnai-je alors que j'avais passé le seuil de la salle de bain.

Une fois dedans, je tombe lourdement sur mon bassin et j'ouvre la cuvette des toilettes. Je fais de mon mieux pour redresser Thomas, et je lui penche la tête au dessus de celle-ci. Je n'hésite pas à enfoncer deux de mes doigts dans sa gorge, se qui le fait suffoquer. Il tente de se débattre, éloignant son visage de ma main, mais il n'a même plus assez de force pour faire ça.