Une fraction de seconde

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"Une fraction de seconde", vous me croirez si je vous disais que j'avais écris ce chapitre en une fraction de seconde ? Non bien-sûr, vu mon retard... Pourtant, en une fraction de seconde, il s'en passe des choses... je vous laisse découvrir quoi ! 

— Alors Conrad ? Tu ne dis pas bonjour à papa ?

Conrad se figea en reconnaissant le visage de son paternel. Des mois qu'il n'avait pas vu ce sourire diabolique. Des mois qu'il n'avait pas vu ces yeux argentés. Lorsque la chance de s'enfuir s'était présentée à lui, sous la forme d'un dragonnier, il avait pressenti que s'il ne saisissait pas cette opportunité, il resterait captif pour le restant de ses jours. Car si en effet il n'avait connu que cette vie-là, faite de violence, de peur et de magie noire, il avait toujours su que ce n'était pas la sienne. Ce n'était pas là qu'était sa place.

        Mais ses origines l'avaient rattrapé. Layvin se tenait là, en face de lui, lui adressant un sourire indéchiffrable. Même si au fond, son géniteur ne l'avait jamais maltraité en personne, il ne s'était jamais vraiment occupé de lui. Conrad aurait aimé avoir un vrai père, ainsi qu'une mère. Pas un mage noir égoïste.

— Où est Aïkida ? demanda Leeroy en reprenant sa respiration tout en continuant d'appeler sa dragonne par télépathie.

Cette dernière avait été touchée au flanc par un puissant filament noir qui avait pénétré son organisme avec violence. Les rugissements de Luaj résonnaient sur la pierre et faisaient froid dans le dos.

        Layvin se mit à rire et se remit en marche, s'approchant encore un peu plus de ses proies, aussi à l'aise que s'il rendait visite à un vieil ami. Il haussa une épaule.

— J'espérais que tu me renseignerais figure-toi.

Le visage du dragonnier devint livide.

— Elle n'est pas ici ?

Un grognement retentit et ce ne fut qu'à cet instant que Layvin sembla prendre conscience de la présence d'Emelï. Il soupira de soulagement :

— Enfin, puisque sa sœur est ici, j'imagine qu'elle ne devrait pas trop tarder à revenir.

Le lézard se débattait avec force, mais la magie de Conrad était plus puissante encore, et les grosses racines qui lui serraient les membres ne tremblèrent pas. Le père du rouquin eut d'ailleurs bien du mal à cacher son étonnement en comprenant que les radicelles étaient créées par son enfant.

        Leeroy tentait de rester concentré malgré la douleur de Luaj qu'il ressentait lui aussi. Au fur et à mesure que Layvin s'avançait vers eux, le combattant remarqua une sombre tâche à l'épaule de l'ennemi. En y regardant de plus près et en utilisant ses sens améliorés, il constata que son bras droit pendait mollement sur le côté de son corps, et que des gouttes de sang s'écoulaient sur le sol. Il était blessé.

        Enfin une bonne nouvelle.

        L'énorme avantage d'être un dragonnier, c'est d'avoir un dragon comme compagnon. Face à ce duo, rares sont ceux qui peuvent survivre. Mais ce jour-là, Luaj était hors-jeu, blessée, et trop grande pour rentrer dans la grotte. Leeroy s'en mordit les doigts. Il n'avait pas pensé au fait qu'il serait privé de son plus gros atout en entrant dans ce gouffre. Mais il n'avait pas peur pour autant, et gardait confiance. Il comprit rapidement qu'Aïkida s'était échappée, et qu'il y avait de grandes chances que ce soit elle qui ait réussi à blesser Layvin. Cette pensée lui réchauffa le cœur et lui redonna de la force.

— Mais quel impoli je fais ! s'exclama l'homme aux yeux d'argent. Conrad me connaît, mais je ne me suis pas présenté auprès de toi, cher Leeroy. Je m'appelle Layvin, et je suis le frère du Masque Noir, fils de la Couleuvre. Comme tu l'as compris je suis également le père de Conrad. Je t'avoue que j'avais hâte de rencontrer celui qui a réussi à doubler la vigilance de mon aîné. Je te félicite, même moi j'ai eu du mal à y arriver. Ta capacité à mentir est foudroyante.

La Fille Gelée et la ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant