Chapitre 17 - Down on you

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Le repas fut horrible, je n'avais pas voulu descendre dîner en leur compagnie comme si tout allait pour le mieux, j'en avais marre de faire semblant sans arrêt. Je mangeais donc en silence, le nez plongé dans mon assiette. Ce fût vraiment le dîner le plus gênant de toute ma vie.

Mon téléphone se mit alors à sonner, coupant le silence lourd qui pesait sur nous. Je le sortis de ma poche, allant décrocher.

- Tu restes assise, m'ordonna mon père calmement.

- Je dois répondre !

J'allais me lever et décrocher quand il s'empara de mon poignet, me tira vers lui brusquement en jetant mon portable contre le mur.

- Non mais ça va pas ! M'écriais-je en me levant soudain, la chaise basculant derrière moi.

Ma mère regardait mon père fixement, les yeux écarquillés.

- Tu la fermes et tu t'assoies, Lana !

Son ton dur et froid me dissuada de lui répondre, il était devenu rouge et j'aurais presque vu de la fumée sortir de ses narines. Je déglutis en l'affrontant du regard mais je ne comptais pas me rasseoir pour autant. Bien que mon cœur frappait mes côtes, je ne serais pas celle qui s'écraserait cette fois.

- Ne me cherche pas ce soir, me prévint-il en serrant les poings autour de ses couverts. Assieds-toi.

- J'ai un coup de fil à passer, le contrais-je.

Il lâcha ses couverts et frappa la table en se levant avant de s'emparer de ma nuque et me rapprocher jusqu'à son visage.

- Je ne te laisserais pas gâcher ta vie, Lana. Que tu le veuille ou non, que ton guitariste de pacotille le veuille ou non et que ta mère le veuille ou non. J'ai déjà pris rendez-vous pour toi. Et tu n'y échappera pas !

Ma mère se leva brusquement en hurlant :

- Je n'ai pas bien entendu, tu as dis quoi ? Un rendez-vous ?

Il ne daigna pas se tourner vers elle. Je voulais m'échapper de sa prise.

- S'il t'approche encore, je le tue.

Des larmes me montèrent aux yeux alors que je voulus reculer, je finis par me débattre contre ses bras en le frappant. Une fois plus loin, je le dévisageais, folle de rage.

- Je te déteste... Murmurais-je.

J'essuyai mes larmes du revers de la main alors que ma mère me rejoignait et me prit par les épaules.

- Si tu savais comme ça m'est égal, ma puce. Tu peux me détester autant que tu le veux, Lana, mais je serais heureux que tu me hais en ayant une vie convenable.

- Une vie que tu choisis pour moi ! M'opposais-je. Je ne veux plus que tu me diriges comme une marionnette. Ma vie est à moi, alors arrête de vouloir réaliser tes rêves par moi sous prétexte que tu n'as pas fais ce qu'il fallait dans la tienne.

- Tu ne sais pas du tout de quoi tu parles ! Je fais cela pour ton bien et uniquement pour ton bien.

- La seule personne pour qui tu le fais, c'est toi. Pour, peut-être, te convaincre que tu es à la hauteur d'un père parfait ! Mais tu sais quoi ? C'est pas le cas ! Un père... ne voudrait pas que j'avorte, un père ne serait pas toujours d'accord avec mes choix mais il comprendrait, un père saurait que je suis droitière, il voudrait m'écouter parler. Un vrai père... me montrerait qu'il m'aime !

Ce qui me faisait le plus mal dans cette situation était bien entendu qu'il ne me montrait pas à quel point il m'aimait, j'en était venue à me dire qu'il ne m'aimait pas... du moins, qu'il ne m'aimait plus.

Don't Run Away / VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant