Prologue

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Bonjour tout le monde ! Je suis ravie de vous retrouver et de pouvoir reprendre l'écriture ! Maintenant que je suis en vacances, je compte bien reprendre mon rythme hebdomadaire d'un chapitre par semaine (le week-end) ! Il faut savoir que la couverture et le résumé actuellement disponibles ne sont que provisoires le temps que l'histoire se développe dans ma tête (eh oui, moi non plus je ne sais pas comment tout cela va finir !), tout comme le titre qui ne m'est pas encore venu à l'esprit. En attendant il faudra vous contenter du "Tome 3" haha ! 
J'espère que ce 3e tome vous plaira tout autant que les deux premiers, et merci infiniment à tous ceux qui me suivent depuis le début et qui sont encore là ! 
Comme d'habitude, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire de temps en temps pour me dire de ce que vous pensez de l'histoire, ou pour signaler les fautes d'orthographe (ça m'est très utile !) et n'hésitez pas à m'envoyer des dessins si vous en avez en réserve, ne soyez pas timides ;) 
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ! :D 

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        Un frisson parcourut son corps, la tirant lentement du sommeil. Immobile, elle sentit simplement une matière froide contre son dos et sa joue gauche, ainsi que derrière ses jambes. Sous ses paupières closes, elle sembla distinguer des formes mouvantes, ou plutôt une lumière mouvante. Une lumière orangée.

        Son esprit était embrumé, comme enveloppé dans un épais nuage, confortable et chaleureux. Elle n'avait pas envie de bouger, ni même envie de penser. Elle se sentait juste bien, dans une sorte de cocon mental, et rien ne semblait plus important. Elle aurait voulu rester ainsi des années, des siècles, et dormir jusqu'à ce qu'elle ne se réveille plus jamais. Elle n'entendait rien, ne voyait rien, ne sentait rien hormis cette douce sensation de quiétude.

        Elle resta ainsi de longues minutes. Ou peut-être des heures. Elle n'en savait rien, elle s'en fichait. Pourtant, un second frisson la tira enfin de sa léthargie. Mais cette fois-ci, il fut assez violent pour écarter les nuages qui enveloppaient son esprit.

        Les bruits alentours parvinrent jusqu'à ses oreilles bourdonnantes et elle reconnut le crépitement d'un feu. Elle fit immédiatement le lien avec les lueurs orangées qui dansaient derrière ses paupières. Un courant d'air la fit frissonner une fois de plus, et elle sentit ses poils se redresser alors qu'une sensation de froid s'emparait peu à peu de son corps. Elle prit conscience d'elle-même et constata qu'elle était allongée sur le dos, la tête tournée sur son côté gauche.

        Une brûlure se fit brusquement ressentir au niveau de ses poignets et de ses chevilles, la foudroyant sur place. Sa lucidité revint tout à coup, accompagnée par ses souvenirs. Une violente douleur s'attaqua soudainement à son cœur qui s'emballa. Elle revoyait cette ombre penchée sur elle, elle ressentait les filaments noirs qui s'étaient emparés de ses lèvres et de sa bouche, pour finalement la déchirer de l'intérieur. Elle se souvenait de ces yeux argentés. Mais par-dessus tout, le hurlement d'Athkor résonna avec puissance dans son esprit et lui fit brusquement ouvrir les paupières.

        Devant elle, à quelques centimètres de son visage couvert de sueur, se tenait une paire d'iris qui lui renvoya sa propre image. Deux petits miroirs la fixaient avec un certain amusement alors qu'un sourire s'étirait sur ce visage inconnu.

— Eh bien, tu en as mis du temps à te réveiller ! Je suis ravi de pouvoir enfin faire ta connaissance Aïkida.

Cette dernière resta pétrifiée, les yeux rivés sur son propre reflet.

        Son teint était pâle et verdâtre, ses lèvres étaient violettes alors que de petits trous rougeâtres étaient discernables tout autour, marques des filaments qui avaient scellé sa bouche quelques heures plus tôt. De grosses cernes étaient également visibles sous ses yeux ternes alors que ses cheveux collaient sur son front suintant.

        Sa poitrine se soulevait à une vitesse folle alors que la panique submergeait peu à peu la jeune femme qui tentait de trouver de l'air sous la présence étouffante de ces iris argentés qui la fixaient sans gêne. Son cœur lui aussi s'emballait et cognait contre sa cage thoracique tandis que des larmes perlaient aux coins de ses yeux gris.

— Athkor...

Elle s'affola d'autant plus lorsqu'elle ne reçut aucune réponse. Elle ne sentait plus sa présence, sa chaleur, sa bonne humeur et sa sagesse. Elle ne sentait plus rien, comme si on lui avait arraché la moitié de son cœur. Athkor était absent de son esprit, et la Fille Gelée ne ressentait plus rien hormis un grand vide.

— Chut... Chut ça va aller...

Une main se posa délicatement sur sa joue droite, accompagnant la voix masculine, et lui caressa doucement le visage.

        Aïkida se mit à trembler de tout son corps alors que le contact glacé de ses doigts brûlait sa peau. Une violente nausée tordit brusquement son estomac et elle ressentit une bile acide remonter dans sa gorge tandis que les larmes coulaient dorénavant à flot sur ses joues et son nez.

        Le visage qui se tenait à quelques centimètres du sien semblait impénétrable. Il paraissait pourtant soucieux, presque empathique. Mais sous ce regard argenté, Aïkida était incapable de bouger, pétrifiée. Terrifiée. Son interlocuteur afficha alors une sorte de petite moue triste en replaçant une mèche de cheveux blancs derrière l'oreille droite de la jeune femme, et s'approcha pour déposer un doux baiser sur son front.

— Ce n'est qu'un mauvais moment à passer tu verras. D'ici quelques jours tu te sentiras mieux. Surtout si tu décide de coopérer.

Les yeux argentés se reculèrent alors, puis disparurent du champ de vision d'Aïkida. Leur propriétaire s'était levé, ce qui permit à la jeune femme de voir plus loin devant elle, laissant une sensation de brûlure acide là où il avait posé ses lèvres sur sa peau.

        Malgré les tremblements qui secouaient son corps avec violence, la Fille Gelée se ressaisit tant bien que mal et se concentra sur son environnement. Devant elle, à environ deux mètres, se tenait un foyer flamboyant qui crépitait. Elle se rendit alors compte qu'elle se trouvait dans une sorte de grotte sombre dont les parois étaient en pierre brune et sèche.

        Tentant de calmer la panique qui menaçait à tout instant de la faire sombrer de nouveau dans l'inconscience, elle essaya de bouger ses doigts. Elle réussit en grimaçant, mais ne put ni bouger ses bras ni ses jambes, la brûlure à ses poignets et chevilles s'étant brusquement intensifiée lors de sa tentative.

        Aïkida prit alors une grande inspiration en fermant ses yeux, chassant les larmes qui floutaient sa vision, et se concentra du mieux qu'elle put pour faire appel à sa magie. Mais aussitôt qu'elle eut ressenti la douce chaleur de ses pouvoirs glacés, la brûlure devint insupportable, lui faisant échapper un cri de douleur. Elle comprit alors que ce qui retenait ses poignets et chevilles étaient des liens de Magie Noire. Lorsqu'elle avait tenté d'utiliser sa propre magie, ces derniers avaient perforé sa peau et avaient pénétré sa chair, commençant leur invasion en s'introduisant à l'intérieur de ses veines. La jeune femme avait aussitôt cessé l'afflux de magie, et les filaments s'étaient retirés, laissant le sang s'écouler sur sa peau blanche.

        Un rire éclata non loin d'elle.

— Pas de ça ici ma jolie.

Aïkida rouvrit ses yeux embués alors qu'elle tentait de refouler les sanglots qui compressaient sa poitrine. Mais elle se figea brusquement lorsqu'elle aperçut une seconde silhouette près du feu.

        Elle était petite, menue et frêle alors que sa chevelure blonde reflétait les couleurs chaudes des flammes mouvantes. La silhouette se réchauffait les mains, accroupie. Mais elle finit par tourner son regard vers Aïkida.

        Cette dernière échappa un gémissement lorsqu'elle la reconnut :

— Non...

L'homme apparut alors de nouveau dans son champ de vision, et s'avança avant de poser une main sur la tête d'Emelï. Il lui caressa lentement les cheveux, presque avec douceur, alors qu'un sourire étirait ses lèvres.

        Il tourna ensuite un regard vers la jeune femme, et son sourire s'agrandit plus encore lorsqu'il déclara d'une voix sombre :

— Bienvenue dans ton nouveau « chez-toi », Aïkida.

La Fille Gelée et la ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant